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Maya Memsaab


LangueHindi
GenreDrame
Dir. PhotoAnoop Jotwani
ActeursShah Rukh Khan, Paresh Rawal, Om Puri, Deepa Sahi, Raj Babbar, Farooque Shaikh
Dir. MusicalHridayanath Mangeshkar
ParolierGulzar
ChanteursKumar Sanu, Lata Mangeshkar, Hridayanath Mangeshkar
ProducteurKetan Mehta
Durée130 mn

Bande originale

Chhaya Jagi
Ek Haseen Nigah Ka
Khud Se Baatein
Mere Sarahane Jalao Sapne
O Dil Banjare
Yeh Shehar Bada

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 14 septembre 2008

Note :
(7/10)

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Maya Memsaab est une sorte d’ovni cinématographique qui déroute et peut choquer : les déviances et la démence habitent le film, entraînant le spectateur dans un monde sombre dont on ressort au bord de la nausée. On est aux antipodes de Bollywood dans ce film adapté du roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary. Je m’attendais à une version plus romantique, plus édulcorée, au contraire le film de Ketan Mehta (The Rising) est plus glauque que le livre, et plus choquant que le film de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert où la descente aux enfers de la jeune femme est traitée avec infiniment plus de délicatesse et de pudeur. Vous voilà prévenus… Et pourtant, Maya Memsaab mérite le détour, c’est un film original et fort qui paradoxalement rend son héroïne bien plus attachante que les têtes-à-claques égoïstes et inconséquentes des autres versions.

Maya (Deepa Sahi) est une jeune fille d’aujourd’hui (années 90), mais elle vit hors du monde avec son père dans un palais sublime et ruiné qu’elle habille de ses rêves en attendant le prince charmant.

Le seul homme qui passe parfois sa porte est le gentil docteur (Farooq Shaikh) qui soigne son père. Il l’épouse et la déconvenue commence dès l’arrivée dans son nouveau foyer, un appartement étriqué, laid à pleurer. Elle cherche à entraîner son mari dans son univers, ses fantasmes, ses livres (elle lit Madame Bovary), mais lui s’écarte, un peu effrayé, très occupé par son métier.

Elle remarque alors le neveu du pharmacien, Lalit (Shah Rukh Khan), si charmant, si timide, mais il la fuit aussi. Elle sombre dans une sorte de léthargie dépressive, dont même sa fille ne peut la tirer. Entraînée par un commerçant sans scrupule (Paresh Rawal), elle reprend cependant contact avec ses rêves, commence à transformer son environnement, puis à se transformer en « jeune femme libre à l’occidentale ». A la ville voisine elle retrouve Lalit, beaucoup moins timide…

Maya signifie illusion. Le monde d’illusions de Maya lui fait oublier toute notion de bien et de mal, de respect, de dignité. Son comportement est proche de celui d’une junkie, en perpétuel manque, inapte à vivre dans le monde réel, prête à toutes les compromissions pour continuer à rêver même si elle sait que cela la détruit.

Maya Memsaab est un des premiers films tournés par Shah Rukh Khan en 1992. On ne le sent pas toujours à l’aise, son jeu est approximatif mais il crève déjà l’écran. Deepa Sahi, qui joue Maya, donne toute sa dimension à ce personnage à la fois fragile et destructeur, même si elle est plus crédible en femme adultère qu’en jeune fille innocente. Les seconds rôles ont une vraie présence, ils viennent rythmer l’histoire qui forme un tout assez envoûtant. Maya Memsaab peut rebuter, mais il ne peut pas laisser indifférent.
Le film a été coproduit par la National film development corporation of India et le producteur français Gabriel Auer, avec la contribution de Channel 4 (Grande Bretagne) et Les Films 13 la maison de production de Lelouch et avec le concours du ministère des affaires étrangères français : ce film possède une dimension interculturelle qu’on ne peut nier.

Il serait dommage d’en déduire que Maya Memsaab est ennuyeux et "intello" : ni l’un ni l’autre… c’est vraiment un ovni : le contenu et le ton sont ceux d’un film d’auteur, mais avec un rythme d’action rapide et sans jamais tomber dans le contemplatif. Les clips sont mis en scène de la façon la plus classique (pirouettes champêtres, héroïne sous la cascade…) et certaines scènes ont un côté aguicheur / sulfureux, ce qui me laisse penser que le réalisateur avait aussi des visées commerciales, même si le film a fait un "flop". Difficile donc de classer Maya Memsaab, il ne reste plus qu’à le regarder pour se faire sa propre idée…

Aujourd’hui, Shah Rukh Khan refuserait probablement de tourner la scène qui a rendu le film célèbre, où on « voit » les deux amants faire l’amour, de façon plutôt crue surtout pour un film indien. L’affaire a recommencé à défrayer la chronique début 2008, car des images de cette scène ont été publiées sur le net, avec quelques secondes supplémentaires qui auraient été censurées et supprimées du film, où on voit notamment Shah Rukh Khan embrasser sa partenaire (scoop !). Différents montages circulent sur internet, dont certaines images - les plus dénudées bien sûr- ont été visiblement truquées, mais celui de rediff.com semble plausible.

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