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Bobby


Bande originale

Ae Ae Ae Phansa
Ankhiyon Ko Rahne De
Beshak Mandir Masjid
Hum Tum Ek Kamre Mein Band Ho
Jhoot Bole Kauva Kate
Main Shayar To Nahin
Mujhe Kuchh Kahna Hai
Na Mangun Sona Chandi

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 2 octobre 2008

Note :
(6.5/10)

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Bobby est LA romance Bollywood des 70’ par excellence, d’une innocence désarmante et rafraîchissante, interprétée par de tout jeunes acteurs, Rishi Kapoor et Dimple Kapadia, sous le regard bienveillant et paternel de Raj Kapoor. La chanson Main shayar to nahi est restée un grand classique.

Raju (Rishi Kapoor) a plus de souvenirs de sa nourrice que de ses parents, plus préoccupés par leur vie sociale que par leur famille. Lorsqu’il revient de son internat à 18 ans tout juste, il fait la connaissance de la petite-fille de sa nourrice, Bobby (Dimple Kapadia), qui représente l’innocence même à côté des jeunes filles de l’entourage de ses parents, corrompues à souhait. Raju et Bobby tombent amoureux, au grand dam du père de Raj qui préférerait marier son fils à une riche héritière plutôt qu’à une fille de pêcheur. D’autant plus que le père de Bobby n’est pas franchement présentable, avec son flacon de rhum, sa faconde toute marseillaise, et ses tenues… colorées. Lui-même voit avant tout le bonheur des enfants mais finit pas se fâcher quand le père de Raj met son honneur en cause. Jusqu’où devront aller Raju et Bobby pour convaincre leurs pères ?

Pas de grande surprise dans le scénario, c’est le moins qu’on puisse dire. On se retrouve dans l’eau de rose jusqu’au cou, assez loin d’un Qayamat Se Qayamat Tak, autrement plus poignant. Ce n’est donc ni l’intrigue ni l’action qui nous tient devant l’écran, mais plutôt le charme un peu désuet qui se dégage des héros, scène après scène. Il se produit en effet quelque chose d’assez magique : les personnages de Raju et Bobby sont presque caricaturaux tant ils sont entiers, juvéniles, sans concession dans leur relation amoureuse comme dans celle qu’ils entretiennent avec l’autorité du père.
Ce sont des adolescents qui jouent à être adultes. Mais en cela la fiction rejoint la réalité, car Rishi Kapoor (21 ans) et Dimple Kapadia (16 ans) sont exactement leurs personnages, ils les ont inspirés, ils y sont immergés…

On perçoit ces élans de sincérité notamment dans les scènes de crise, quand ils hurlent contre l’oppression parentale. C’est un peu fatigant pour les oreilles, mais on sent aussi une vraie rage d’adolescents qui accusent les adultes de les empêcher d’être heureux (grand classique !). Ils sont aussi porteurs des revendications d’une génération qui rompt avec la tradition du mariage arrangé et de la pudeur, se promène sans complexe en bikini, en mini-jupe, en short ou en blouson de cuir. On notera quand même au passage que Bobby est chrétienne et non hindoue, ce qui aide peut-être le réalisateur à faire passer certains messages plus facilement. Ces deux ingénus nous embarquent avec eux, guidés par un Raj Kapoor visiblement en extase devant tant d’innocence.

Il en oublierait même un peu ses talents de metteur en scène, le grand Raj Kapoor. Les longueurs se succèdent les unes aux autres, l’image est loin d’être aussi construite, recherchée, que dans Awaara, Sangam ou Satyam Shivam Sundaram, il ne s’en dégage aucune poésie. Pire, on navigue en plein carton–pâte, loin de toute crédibilité. On passe par exemple directement d’un environnement urbain (bibliothèque d’université, bar à l’occidentale, serre luxuriante) au village de huttes en paille, parmi lesquelles la famille de Bobby habite pourtant une belle grande maison en pierre aux meubles sculptés. La scène de fin dans les rapides rattrape un peu cette impression, en étant plus réaliste (les acteurs ont même dû se prendre quelques bleus), mais elle n’en finit pas…

Bobby reste malgré ses défauts un classique, il a été le premier film « teenagers » à Bollywood, Rishi a reçu le Filmfare Award de meilleur acteur, Dimple celui de meilleure actrice. Un film à voir pour se reposer au contact de l’innocence de ses héros, pour se laisser bercer par une romance comme on n’en fait plus, et pour les chansons Main Shayar to Nahi et Ke ke ke.

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