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La pluie dans le cinéma indien (Vol. 1)

Publié samedi 5 novembre 2016
Dernière modification dimanche 5 mai 2019
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Par Fabrizio

Rubrique Morceaux choisis
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Qu’elle exprime la tristesse mélancolique, qu’elle annonce des événements funestes, ou qu’elle soit simplement un prétexte pour mouiller innocemment le sari, la pluie a depuis toujours occupé une place de choix dans le cinéma.

Présente dans tous les genres, avec des significations variées, elle évoque et accompagne notamment les manifestations d’amour et de sensualité… apaisant la chaleur moite des corps ardents ou exaltant l’effervescence des désirs irréfrénables : on n’oublie pas Le Grand Sommeil, d’Howard Hawks, où la pluie — très opportune — était l’occasion pour que Bogey et la très coquine Dorothy Malone, à l’abri dans une arrière-boutique bien pratique, se lancent des répliques et des regards plus que suggestifs [1].

Et le cinéma indien — pays de moussons torrides, d’orages passionnés et d’autres manifestations pluvieuses indomptables — ne fait pas exception à cette règle. Voici donc une courte sélection, très personnelle, de quelques scènes pluvieuses du cinéma indien qui nous ont particulièrement marqués.


Fanaa

Titre : Dekho Na
Année : 2006
Chanteurs : Sonu Nigam et Sunidhi Chauhan
Compositeurs : Jatin-Lalit (musique), Prasoon Joshi (paroles)

Que se passe-t-il ? La jeune Zooni (Kajol) éprouve des sentiments de plus en plus intenses pour l’obscur Rehan (Aamir Khan). Son départ étant imminent, elle n’hésite pas à forcer leur rencontre : ils passeront une agréable soirée… sur le point de prendre fin…

Soudain, il pleut. Un déluge — d’émotions, de sentiments — s’abat sur eux. L’eau s’infiltre, l’atmosphère humide libère la parole, les mots tendres et sincères affluent. La pluie pénètre leurs corps, laissant voir en transparence leur peau brûlante, imprégnée de désir. C’est doux, c’est sensuel. L’émoi est devenu passion.



Raju Ban Gaya Gentleman

Titre : Raju Ban Gaya Gentleman (Sad)
Année : 1992
Chanteur : Sadhana Sargam
Compositeurs : Jatin-Lalit (musique), Dev Kohli (paroles)

Que se passe-t-il ? Raju est sur le point de partir, Renu craint la séparation définitive, et Juhi Chawla — accompagnée de son comparse Shah Rukh Khan — nous offre quelques-unes des plus belles larmes de l’histoire du cinéma. Oui, « le soleil de l’espoir s’est levé, après le crépuscule du chagrin ». Attention spoiler !



Lamhe

Titre : Megha Re Megha
Année : 1991
Chanteurs : Lata Mangeshkar et Ila Arun
Compositeurs : Shiv-Hari (musique), Anand Bakshi (paroles)

Que se passe-t-il ? Le prince râjasthâni (rien que ça !) Virendra (Anil Kapoor) est sympa, mais un poil voyeur sur les bords. Faisant une promenade digestive, le coquin aperçoit un troupeau de jeunes filles dans une cour intérieure. Alors qu’il pleut des hallebardes, il va les mater pépère pendant qu’elles batifolent sous la pluie…

Entre balançoires et robes multicolores, émerge soudain la jeune et belle Pallavi — incroyable Sridevi —, Virendra va en tomber immédiatement amoureux.



Dilwale

Titre : Janam Janam
Année : 2015
Chanteurs : Arijit Singh et Antara Mitra
Compositeurs : Pritam (musique), Amitabh Bhattacharya (paroles)

Pourquoi Janam Janam ? Dilwale n’est certainement pas un bon film, ce sont même 2h38 de déception continue… entrecoupées par les merveilleuses apparitions de Kajol et par le non moins incroyable Janam Janam.

Est-il digne des meilleurs Kajol-SRK ? Assurément ! Sous des lumières incandescentes et une pluie battante on pense inévitablement aux très beaux Raj et Nargis… C’est humide, même torride. Kajol apparaît sublimée comme jamais, Shah Rukh Khan, lui, est élégant et mature. L’instant de ce clip enivrant la magie de leur couple renaît, on se met à rêver.



Shree 420

Titre : Pyar Hua Iqrar Hua
Année : 1955
Chanteurs : Lata Mangeshkar et Manna Dey
Compositeurs : Shankar-Jaikishan (musique), Shailendra (paroles)

Que se passe-t-il ? Raj a posé une question à Vydia. Emportée par un torrent d’émotions elle ne sait comment répondre. Soudain, il pleut à verse, ils partagent un pauvre parapluie à tour de rôle…

Mais, sous la pluie et les lampadaires les corps se rapprochent, les regards doux deviennent explicites, le noir et blanc rehausse l’éclat amoureux qui émerge des yeux de Vidya. Oui, on peut le dire, « [l]’amour est arrivé […] »



Kuch Kuch Hota Hai

Titre : Kuch Kuch Hota Hai
Année : 1998
Compositeurs : Jatin-Lalit (musique)

Que se passe-t-il ? Le stratagème de petite Anjali est en marche, ses combines malicieuses donnent des résultats : les amis d’hier sont enfin réunis, leur rapprochement est inévitable, les sentiments cachés dans le passé se dévoilent à présent…

De façon aussi subite que (im)prévisible il se met à pleuvoir. L’averse fulgurante annonce une passion humide. La pluie torrentielle éveille des émotions sensuelles, des pulsions inavouées. C’est l’excitation qui gagne Rahul (SRK) et Anjali (Kajol).


[1Sous son influence elle fermait d’abord des rideaux beaucoup trop indiscrets, pour ensuite ôter ses lunettes rondes délivrant des yeux immensément gourmands… C’était couru d’avance.

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