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Bhoot

Traduction : Fantôme

Bande originale

Bhoot Hai Yahan Koi
Bhoot Hai Yahan Koi - II
Bhoot Hoon Main
Bhoot Hoon Main - Remix
Dead But Not Asleep
Din Hai Na Yeh Raat
Ghor Andhere
Yeh Sard
Yeh Sard - Instrumental

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Soniya - le 15 septembre 2009

Note :
(8/10)

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Un genre reste un peu à l’écart dans le cinéma bollywoodien : le film d’EPOUVANTE ! Si l’industrie ne manque pas de talent pour la production (ou la relecture/plagiat) de films d’action et de comédies romantiques, elle semble plus frileuse lorsqu’il s’agit de faire frissonner le spectateur justement…

C’est le producteur/réalisateur Ram Gopal Varma, que l’on connaît pour son goût du risque, qui s’est donc attaqué aux films-qui-font-peur : après l’essai Raat, son film Bhoot s’est révélé être une belle réussite, enthousiasmant les amateurs de sueurs froides et succès-surprise au box-office !

Vishal (Ajay Devgan) visite un beau duplex au sommet d’un immeuble de Bombay et décide de s’y installer, malgré l’histoire peu engageante du lieu, que lui racontent l’agent immobilier et son futur propriétaire : la précédente locataire s’est suicidée en se jetant du balcon de l’appartement… Mais Vishal est quelqu’un de pragmatique, il s’installe donc rapidement dans le duplex avec sa femme Swati (Urmila Matondkar), en omettant de l’instruire du passé macabre du lieu. Les premiers moments idylliques du couple dans l’appartement sont cependant vite ternis par un gardien d’immeuble à l’air hagard et par la présence que sent Swati, dans sa chambre et derrière le canapé, quand elle regarde la télévision… Brr…

Inutile d’aller plus loin dans le résumé de l’histoire : cela serait gâcher le plaisir d’innocents et candides spectateurs qui ne demandent qu’à… frissonner. Car même les habitués du genre devront admettre que le scénario est très bien fait : bien sûr il emprunte aux classiques japonais et hollywoodiens (Ring, The Grunge, Dark Water pour les appartements hantés et la représentation des fantômes, Le Sixième Sens et L’Exorciste pour la possession), mais bien adaptés à la culture indienne. Pas d’incohérence ou de rebondissement caricatural : l’histoire prend d’abord son temps, une atmosphère bizarre s’installe, le stress monte, et quand on rentre "dans le vif du sujet" (j’écris cela pour éviter les spoilers !), le réalisateur introduit une intrigue policière, moins stressante, mais efficace. Le film dure 2 h mais ne subit aucune baisse de rythme.

RGV est particulièrement inspiré pour la mise en scène : il place astucieusement ses caméras dans le duplex occupé par le couple, et l’angle des prises de vues, ainsi que leurs mouvements, exploitent des décors apparemment banals (le hall d’entrée de l’immeuble, les escaliers de l’appartement) pour les rendre vraiment plus inquiétants.
Question bande son, pas de clip de chanson, mais une ambiance "cris et chuchotements" : c’est peut-être un des seuls points qui pourra gêner le spectateur, la répétition des prises de vue inquiétantes du bas de l’immeuble entre chaque scène, accompagnées de gémissements, et les murmures angoissants qui saturent chaque passage angoissant. C’est d’autant plus dommage qu’à une ou deux exceptions – notables – faites, le réalisateur ne privilégie pas les effets trop lourds ou tape-à-l’œil. Il préfère par exemple, le second degré (Vishal s’amuse à faire peur à Swati, Swati à son tour se moque d’elle-même…) ou maintenir le suspense sur un point-clé de l’histoire tout le long de son film : Swati est-elle une malade dangereuse relevant de la psychiatrie ou une victime de phénomènes paranormaux…, c’est malin et ça marche !

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Côté acteur, c’est un festival Urmila ! L’actrice, dont on peut – ou pas – apprécier le jeu plutôt efficace passe de l’épouse moderne et sensuelle, à la victime apeurée, puis à un corps malade secoué de spasmes, et reste tout le long magnifiquement crédible : l’évolution de son personnage était l’enjeu (casse-gueule) du film et Bhoot peut lui dire merci ! Ajay a rarement été aussi bon : dans un rôle moins voyant qu’Urmila, il est très juste pendant toute la première partie du film et sait se faire moins présent lorsque son personnage s’efface. Nana Patekar dans un rôle de flic est épatant : ses scènes sont plus lentes, mais permettent de faire rebondir l’intrigue. Rekha en "experte en revenants" est la plus caricaturale, mais comme c’est un peu son rôle qui veut ça et qu’elle a toujours une présence incroyable, ça fonctionne ! Et tous les rôles secondaires (Victor Banerjee, Seema Biswas…), à l’exception du mollasson Fardeen Khan, sont aussi bons.

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Bhoot est un film d’épouvante très réussi, qui a su recycler les classiques sans tomber dans la caricature. Il fera peur aux spectateurs lambdas et peut-être bien encore frissonner les stakhanovistes du genre. RGV s’est amusé à marketer intelligemment la sortie de son film : juste avant le générique de début, un message déconseille le film au "public sensible" (notamment les femmes enceintes !) et la rumeur a annoncé qu’un spectateur du film était mort de peur au cours d’une projection ! Personnellement je conseillerais ce film à partir de l’adolescence, enfin aux adolescents pas trop impressionnables !

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