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D


LangueHindi
GenreFilm de gangsters
Dir. PhotoSrikanth Naroj
ActeursIsha Koppikar, Randeep Hooda, Yashpal Sharma, Chunky Pandey, Sushant Singh, Rukhsar Rehman
Dir. MusicalPrasanna Shekhar, Nitin Raikwar
ParoliersNitin Raikwar, Prasanna Shekhar, Sarim Momin
ChanteursPriyadarshini, Jolly Mukherjee, Mano, Nitin Raikwar, Vehrnon
ProducteursRonnie Screwvala, Ram Gopal Varma
Durée101 mn

Bande originale

Style Main Rehne Ka
Dhokebaaz
Zinda Hai Zindagi
Prolouge -The Rumble of D
Dhoka (Remix)
Miss Dil & Mr Dil
Ek Pal Ki Zindagi (Breaker Mix)
D Rox
Khud Ko Maar Daala Re
Epilouge - The Soul of D
D Tox Main Bindaas Ho Jaun

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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974 - le 22 septembre 2005

Note :
(6.5/10)

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Les préquelles sont assez rares en Inde pour qu’on s’attarde sur D.
Il se veut un préquelle de Company, le classique de Ram Gopal Varma qui prend la casquette de producteur, laissant la réalisation à un de ses protégés. En fait, parler de préquelle est légèrement trompeur, car aucun des acteurs ne reprend son rôle, tous sont interprétés par de nouveaux venus. Si D est un préquelle, c’est surtout dans l’esprit. Company commençait avec la rencontre de Mallik (Ajay Devgan) mafieux déjà bien établi et Chandu (Vivek Oberoi) jeune voyou prometteur, D s’attarde sur ce qu’aurait été la vie de Mallik avant cette rencontre.
D est l’initiale de Deshu, jeune homme sans réel avenir et fils de policier qui décide de son plein gré d’entrer dans la mafia et d’y faire carrière. Le film suit son parcours ensanglanté jusqu’aux cimes du pouvoir, parsemé de fusillades, trahisons, manipulations, et de sa rencontre avec son fidèle lieutenant et seul ami Raghav (Chunky Pandey) ainsi qu’avec une star de cinéma (Rukshar).

Ce qui faisait l’originalité de Company était justement qu’il s’appuyait sur un tandem d’acteurs, imposant une structure différente, mais D, en suivant le parcours d’un individu seul, rappelle forcément toute une série de films du même genre. On pense souvent aux Nayakan, Scarface et autres Satya, mais contrairement à tout ces héros tragiques, Deshu est un gangster volontaire : il n’est pas le produit d’une société corrompue, il n’a pas été poussé au crime par un quelconque engrenage, il décide de devenir un gangster par choix, comme certains choisissent de devenir docteur ou ingénieur… et il fait du crime un véritable business qu’il mène d’une main impitoyable jusqu’à avoir la mainmise sur tout.

Tout le film est donc construit autour de ce personnage interprété par Randeep Hooda, dont c’est le premier film. Certes tout est fait dans le scénario et dans la façon de filmer pour le mettre en avant, on ne voit que lui, et n’importe qui dans cette situation aurait été un héros assez crédible, mais il faut cependant lui reconnaître un certain talent. Il reprend l’attitude monolithique de Ajay Devgan en lui donnant plus de vie (si si !!) et un côté juvénile approprié. On retrouve toute l’élégance froide de ce personnage calculateur, avec une présence magnétique particulièrement prometteuse de la part de ce jeune acteur.
Dans l’ensemble, D est porté par de bonnes interprétations de la part de tous les acteurs. Chunky Pandey dans le rôle de Raghav est très bon et n’a jamais autant ressemblé à Al Pacino dans le Scarface de De Palma : chemise à fleur, barbe d’une semaine et non-coiffure de rigueur. Il forme un couple original avec une ex-danseuse de bar jouée par Isha Koppikar, qui interprète ici un personnage surprenant pour elle : une simple femme au foyer (je crois que c’est son premier rôle en sari), ce qui amène à regarder différemment le clip de Khallas. Rukshar dans le rôle d’une star de cinéma, petite amie de Deshu, rappelle beaucoup le personnage de Manisha Koirala - le film montre aussi la formation de ce couple atypique.

Tout cela laisserait présager du meilleur, on s’attend à un polar enlevé dans la lignée de ce que Ram Gopal Varma sait faire de mieux, mais pourtant le réalisateur a choisi un rythme indolent - mou diront certains et ils n’ont pas tort - qui peut déconcerter. Depuis Naach la lenteur semble être devenu la dernière tendance des productions Varma, ce qu’on a pu constater aussi récemment avec Sarkar. Bien sûr, il y a des fusillades, des descentes violentes et des poursuites en voitures, mais le rythme ne décolle jamais vraiment. Un parti pris assumé qui n’est pas sans rappeler The Mission de Johnnie To, le côté hypnotique en moins, si bien qu’il peut facilement ennuyer pour peu qu’on ne soit pas vraiment rentré dans le film. Le montage est aussi un peu mollasson, et certaines scènes franchement inutiles auraient gagné à disparaître. Cela est peu être aussi imputable à une musique de fond maladroite qui a tendance à tout aplatir au lieu de rehausser les passages importants. A l’exception du thème orchestral accolé au personnage de Deshu qui est une réussite, il n’y a rien d’autre de bien marquant. Car évidemment, c’est un film sans chansons, il fallait s’y attendre de la part de RGV, encore qu’il y ait un effort cette fois-ci avec deux chansons en fond sonore. L’utilisation de la musique de manière générale est assez bizarre d’ailleurs, puisqu’elle prend le dessus sur l’image, parfois jusqu’à étouffer les dialogues - un parti pris là encore surprenant qui, à l’instar du rythme, peut désorienter car il est parfois presque expérimental.

D s’inscrit donc logiquement dans la lignée des polars réalisés ou produits par RGV. On sent que le réalisateur connaît ses classiques et qu’il veut le montrer. On voit défiler de multiples références aux autres productions du maître : le tandem Deshu-Raghav ainsi que certains seconds rôles marquants de sont pas sans rappeller Satya ; Ab Tak 56 dont Deshu cite presque mot pour mot une réplique célèbre qui avait été le slogan du film ; et Company évidemment.
S’il ne brille donc pas par son originalité, le film se démarque par sa photo, ses cadrages classieux, et ses interprétations impeccables qui laissent au final une bonne impression. Il est plutôt à conseiller aux inconditionnels de Ram Gopal Varma ou à ceux qui veulent désespéremment échapper aux traditionnels triangles amoureux romantiques.

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