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Un weekend au Mée aux couleurs indiennes

Publié dimanche 10 mai 2015
Dernière modification dimanche 10 mai 2015
Article lu 326 fois

Par Gandhi Tata, Marine

Dossier 7e Festival de l’Inde (2015) au Mée-Sur-Seine

Samedi 25 avril : la journée de Marine

08:35 : Je suis dans le RER D qui m’emmène au Mée pour le festival. Afin d’arriver à temps pour préparer le stand avant l’ouverture du salon, j’ai dû mettre le réveil encore plus tôt qu’en semaine pour aller travailler. Un samedi matin, c’est dur ! Surtout quand les travaux SNCF ont décidé de vous compliquer la tâche. D’ailleurs, Gandhi Tata qui devait me rejoindre a eu un problème sur sa ligne et prendra le train suivant. Il va donc me falloir trouver le chemin menant de la gare à la salle, toute seule. Je m’attends à un grand moment. Pour l’instant, mon camarade m’envoie le récit de ses péripéties par téléphone. Lorsque son train est retenu à quai pour un problème de signalisation, je dois lever les yeux au ciel pour lui car, dans son tunnel, il ne voit pas beaucoup de bleu. Enfin moi non plus car l’horizon est tout gris.

13:30 : Après être arrivée à la gare du Mée, il a fallu trouver le chemin vers la salle. Pas moyen de compter sur les pancartes roses fléchant le chemin. Elles sont trop rares et absentes des carrefours. Heureusement, après quelques coups de téléphone à Gandhi Tata et quelques pérégrinations, j’arrive à bon port. Le salon ouvre dans 10 minutes et il faut décorer le stand à la vitesse "grand V". Je n’ai que la moitié des affaires, mais Gandhi Tata arrive bientôt avec le complément (oui, vu le temps que j’ai erré dans la ville, il a rattrapé son retard). Un grand poster de Veer Zaara par là, un petit de Barsaat par ici, deux affiches de Fantastikindia… Les cartes de visite et les flyers… La délégation arrive et les premiers visiteurs aussi. Ce matin, l’essentiel des activités a tenu en la présentation des stands à la délégation, le discours d’ouverture et un spectacle de Bharatanatyam. Le stand de Fantastikindia est idéalement placé pour voir tous les spectacles sur la scène. Quelle chance !

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Le stand d’Aanna Films
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Le stand de Night ED Films avec une note d’Extravagant India !

Les visiteurs sont encore rares dans les allées jusqu’à 13h00 et se concentrent sur les stands de nourriture. On les comprend. Je vais sûrement y faire un tour aussi. Enfin ce peu d’affluence nous a permis de faire le tour des exposants et de discuter avec nos partenaires, les distributeurs Aanna Films et Night ED Films.

L’après-midi, avec le gros des spectacles, arrivent les visiteurs. Danse Odissi, Kathak, danse Bollywood, les captivent devant la scène. On remarque que les anciens sont les plus prévoyants, ils ont emmené leurs sièges pliants. Après les prestations de danses, que clôturaient les filles de Bolly Deewani, on assiste à un défilé. L’un des mannequins (celui avec le dhoti) est venu bien entouré car il fut très applaudi. Cependant, c’est la toute petite fille en sari rose qui a fait chavirer le cœur du public : "trop mi-gnon-ne".

Au stand de Fantastikindia, les visiteurs sont contents qu’on réponde à leurs questions sur le cinéma indien et la plupart des rencontres sont très sympathiques. On espère revoir certaines personnes. Bien sûr on a aussi le stéréotype du gars méprisant qui explique à sa dame à quel point le cinéma Bollywood "c’est que des romances à l’eau de rose, parce que tu vois, ils ont pas le droit de montrer la violence et tout ça. C’est très très mauvais. Très très mauvais". Et là, j’éclate de rire toute seule derrière le stand. Si je veux quelque chose de romantique et "avec pas de sang ni de fesse" (comme dirait ma grand-mère), j’aime bien me regarder Sissi ou Orgueil et Préjugés pour varier du Bollywood. Par contre, Tezaab… ça ne rentre pas trop dans la définition. Enfin, comme de nombreux films indiens quoi (mais si vous êtes sur cette page, je ne vous apprends rien). Sur l’ensemble de la journée, j’ai souvent déserté le stand pour aller me balader dans les allées. C’est mal, mais heureusement qu’il n’y a pas de cour martiale à Fanta.

D’ailleurs, j’en ai profité pour aller me faire mettre du henné sur la main au stand de Stella centre de beauté indien. Mais ils ne prenaient pas les cartes de crédit ni les chèques. Or, j’avais dépensé presque toutes mes espèces pour manger et il ne me restait plus assez de sous. Je me suis donc retrouvée à emprunter de la monnaie à Gandhi Tata. La honte. Ma maquilleuse dessine à une vitesse industrielle. Courbes et volutes se peignent sur la main de façon très harmonieuse. Quelle déception de constater deux jours plus tard que ma peau ne s’imprègne pas bien du henné et qu’il ne reste presque plus rien mis à part la photo.

Après coup, je me dis que c’est dommage que les tables de carrom soient en haut, j’ai complètement oublié d’aller y apprendre à jouer. Il y a également des conférences qui sont annoncées dans la salle, mais je ne peux pas être partout.

19 : 00 : Bon, il est temps de ranger un peu et de prendre le chemin du retour. Enfin, parmi les exposants, un peu partout le même son de cloche : les visiteurs sont moins nombreux que lors des précédentes éditions. Pourtant il ne pleut pas et le soleil ne tape pas non plus. C’est donc le temps idéal pour un salon. On espère qu’il y aura plus de monde demain. Mais cela, c’est Gandhi Tata qui nous le dira car moi je l’abandonne lâchement. Ceci dit, je suis prête à revenir dans deux ans. Si si.

Dimanche 26 avril : la journée de GT

Quatre heures de sommeil, des paupières collées, une vision qui saccade et un pas incertain pour aller de ma chambre à la salle de bain… Alors imaginez un peu les trois heures de trajet qui séparent ma demeure plaisiroise, de la salle du Mas… Pour donner une dimension épique à ce périple, certes long, mais clairement pas homérique, des travaux sur ma ligne de train m’ont contraint à emprunter un bus de substitution dans une gare éloignée que j’ai rejointe à pied. Au final, j’ai mis 30 min au lieu de 10, pour aller de Plaisir à Versailles Chantiers, dans un bus à moitié vide, et attendu plus de 20 min au lieu de 5 min, sur un quai à moitié… euh non, quasiment vide. Bref, aller au Mée, un dimanche matin, avec des perturbations dans les transports, n’est pas aisé, mais pour l’amour de Fanta, et de l’Inde, on peut se donner du mal !

Alléluia ! Ce fut pénible, mais je suis arrivé à bon port, et j’ai même pu croiser en route des exposants d’un stand de massage et l’organisateur à l’entrée de la salle du Mas. Une fois sur le stand, on se dit vraiment que ça en vaut la peine, car les couleurs, les senteurs, la passion des exposants et les spectacles qui se succèdent sur scène, vous font passer la journée à toute vitesse.

De manière générale, l’affluence était légèrement meilleure, avec des pics durant l’après-midi. Cependant, la période choisie et la météo pourrie n’ont pas aidé. Même si l’équipe du festival a fait le maximum pour faire de cet événement un succès, du côté des exposants qui vendaient des choses (une bonne partie), c’était la soupe à la grimace. Le contexte économique, assez difficile, peut aussi expliquer cette frilosité du visiteur, lorsqu’il s’agissait de sortir le porte-monnaie. En trois participations, c’est la première fois, qu’on peut parler d’un résultat mi-figue mi-raisin. Mais ce constat n’enlève rien à la motivation, la passion et la sincérité de ceux qui ont œuvré dans l’ombre pour nous proposer ce week-end culturel. En leur tirant mon chapeau, je leur souhaite beaucoup de courage pour la prochaine édition.

La reconnaissance et l’intérêt des visiteurs pour Fantastikindia, faisaient plaisir à voir. Bien sûr, une fois sur deux, les personnes m’interpellaient pour réclamer la sortie du prochain film de leur star préférée, mais lorsque j’exposais notre activité, l’attention ne s’évanouissait pas et ça, c’était gratifiant. Dans certains cas, les cinéphiles nous faisaient part de leur nostalgie, en évoquant l’avant-première de Veer Zaara et la Bollyweek. Plus qu’un stand d’information, Fanta devenait même parfois un point de doléances, où j’ai pu mesurer l’attente et l’engouement du public pour le cinéma indien. Ça rassure, et c’est le genre de retour qui nous encourage à continuer l’aventure Fantastikindia !

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