]]>

Bienvenue à Kollywood avec le réalisateur Vasanthabalan

Publié mardi 21 mai 2013
Dernière modification mardi 21 mai 2013
News lue 301 fois

Par Gandhi Tata, Kendra

Rubrique News
◀ Fantastikindia sur Allociné : spéciale festival de Cannes
▶ Cannes 2013, première ! [Mise à jour du 21-05-2013]

Le 7e art indien fête son centenaire en 2013, mais sa variété reste pourtant méconnue du public français. Il ne se limite pas à la vitrine Bollywoodienne et cache de nombreuses autres facettes qui valent le détour ! Quelques distributeurs français l’ont bien compris, et œuvrent en faveur de la reconnaissance de ce cinéma, dit régional, depuis quelques années.

Après Bollywood, Kollywood, ou l’industrie du cinéma tamoul, est surement l’une des plus prolifiques de tout le pays. C’est pour cette raison, mais aussi grâce à son incroyable richesse culturelle, que ce cinéma perce doucement, mais surement, dans l’hexagone. Même si l’importance de la diaspora tamoule en France a beaucoup pesé sur la progression de Kollywood dans nos contrées, l’initiative des professionnels, de sous-titrer ces œuvres en français révèle leur volonté de les faire découvrir à un plus large public.


Mme Murielle Beck et son équipe sont, sans aucun doute, parmi les premiers à avoir initié ce mouvement chez nous. Après les succès, des quatre précédentes éditions du cycle intitulé Bienvenue à Kollywood (ou la découverte du cinéma tamoul), ils nous reviennent une nouvelle fois, avec un film tamoul qui est tout simplement considéré comme le meilleur de ses dix dernières années : Veyil, rebaptisé en français Soleil brûlant. Pour rappel, les quatre précédents volets de ce cycle ont vu les présences des acteurs, Vincent Asokan pour les projections de Sila nerangalil en 2008, Jeeva pour celles de Raam en 2010, et du réalisateur Vetri Maaran pour Aadukalam (Confrontations).


Le réalisateur Vasanthabalan sera en France du 24 au 27 mai 2013 pour présenter son film Veyil (Soleil brûlant), dans le cadre de projections exceptionnelles organisées conjointement par les Tréteaux de feu et Mahé Services.


Les Tréteaux de feu est une compagnie dont les missions s’articulent autour de la promotion culturelle et théâtrale, mais aussi de l’organisation de manifestation artistiques variées.


Mahé Services est un prestataire de services, destiné aux professionnels du cinéma indien comme français. A sa façon, Mahé œuvre pour la promotion du cinéma indien en France, en aidant les professionnels du cinéma indien pour le sous-titrage, montage ou encore demande de coproduction.


L’année dernière, nous nous étions entretenu avec Mme Beck (lire et voir l’interview), dans le cadre de la 4e édition de Bienvenue à Kollywood, qui avait vu la présentation du film Aadukalam (Confrontations). Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette personnalité multi-facettes, rappelons que Mme Beck s’est initiée au cinéma tamoul après un voyage dans le Sud de l’Inde. Ces nouvelles émotions procurées par des interprétations et des réalisations qui tranchent avec le cinéma made in Bollywood, ne l’ont pas laissée indifférente. Au fil des voyages dans le Sud du pays, son intérêt s’accroît pour Kollywood, mais elle est déçue de ne le retrouver que dans quelques magasins du quartier indien à Paris. C’est décidé ! Le cinéma tamoul mérite mieux que ça ! c’est ainsi qu’est née l’initiative du cycle Bienvenue à Kollywood.


Veyil (Soleil brûlant) est le second long-métrage de Vasanthabalan, qui débuta sa carrière avec Album, une comédie romantique qui fut un échec commercial. On peut dire que cette première défaite forgea aussi sa détermination, en l’éloignant du masala et en l’aidant à imposer son style. Le cinéma de Vasanthabalan est avant tout empreint d’humanité et furieusement éclectique. C’est simple, si Veyil est un drame familial, Angadi Theru est une chronique sociale sur la misérable vie des vendeurs de saris devenus esclaves. Enfin, Aravaan, sorti en 2012, est un film d’époque qui se déroule au 18e siècle et narre l’histoire d’une communauté de voleurs, aux codes et au coutumes fidèlement reconstitués par le réalisateur et son équipe d’historiens.


Deux frères grandissent dans la région aride de Madurai, entre l’école, la vente du sang de chèvre fourni par leur père boucher, et les jeux simples avec leur bande d’amis… L’aîné, Murugesan, cultive en plus une passion dévorante pour le cinéma, surtout pour les films de MGR. Les enfants, très complices, vivent entourés d’une mère accablée de travail, d’un père sévère et strict, et de leurs camarades eux aussi étouffés autant par leur quotidien que par la chaleur. Un jour où Murugesan fait l’école buissonnière pour aller au cinéma dans des volutes de fumée, son père le surprend et le corrige sévèrement devant tout le village. Incapable de supporter l’humiliation, Murugesan décide de s’enfuir en emportant argent et bijoux de famille. D’errances en déceptions, son salut viendra du cinéma, et d’un projectionniste qui le prendra sous son aile, lui offrant un toit et un travail.


Veyil bénéficie en premier lieu d’un scénario très bien écrit, intéressant et émouvant. Vasanthabalan s’inspire en grande partie de son enfance, de celle de son frère et de certains de ses amis. Plusieurs thèmes sont abordés ici, de l’importance du cinéma dans cette région du monde à la perte de confiance en soi, en passant par la quête désespérée d’un sens à sa vie. Le cinéma tamoul en général nous aura plus habitués à des histoires d’amitiés, de relations entre parents et enfants, entre époux, mais il est plus rare de baser un film sur l’attachement entre deux frères comme c’est le cas ici.

Le film a été sélectionné à Cannes en 2007 dans la catégorie « Tous les cinémas du monde », une première pour un film tamoul. Après la reconnaissance cannoise, le film a concouru en compétition officielle au festival de Shanghaï, et a gagné deux South Indian Filmfare awards du meilleur film et meilleur réalisateur.


Fantastikindia est heureux de s’associer une nouvelle fois à Mme Beck, et soutenir cette initiative visant à promouvoir et faire découvrir le cinéma tamoul au public français.

Commentaires
Pas encore de commentaires