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Aladin


Bande originale

Genie Rap
Tak Dhina Dhin
Ore Saawariya
You May Be
Bachke O Bachke
Giri Giri
Genie Rap (Remix)
Ore Saawariya (Remix)

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 1er décembre 2009

Note :
(3/10)

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Après avoir vu Aladin, deux mots se sont imposés : courage, fuyons. Rien à voir avec le film français éponyme des années 70, mais…
* Courage, fuyons, nous spectateurs à qui on voudrait imposer cette ineptie, sous prétexte que c’est un des mythes les plus populaires de tous les temps et qu’Amitabh Bachchan est un génie.
* "Courage, fuyons" semble être aussi la devise des protagonistes du film, qui passent leur temps à se soustraire à toute logique, à toute velléité de vraisemblance, à toute responsabilité.

Cela commence avec un Aladin (Ritesh Deshmukh) qui malgré ses 20 ans bien sonnés, continue à se promener avec un cartable sur le dos et un pull tricoté par mamie avec un grand A dessus. Pas étonnant qu’il soit pris comme tête de Turc par ses camarades de classe. On pourrait encore le plaindre quand il est tout seul comme un pauvre malheureux, bien qu’habitant une riche et immense demeure, et même si les premières scènes ressemblent un petit peu trop à Atlantis de Walt Disney. Mais quand le génie apparaît et qu’Aladin continue à jouer le pantin dépassé par les événements, alors qu’on lui offre l’amour de sa dulcinée sur un plateau, ce que même Disney n’avait pas osé faire, alors franchement il devient agaçant. Très agaçant.

Cela continue avec un génie (Amitabh Bachchan) grandiose, d’une classe féroce, d’un âge certain, en qui on pourrait espérer un soupçon de sagesse, et qui n’a qu’une idée en tête : accéder vite fait bien fait aux souhaits de son maître du moment, quitte à les gaspiller, pour s’en aller rapidos vers d’autres cieux. Alors qu’il a une dette envers la famille d’Aladin, mais ça il faut bien 2 heures pour y accéder, et rien ne pouvait le laisser présager pendant les 115 premières minutes.

Cela se confirme avec le méchant de l’histoire, Ringmaster (Sanjay Dutt), un Joker jovial avec un chapeau haut-de-forme, de grosses joues luisantes et un regard total allumé, qui tue pour s’emparer d’une amulette, allez savoir pourquoi. Il disparaît pendant vingt ans et se procure l’amulette mais veut quand même la peau d’Aladin, si quelqu’un a compris ce qui le motive ce serait sympa de m’éclairer. Un moment j’ai pensé à un vieux contentieux entre Gandalf et Sauron, les forces du bien et du mal, tout ça, ils se sont même affrontés, allais-je enfin accéder à la connaissance ???? pfffff, l’un des deux a gagné - devinez lequel - en quatre coups de laser à pot, et pis c’est tout.

Mes espoirs se sont un moment portés sur Jasmine (Jacqueline Fernandes), charmante brunette adepte des arts martiaux, allait-elle relever le niveau, montrer le chemin à cet Aladin si empoté ? Las… Ce film ne nous épargne décidément aucune caricature. Qu’on se rassure, la potiche de service assure, la caricature est assurée par son professeur (une femme, sinon ce n’est pas drôle). Grrrr.

Le film aurait pu avoir un charme un peu décalé si la mise en scène n’avait pas été aussi grandiloquente au milieu de décors qui veulent rivaliser avec les superproductions américaines et qui sentent trop souvent la maquette à plein nez. Il y a pourtant un effort louable pour faire de beaux décors genre jeux vidéo, mais ils arrivent tout à coup de nulle part, pour une scène sans suite, sans cohésion avec l’avant et l’après, c’est assez curieux. On a sans cesse l’impression qu’il manque des plans raccords, voire des scènes raccords, voire un scénario.

Le film de Sujoy Ghosh est un vrai ratage, de ceux qu’on pardonne difficilement parce que tous les ingrédients étaient là pour en faire un vrai moment de bonheur, un divertissement familial qui aurait pu faire date, avec une histoire qui a fait ses preuves, de bons acteurs, des moyens.
Amitabh Bachchan est le seul qui surnage dans ce naufrage, quel phénomène ! Bien dirigé dans un scénario bien construit, il aurait été le plus grand génie de tous les millénaires ! Même dans ce contexte rédhibitoire, il nous offre quelques morceaux de bravoure à déguster, avec un côté gentleman non recommandable à tomber par terre. A noter aussi, la chanson où il nous invente un Cyrano de Bergerac plus charmeur que son Roméo, même s’il a 40 ans de plus. Mais Amitabh ne suffit cependant pas à sauver le film. Courage, fuyons.

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