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2 . Les artistes plagiés par Bollywood

Publié mercredi 10 février 2010
Dernière modification vendredi 21 août 2009
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Par Jawadsoprano

Dossier Le plagiat musical en Inde
◀ Le plagiat musical à Bollywood
▶ 3 . Un plagieur parmi d’autres : l’exemple du maître Pritam

En y regardant d’un peu plus près, on peut constater que les plagieurs musicaux indiens ont leur petites habitudes et leurs préférences en termes de sources à piller.

Ainsi certains artistes se voient régulièrement copiés. Prenons l’exemple le plus flagrant : le chanteur égyptien Amr Diab. Le pauvre n’a rien demandé mais il s’est fait plagier plus d’une quinzaine de fois (!), certains compositeurs n’hésitant pas à copier plusieurs chansons d’un même album ou plusieurs fois la même chanson.

Pourquoi lui en particulier ?

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Amr Diab : plagié mais quand même souriant

Amr Diab est une énorme star en Egypte et dans tout le monde arabe. Mais il a également réussi à dépasser ces frontières avec le titre "Habibi Nour El Ain" en 1996, atteignant la France et le reste de l’Europe. Chaque album postérieur à cette date contient des titres diablement efficaces et qui ont des influences provenant du monde entier (R’n’B, flamenco, house…). Cette machine à tubes est donc le filon idéal puisque les hits sont déjà testés et ont fait leur preuve au Moyen-Orient. N’oublions pas que le Moyen-Orient est un consommateur important de films indiens (notamment l’Egypte et les Emirats), et entendre une chanson remixée en hindi d’un artiste comme Amr Diab est une preuve de reconnaissance. Si seulement ils reprenaient des mélodies françaises pour conquérir le public français (!!), heu… non en fait…

Trêve de plaisanteries, car les compositeurs indiens ne sont pas les seuls à plagier Amr Diab. En effet, dans le monde entier ses tubes sont outrageusement déclinés, l’artiste égyptien pourrait être l’un des chanteurs les plus riches s’il faisait valoir ses droits d’auteur sur ces versions le plus souvent non déclarées. S’il n’est pas le plus riche, il est sans doute l’un des plus influents, puisqu’on retrouve des versions argentines, croates, russes, japonaises ou israéliennes de "Tamally Ma’ak", le tube repris dans Murder sous l’appellation "Kaho Na Kaho". On pourra d’ailleurs signaler que cette reprise est la seule digne de soutenir la comparaison avec l’original.

Voici la liste des plagiats identifiés concernant Amr Diab :

’Wala Ala Baloh’ : Falak Dekhoon (Garam Masala)
’Habibi Nour El Nain’ : Mohabbat Mohabbat (Style)
’El Allem Allah’ : Dil Ke Arma Tarse (Aanch)
’Tamally Ma’ak’ : Kaho Na Kaho (Murder)
’Ana’ : Ada (Garam Masala)
’Ba’ed El Layali’ : O Meri Jaan (Life In A… Metro)
’Ba’terif’ : Har Taraf (Rishtey)
’Allem Albi’ : Jaine Kaise (Raqeeb)
’Awedony’ : Shukriya Shukriya (Hamara Dil Aapke Paas Hai)
’Awedony’ : Allah Hafiz (Bhool Bhulaiyaa)
’Albi Ekhtarak’ : Yeh Dil (Rishtey)
’Sadda’ny Khalas’ : Falak Dekhoon (Garam Masala)
’Kol el kalam’ : Kya maine aaj suna (Hamara Dil Aapke Paas Hai)
’Ma3ak begad’ : Kaash ek din (Showbiz)
’Albi Ikhtarak’ : Duniya ne (Showbiz)
’We malo’ : Mere falak (Showbiz)
’El Allem Allah’ : Life mein kabhie kabhiee (Life mein kabhie kabhiee)
’Ana Ayesh’ : Haan Tu hai (Jannat)

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Le film Garam Masala, qui comporte de nombreux plagiats

Voici une liste des artistes du Moyen-Orient plagiés par nos amis les compositeurs hindis :

Tarkan : ’Kuzu Kuzu’ - Dil Samander (Garam Masala)
Tarkan : ’Dudu’ - Tikhi Tikhi (Speed)
Tarkan : ’Dudu’ - Dhoom Again (Dhoom 2)
Tarkan : ’Shikidim’ - Shikidum (Dhoom)
DJ Cheb i Sabbah’s : ’Kese Kese’ - Kaise Kaise (Plan)
Ehab Tawfik : ’Allah alek ya siedi’ - Joshilay jawan ho (Fight Club)
Ragheb Alama : ’Yalla Ya Shabab’ - Aanewala Pal (Plan)
Alabina : ’Salama Ya Salama’ - Pyaar Aayaa (Plan)
Samira Said : ’Al Bal’ - Dilbar Dilbar (Rishtey)
Dianna Hadad : ’Amaneh’ - Yaara Re (Rishtey)
Najwa Karam : ’Ashtany’ - Aksar is duniya mein (Dhadkan)
Abdul Majeed Abdullah : ’Ahibak Leh’ - Dil ne yeh kaha hai dil se (Dhadkan)
Nawal El Zoghbi’s 2000 hit : ’El layali’ - Door wadiyon (Tumse acha kaun hai)
Hisham Abbas : ’Ahla ma feki’ - Suniye To (Yes Boss)
Ragheb Alama : ’Yalla Ya Shabab’ - Chak De (Hum Tum)
Miami Group : ’al-Samra Wil Beyda’ - Yaara yaara (Hum Tum )/Chanda chamke (Fanaa)
Andy Madadian : ’Roya’ - Ladki kyon (Hum Tum )
Saber El Rubai : ’Sidi Mansour’ - Rabba de di (Pyare Mohan)

Mais pour garder une saveur locale sans chercher dans le patrimoine indien, rien de mieux que de copier les voisins pakistanais !

Et à ce jeu-là beaucoup ont profité de l’absence de reconnaissance des droits d’auteur dans ce pays (pour l’instant !).

Et on ne peut compter les centaines (oui, vous avez bien lu) d’oeuvres reprises et légèrement adaptées par les compositeurs hindis, toutes générations confondues. Quatre types de chansons peuvent être plagiés : le qawwali, le ghazal, la musique de films pakistanais, et les chansons pop.
Tasavvur Khanum, Vital Signs, le compositeur Ashraf et bien sûr Nusrat Fateh Ali Khan sont autant de noms qui reviennent très souvent. Le champion est sans contexte le compositeur de musique de films Ashraf, qui s’est vu piller son répertoire une bonne dizaine de fois.

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Le groupe Rednex, honoré d’être plagié

La nouvelle tendance est de lorgner du côté de l’Extrême-Orient, que ce soit en Indonésie, dans la pop taïwanaise ou dans les séries coréennes. Gageons que de nouvelles influences seront découvertes prochainement, pourquoi pas un titre de polka ou un ancien tube bavarois pour le prochain film d’Akshay (on a déjà eu droit à la reprise du titre "Cotton Eye Joe" du groupe Rednex avec la chanson Koi Nahin Tere Jaisa du film Keemat) ?

Là encore, ce n’est pas exhaustif. Certaines chansons sont peut-être pour l’instant passées au travers de la vigilance des détecteurs de plagiats.
Mais force est de constater que les artistes cités dans cet article devraient s’associer pour réclamer leur dû lorsqu’aucun crédit n’a été mentionné.


Crédits et sources : Un grand merci à itwfos.com

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