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Dolly Ki Doli

Traduction : Le Palanquin de Dolly

Bande originale

Phatte tak nachana
Dolly Ki Doli
Fashion Khatam Mujhpe
Mere Naina Kafir Hogaye
Babaji Ka Thullu

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Alineji - le 7 juillet 2015

Note :
(5.5/10)

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A Bollywood, en général, ça se termine par un mariage. Ici, au contraire, cela commence par des noces. Dolly, jolie jeune fille joyeuse, sage, gentille, respectueuse des aînés et parée de nombreuses autres vertus, se marie. Elle épouse Sonu Shrawat (Rajkummar Rao), un jeune agriculteur Jat de l’Haryana dont elle semble très amoureuse, avec la bénédiction de son frère Raju (Zeeshan Mohammed Ayyub) qui la soutient dans son choix. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes… Reprenons. Dolly, jolie jeune fille, etc., etc. se marie. Elle épouse un jeune sikh de bonne famille… Reprenons encore, Dolly, etc., se marie. Elle épouse un jeune chrétien de bonne famille… Vous suivez ? Non, non, aucune erreur. Dolly aime tellement le mariage qu’elle épouse souvent, et sans discrimination, des garçons de toutes religions, de toutes régions. Leur seul point commun est d’être financièrement plutôt à l’aise.

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Dolly et Sonu

En fait, Dolly et sa famille d’arnaqueurs aiment surtout l’argent et la vie facile. Ils se sont fait une spécialité de l’escroquerie au mariage. Raju n’est d’ailleurs pas son frère, mais un ami d’enfance amoureux d’elle depuis toujours. Durant la nuit de noces, la jeune femme a la fâcheuse habitude de s’enfuir avec l’argent et les bijoux de sa nouvelle belle famille, préalablement droguée avec un verre de lait gentiment offert. Malheureusement, au moment de son union avec Manjot Chaddha (Varun Sharma), jeune garçon d’une bonne famille de Delhi, elle commet un faux pas et est photographiée malgré elle. C’est le début des ennuis, toute l’Inde connaît maintenant son visage. Arrive un policier intrépide, Robin Singh (Pulkit Samrat), qui se jure de mettre la main sur Dolly et par la même occasion de faire cesser ses agissements. Il va essayer de lui tendre un piège. Mais que cache cette noble détermination ?

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Vous allez voir ce que vous allez voir !

Dolly Ki Doli est une comédie d’arnaque sans autre prétention que d’amuser. Le rythme est soutenu, et passé la première surprise pour le spectateur, qui égale à peu près celle du marié, le ressort comique vient en partie de la répétition. Mais pas exclusivement, c’est heureux. Les diverses embûches qui se dressent souvent sur le chemin d’un mariage et que Dolly finit par surmonter sont un des éléments constitutifs des masalas classiques. Le film en joue habilement et le propos est détourné. Ici, on se demande juste : va-t-elle réussir à plumer ce nouveau pigeon ? Et c’est assez jouissif. Malheureusement Dolly Ki Doli ne tient pas toutes ses promesses. Après un démarrage très plaisant, une exposition des personnages assez développée, la deuxième partie est plus décevante et la conclusion, bien qu’assez « culottée » pour un Bollywood, encore davantage. Une chute qui n’en est pas une. On s’attend à un rebondissement au moment où apparaît le générique de fin laissant le spectateur frustré.

Le film est court, 1h 38, et donne un peu l’impression d’avoir été tronqué d’un bon quart de sa durée. Manque de moyens ? Difficile à affirmer. Mais à la lumière de ce qui vient d’être dit, on pourrait le suspecter. Manque d’expérience ? C’est le premier long métrage du débutant Abishek Dogra, auparavant assistant sur des réalisations telles que Paa, ou Paathshaal et Fool N Final, qui n’ont pas beaucoup marqué les esprits à l’exception de la première mentionnée. Assisté par Uma Shankar Singh, Dogra est aussi son propre scénariste. Ses personnages manquent de densité, à l’exception de celui de Sonu, assez touchant dans sa naïveté et dans sa volonté de récupérer sa femme, même lorsqu’il est certain de sa duplicité. En revanche, le spectateur aimerait quelques éclaircissements sur les motivations de Dolly — on pourrait évoquer la comédie américaine Just married ou presque — mais quand il croit enfin cerner ses raisons d’agir, il est laissé sur sa faim. La relation entre Dolly et son faux frère aurait gagné également à être mieux exploitée par le scénario.

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Raju, le faux frère

Les acteurs, des premiers aux seconds rôles, sont bons, ce qui rachète quelque peu les faiblesses énoncées. Après Khoobsurat, et de nouveau dans le rôle d’une fofolle délurée, Sonam Kapoor confirme son talent comique. Rajkummar Rao, vu jusque-là dans des emplois plus graves, comme dans Chittagong, GOW ou le plus récent Citylights, n’est pas pour rien dans ce qui fait de Sonu le plus attachant des maris de Dolly. Le presque débutant Varun Sharma (il a débuté dans Fukrey en 2013, où il donnait la réplique à Pulkit Samrat), avec sa bouille enfantine et ses mimiques, semble échappé d’un cartoon. Pulkit Samrat semble à côté de cela un peu insignifiant dans un rôle sur mesure. Et il est toujours agréable de voir Saif Ali Khan, même s’il ne fait que passer dans un caméo et a l’air de s’ennuyer un peu. Il est le prince à la recherche d’une épouse, l’appât tendu à la cupidité de Dolly.

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Le prince à marier, attention danger !

La musique du duo Sajid – Wajid, correcte sans plus, ne laisse pas un souvenir impérissable, en dépit de deux morceaux très entrainants, Phatte Tak Nachana, chanté par Sunidhi Chauhan, et Dolly Ki Doli, la chanson titre interprétée par Diviya Kumar, au timbre plus rauque. La rédactrice a un faible pour le romantique Mere Naina Kafir Hogaye, seul moment d’émotion, sur des paroles de Kumaar, que la voix de Rahat Fateh Ali Khan, chanteur classique de Qawwali, magnifie.

Pour conclure, Dolly Ki Doli est un petit film inabouti, certes pas la comédie du siècle, ni de l’année, mais il se laisse regarder sans déplaisir. Il n’est donc pas du tout déconseillé, bien au contraire, d’aller y voir d’un peu plus près, pour ses acteurs en premier lieu, comme, ensuite, pour les promesses à venir d’un réalisateur attrayant encore un peu pataud. Et pour une fois que la fin est un peu plus épicée que d’habitude et légèrement immorale, on ne va pas bouder. La relève à Bollywood, qui sait ?

La Bande-Annonce

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