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Nutan

Fonction : actrice
Née le : 4 juin 1936 (il y a 87 ans)
à : Bombay
Décédée le : 21 février 1991 (à 54 ans)
à : Bombay
Nationalité : indienne
Famille : mariée à Rajnish Behl et mère de l’acteur Mohnish Behl. Fille du réalisateur Kumarsen Samarth et de l’actrice Shobhana, sœur de l’actrice Tanuja et tante de l’actrice Kajol.

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Sujata
Main Tulsi Tere Aangan Ki
Bandini
La biographie de Fantastikindia

Par Marine - le 7 avril 2016

Dernière mise à jour le 28 septembre 2016

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Le record du nombre de Filmfare awards de la meilleure actrice est à ce jour de cinq titres, et il est détenu ex æquo par deux actrices de la même famille : Kajol, que l’on ne vous présente plus sur Fantastikindia, et sa tante Nutan. Une autre particularité de cette dernière : du haut de ses 42 ans, en 1979, elle fut l’actrice la plus âgée à remporter ce prix. Retour sur la vie de cette grande du cinéma.

Nous l’avons dit plus haut, Nutan fait partie d’une grande famille du cinéma, cela a donc commencé bien avant elle. Sa mère, Shobhana Samarth, était elle-même actrice, alors que son père Kumarsen Samarth était poète et réalisateur. Très tôt, Shobhana fait prendre des cours de danse (kathak), de musique et de chant à sa fille qui, dès lors, se produira sur scène. Son père lui apprend le marathi et le sanskrit. Lorsque sa mère la met dans un pensionnat à Bangalore, elle refuse d’y rester et son père la ramène à Bombay où elle étudie. Puis, le couple se sépare et Nutan grandit avec ses trois frères et sœurs auprès de sa mère. Après le divorce de ses parents, elle ne verra que rarement son père. Nutan qui était l’aîné de la famille est restée fille unique pendant plus de sept ans. Elle n’a jamais été proche de sa sœur Tanuja (la mère de Kajol, et qui fut également actrice), Nutan étant introvertie quand sa cadette était extravertie. Elle était plus proche de son autre sœur : Charuta, dix ans plus jeune qu’elle.

À l’occasion, Nutan accompagne sa mère sur les plateaux. C’est K. Asif qui le premier suggérera que la jeune fille joue dans un film. Shobhana produit et réalise Hamari Beti en 1950. Si le film fait perdre de l’argent à sa productrice, Nutan, qui n’a alors que 14 ans et a répété avec Motilal, est déjà remarquée. Suivent quelques films qui marchent bien comme Humlog et Nagina, puis une série de flops. Au milieu de tout cela, la jeune fille de 16 ans remporte un titre de Miss India [1]. Shobhana envoie alors sa fille en Suisse pendant un an dans une « école de perfectionnement ». Elle prend un peu de poids (elle était très mince, « trop » pour les standards de l’époque), y apprend le français, la dactylographie et un peu de comptabilité. Elle revient pour une offre de S. Mukherjee. Sa carrière décolle.

En 1955, Seema lui rapporte son premier Filmfare Award de la meilleure actrice. Elle y joue une orpheline qui se révolte contre les mauvais traitements que lui infligent son oncle et sa tante. Nutan a 19 ans. L’année suivante elle incarne l’héroïne Heer dans le film éponyme (ceux qui ne connaissent pas le conte, reconnaîtront peut-être la chanson de Jab Tak Hai Jaan). Elle sort Dev Anand de la criminalité dans Baarish. Riche fille à papa, elle se fait passer pour une servante pour approcher Raj Kapoor, un pauvre peintre dans Anari. Celui-ci l’aidera à surmonter les désastres de la partition dans Chhalia. Comédie, romance, tragédie, rien ne semble échapper au répertoire de Nutan.

Mais sur certains aspects, Nutan, elle, échappe à son public. De son histoire d’amour avec un officier de la Marine, Rajnish Behl, elle ne dira jamais rien en public, cela restera son jardin secret. Et celui-ci gardera le silence sur leur rencontre et le début de leur histoire, même après le décès de son épouse. Tout juste saurons-nous qu’il s’est passé un certain temps avant qu’ils ne se marient (en 1959) et que le militaire, s’il savait qu’elle était actrice, ignorait que la jeune femme était une véritable star. Ce n’est qu’après son mariage qu’il ira voir tous les films de son épouse (auparavant il n’avait vu que deux films hindis). De son côté, Rajnish l’initiera à la chasse.

Lorsqu’elle tourne Sujata sous la direction de Bimal Roy (film qui lui donnera son deuxième titre de meilleure actrice), Nutan imagine que ce sera son dernier film car elle vient de se marier. Mais son mari et sa belle-famille l’encouragent à continuer. Elle sélectionnera juste davantage ses films et tournera moins, pour pouvoir se consacrer à sa nouvelle famille.

Le couple n’aura qu’un seul enfant, un fils, Monhish. Celui-ci tentera de suivre les pas de sa mère au cinéma, mais sa carrière sera moins brillante. Reconnu à la télévision, il n’aura que des rôles secondaires sur grand écran. Si sa mère le soutient dans les passes difficiles, et va même jusqu’à lui donner la réplique dans Yeh Kaisa Farz (un film d’action oublié de tous), elle aura tout de même l’occasion de le voir dans quelques succès comme Baaghi ou encore Maine Pyar Kiya, où il joue le « méchant » face à Salman Khan.

Pour Nutan elle-même, c’est une autre histoire, qu’elle vienne de se marier ou qu’elle ai eu un enfant, les réalisateurs continuent d’aller la voir avec de bons scénarios. Cela commence avec Bimal Roy, qui heureux de la prestation de Nutan dans Sujuta lui propose Bandini. Le rôle n’est pas glamour : au début du film, Nutan arrive en prison pour meurtre. Et ni Dharmendra, ni Ashok Kumar ne sont les personnages principaux de ce film centré sur son anti-héroïne. Troisième Filmfare pour Nutan qui est au sommet et impressionne en passant d’une émotion à l’autre d’un simple regard ; et triomphe critique pour ce film encore mainte fois cité aujourd’hui. Dans Khandan, elle est l’épouse aimante et dévouée d’un Sunil Dutt infirme. Dans Milan (quatrième Filmfare de meilleure actrice pour Nutan), ils sont la réincarnation d’amants maudits. En 1968, elle est Kumud, dans l’adaptation du best-seller Saraswatichandra, un succès également. Saudagar, la confronte à Amitabh Bachchan en 1973. Celui-ci n’est pas encore la célébrité qu’il deviendra peu après et endosse ici un rôle peu reluisant.

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Des statuettes ? Mais je n’ai plus de place pour les mettre !

La « surprise » vient en 1978. Après une pause de quelques années, Nutan revient dans Main Tulsi Tere Aangan Ki. Dans la première partie, elle est l’épouse délaissée face à la maîtresse incarnée par Asha Parekh, avant d’élever tendrement le fils de sa rivale. Le duel entre ces deux femmes est de toute beauté. Elles sont toutes deux nominées, mais c’est Nutan qui remportera le prix tant convoité. Elle a 42 ans et elle vient d’établir deux records : être l’actrice la plus âgée à avoir remporté la black lady, et être celle à en avoir le plus.

Puis viendront les incontournables rôles de mère. Certains laisseront quand même une marque : pour Meri Jung, elle recevra même un prix pour le meilleur second rôle féminin (et hop, une statuette de plus sur l’étagère). Sur le tournage, elle demande à Javed Akhtar que la veuve dont elle joue le rôle se remarie, mais l’auteur refuse car le public ne suivrait pas. L’actrice déplorera que les films ne puissent retranscrire la vie telle qu’elle l’est dans la réalité.

Le public verra toujours Nutan comme une jeune fille modeste, à la beauté naturelle et simple. Cependant, deux scandales viendront se coller à son image pendant quelques temps. Le premier est la brouille qui l’oppose à sa mère pendant plus de vingt ans. Cela commence lorsque Nutan poursuit sa mère devant les tribunaux pour avoir mal géré son argent. Une fille qui se dresse contre sa mère, cela choque l’opinion publique. La réconciliation ne viendra qu’en 1983. Et sur le tournage de Devi, Sanjeev Kumar, l’acteur célibataire, aurait déclaré avoir une liaison et la rumeur a enflé. Nutan le giflera en public. Ce geste légendaire fera lui aussi couler beaucoup d’encre.

Nutan semble à l’aise dans n’importe quel rôle à l’écran. Elle confie à son époux que c’est dû à son observation attentive de la nature humaine, qui la nourri en tant qu’actrice. C’est ce jeu à multiples facettes, cette capacité à changer totalement sa façon d’être, qui lui permet d’aller voir ses films incognito au cinéma, sans même avoir besoin de masquer son visage. Selon sa mère, Shobhana, Nutan n’était jamais satisfaite de son travail, et n’étant pas une « actrice naturelle », elle travaillait beaucoup ses rôles et ses expressions. Cela l’aurait amené là où elle est arrivée. Toutes les sources ne racontent pas la même histoire au sujet de Nutan, mais elles convergent toutes au même endroit : le talent incontestable de l’actrice.

Finalement, Nutan serait bien passée derrière la caméra, elle démarche un peu des producteurs et des acteurs, mais cela ne se fera pas. Les premiers signes d’un cancer apparaissent en 1989 et elle se fait opérer une première fois. Six spécialistes français sont à son chevet. À la veille de 1991, on lui diagnostique un cancer du foie qui lui sera fatal. Après un moment dans le coma, elle rend son dernier soupir le 21 février, auprès de son époux. Son fils Monhish qui était à Ooty arrive quelques minutes après la fin. Des décennies plus tard, tout le monde se souviendra encore des rôles de cette grande actrice.


[1Cette année-là il y en eu deux

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Filmographie sélective

1950 - Hamari Beti de Shobhana Samarth, avec Shobhana Samarth et Motilal

1951 - Nagina de Ravindra Dave, avec Nasir Khan

1951 - Humlog de Zia Sarhadi, avec Shyama et Durga Khote

1952 - Shisham de Kishore Sharma, avec Nasir Khan et Gope

1952 - Parbat d’O.P. Dutta, avec Prem Nath et Raj Mehra

1953 - Laila Majnu de K. Amarnath, avec Shammi Kapoor

1954 - Shabaab de M. Sadiq, avec Bharat Bhushan et Shyam Kumar

1955 - Seema d’Amiya Chakrabarty, avec Balraj Sahni, Sunder et Pratima Devi

1956 - Heer de Hameed Butt, avec Pradeep Kumar et Darpan

1957 - Baarish de Shankar Mukherjee, avec Dev Anand, Helen et Anwar Hussain

1957 - Paying Guest de Subodh Mukherji, avec Dev Anand et Gajanan Jagirdar

1957 - Zindagi Ya Toofan de Nakhshab, avec Pradeep Kumar et Minoo Mumtaz

1958 - Chandan de M. V. Raman, avec Kishore Kumar et Mala Sinha

1958 - Dilli Ka Thug de S.D. Narang, avec Kishore Kumar et Amar

1958 - Kabhi Andhera Kabhi Ujala de C.P. Dixit, avec Kishore Kumar et Kumkum

1958 - Sone Ki Chidiya de Shaheed Latif, avec Talat Mahmood et Balraj Sahni

1958 - Aakhri Daao de Mahesh Kaul, avec Shekhar et Jeevan

1959 - Anari de Hrishikesh Mukherjee, avec Raj Kapoor et Lalita Pawar

1959 - Kanhaiya d’Om Prakash, avec Raj Kapoor et Lalita Pawar

1959 - Sujata de Bimal Roy, avec Sunil Dutt et Shashikala

1960 - Basant de Bibhuti Mitra, avec Shammi Kapoor et Minoo Mumtaz

1960 - Chhabili de Shobhana Samarth, avec Kaysi Mehra et Tanuja

1960 - Manzil de Mandi Burman, avec Dev Anand et K.N. Singh

1960 - Chhalia de Manmohan Desai, avec Raj Kapoor et Pran

1962 - Soorat Aur Seerat de Rajnish Bahl, avec Dharmendra et K.N. Singh

1963 - Bandini de Bimal Roy, avec Ashok Kumar et Dharmendra

1963 - Dil Hi To Hai de C.L. Rawal et P.L. Santoshi, avec Raj Kapoor et Agha

1963 - Tere Ghar Ke Samme de Vijay Anand, avec Dev Anand et Rajendra Nath

1964 - Chandi Ki Deewar de Dilip Bose, avec Bharat Bhushan et Asit Kumar Sen

1965 - Khandan d’A. Bhimsingh, avec Sunil Dutt et Pran

1965 - Rishte Naate de K.S. Gopalakrishnan, avec Raaj Kumar et Ameera

1966 - Chhota Bhai de K.P. Atma, avec Rehman et Master Mahesh Kumar

1966 - Chilaka Gorinka de Kolli Pratyagatma, avec S.V. Ranga Rao et Anjali Devi

1966 - Dil Ne Phir Yaad Kiya de C.L. Rawal, avec Dharmendra et Rehman

1966 - Kalapi de Manhar Raskapur, avec Aruna Irani et Sanjeev Kumar

1967 - Dulhan Ek Raat Ki de D.D. Kashyap, avec Dharmendra et Johnny Walker

1967 - Laat Saheb de Hari Valia, avec Shammi Kapoor et Prem Chopra

1967 - Milan d’A. Subba Rao, avec Sunil Dutt et Jamuna

1968 - Gauri d’A. Bhimsingh, avec Sunil Dutt et Sanjeev Kumar

1968 - Saraswatichandra de Govind Saraiya, avec Manish et Vijaya Choudhury

1969 - Bhai Bahen d’A. Bhimsingh, avec Ashok Kumar et Sunil Dutt

1970 - Maa Aur Mamta d’Asit Sen, avec Ashok Kumar et Jeetendra

1970 - Devi de V. Madhusudana Rao, avec Sanjeev Kumar et Rehman

1970 - Maharaja de Naresh Saigal, avec Sanjay Khan et Jeevan

1970 - Yaadgaar de S. Ram Sharma, avec Manoj Kumar et Pran

1972 - Grahan d’Arvind Kumar Sinha, avec BB. Bhalla et Subhash Ghai

1973 - Saudagar de Sudhendu Roy, avec Amitabh Bachchan et Trilok Kapoor

1975 - Jogidas Khuman de Manhar Raskapur, avec Urmila Bhatt et P. Jairaj

1978 - Ek Baap Chhe Bete de Mehmood, avec Mehmood, Moushumi Chatterjee et Jaya Bhaduri

1978 - Main Tulsi Tere Aangan Ki de Kaj Khosla, avec Asha PArekh, Vinod Khanna et Vijay Anand

1978 - Saajan Bina Suhagan de Saawan Kumar, avec Vinod Mehra et Shreeram Lagoo

1980 - Saajan Ki Saheli de Saawan Kumar, avec Rajendra Kumar et Rekha

1980 - Kasturi de Bimal Dutta, avec Mitun Chakraborty

1982 - Jiyo Aur Jeene Do de Shyam Ralhan, avec Jeetendra, Reena Roy et Danny Denzongpa

1983 - Rishta Kagaz Ka d’Ajay Goel, avec Rati Agnihotri et Raj Babbar

1984 - Yeh Kaisa Farz de Madan Sinha, avec Monish Behl et Jagdeep

1985 - Yudh de Rajiv Rai, avec Anil Kapoor, Jackie Shroff et Tina Munim

1985 - Paisa Yeh Paisa de Sohanlal Kanwar, avec Bindu et Gulshan Grover

1985 - Meri Jung de Subhash Ghai, avec Anil Kapoor et Amrish Puri

1986 - Sajna Sath Nibhana de Jwalamukhi, avec Dharmendra

1986 - Karma de Subhash Ghai, avec Dilip Kumar, Naseeruddin Shah et Anil Kapoor

1989 - Kanoon Apna Apna de B. Gopal, avec Dilip Kumar, Madhuri Dixit et Sanjay Dutt

1989 - Mujrim d’Umesh Mehra, avec Madhuri Dixit et Mithun Chakraborty

1992 - Naseebwala de Kalpataru, avec Chunky Pandey et Gulshan Grover

1994 - Insaniyat de Tony, avec Amitabh Bachchan et Sunny Deol