]]>

Baazigar

Traduction : Joueur

LangueHindi
GenreMasala
Dir. PhotoThomas A. Xavier
ActeursShah Rukh Khan, Kajol, Rakhee Gulzar, Shilpa Shetty, Johnny Lever
Dir. MusicalAnu Malik
ParoliersDev Kohli, Rani Malik, Nawab Arzoo, Gauhar Kanpuri, Zameer Kazmi, Zafar Gorakhpuri
ChanteursKumar Sanu, Asha Bhosle, Alka Yagnik, Vinod Rathod, Anu Malik, Pankaj Udhas
ProducteurGanesh Jain
Durée181 mn

Bande originale

Baazigar O Baazigar
Yeh Kaali Kaali Aankhein
Kitabein Bahut Si
Chhupana Bhi Nahi Aata
Samajh Kar Chand Jis Ko
Ae Mere Humsafar
Tere Chehre Pe

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 29 mars 2008

Note :
(7/10)

Article lu 9236 fois

Galerie

Ce film de 1993 est souvent cité comme l’un des meilleurs de Shah Rukh Khan, celui où il révéla l’ampleur de son talent, et l’un de ses rôles les plus sombres avec Anjam, Darr et plus récemment Don.

Ajay n’est qu’un petit garçon lorsque son père meurt, ruiné, et qu’il doit prendre en charge une mère qui ne le reconnaît même plus. Devenu adulte, il tombe amoureux d’une charmante jeune fille, Seema.

Elle l’aime et ils veulent se marier mais elle n’ose même pas le présenter à sa famille, ellle est riche et lui pauvre. Ils décident de se marier en cachette et attendent l’ouverture du bureau de mariage en haut de l’immeuble.
Et là, en une fraction de seconde, on bascule en même temps que cette pauvre fille, du Bollywood gnan-gnan au thriller mortel (surtout pour elle), où notre Roméo se mue sous nos yeux en tueur machiavélique.

Et le voilà redevenu gentil garçon sous l’identité de Vicky, pour séduire un riche industriel et sa fille Priya (Kajol), soeur de l’infortunée Seema. Bien sûr, à ce stade nous ne sommes plus dupes et nous doutons bien que cet étrange individu a d’autres buts dans la vie que chanter la romance en tenues bariolées à la pétillante Priya. On frémit pour elle, redoutant le moment où…
Heureusement, elle est dotée d’une forte personnalité, et si elle tombe sous le charme (irrésistible on le sait bien) de SRK - Vicky, elle ne croit pas au suicide de sa soeur et mène son enquête avec un opiniâtre inspecteur de police, ami d’enfance (et amoureux transi de Priya - c’est trop mignon). Autour d’elle, les possibles témoins disparaissent un par un…

Baazigar (L’illusioniste) nous propose ainsi un bon thriller, aux racines typiquement Bollywoodiennes, lorsqu’on découvre peu à peu les raisons qui ont poussé Ajay à devenir Vicky, manipulateur, tueur violent au sang-froid effrayant. Psychopathe ? pas tant que cela finalement. Plutôt un justicier sombre, qui ne recule devant aucun sacrifice pour poursuivre son but, pour qui la vie n’a aucune valeur, ni la sienne ni celle de ces pauvres gens qui entravent sa route. Il pourrait simplement nous écoeurer ou nous effrayer, mais il est aussi fascinant, attachant. Quel talent ! Shah Rukh Khan sait donner à son personnage une profondeur peu ordinaire, exprimant tour à tour la douceur d’un ange trop tôt tombé en enfer, et la violence la plus brute, tout en restant très cohérent.

La première demi-heure est carrément surjouée, c’est Shilpa Shetty dans le rôle de Seema qui s’en sort le mieux mais SRK et Kajol sont franchement fatiguants. Le domestique amnésique (Johnny Lever), sensé apporter la touche ‘fun’, est insupportable.
Mais lorsque le drame se noue, le jeu des héros devient plus subtil et le film prend son véritable rythme. On peut reconnaître aux réalisateurs d’avoir été les premiers à réellement tirer parti du talent de SRK et de Kajol, jusque là sous-exploités ; la fameuse ‘alchimie’ entre les deux acteurs, dont c’est le premier film commun, a fait le reste.

La réalisation de Baazigar peut rebuter mais elle est efficace. Les couleurs sont souvent sombres, le rouge et le brun dominent, accentuant la violence et l’atmosphère lourde du film.
Les scènes de romance et les clips musicaux tranchent étrangement sur l’ambiance générale : dans ces clips les tenues des acteurs sont bigarrées, exotiques tendance flamenco, très marquées années 90 ; la chorégraphie et la musique sont à l’avenant, « guillerettes » (gaies et ringardes), reflet d’un monde insouciant et superficiel… A se demander s’ils n’ont pas tourné les clips et changé le scénario ensuite ! Plus sérieusement, le duo Abbas-Mustan a peut-être voulu montrer avec ces clips, l’univers d’une jeunesse dorée rendue inaccessible au pauvre Ajay. A moins que le producteur n’ait tout simplement cherché à plaire au public le plus large en jouant sur la mode de l’époque, sans égard pour le scénario. Seule exception à ce joyeux fatras musical : Chupana Bhi nahin aata une jolie chanson qui pour une fois met en scène le chanteur - Vinod Rathod-, à qui Anu Malik le compositeur passe le micro.

En dehors des clips, l’histoire est bien construite, elle accroche le spectateur pour ne plus le lâcher, et va jusqu’au bout de sa démonstration, sans céder à la facilité. La dernière scène est aussi sanguinolente qu’interminable, mais on ne peut pas vraiment le reprocher à Abbas-Mustan, au moins ont-ils eu le courage de ne pas reboucler sur une fin gnan-gnan !

Commentaires
12 commentaires