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Ek-The Power Of One

Traduction : Un - La puissance d'un

Bande originale

Bang Bang
Sambhale
Sona Lagda
Sona Lagda - 1
Tum Saath Ho

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 26 mai 2009

Note :
(5.5/10)

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Enfants, Nandu (Bobby Deol) ainsi que son ami Shekhar font la connaissance d’un chef de gang (Jackie Shroff), qui les prend sous son aile… Le temps a passé, et Nandu est devenu un tueur à gages froid et méthodique. Son nouveau contrat : il doit blesser d’une balle sans le tuer l’homme politique Anna Mathre (Sachin Khedekar) afin que ce dernier gagne les élections grâce à un vote de sympathie. Lorsque Nandu tire, cependant, une autre balle abat mortellement Mathre. Qui peut donc être ce deuxième tireur ? Nandu n’a pas le temps de se poser la question et, soupçonné du meurtre, il doit prendre la fuite. C’est l’officier de police fédéral Nandkumar Rane (Nana Patekar) qui est chargé de l’enquête.

Réalisé par le tâcheron Sangeeth Sivan, auteur de films d’action et de comédies plutôt médiocres, Ek-The Power Of One est le remake d’Athadu, film telugu de 2005 avec Mahesh Babu. Il ne fallait pas s’attendre a priori à un produit aussi soigné que Ghajini, remake d’un autre masala musclé du sud sorti quelques mois auparavant, mais le résultat n’est tout de même pas décevant si on le place dans la carrière de son réalisateur (c’est-à-dire probablement en tête en matière de qualité). Aidé par un scénario honnête, il réussit en effet un petit divertissement correct et sans trop de passages à vide, fréquents dans les films d’action de seconde zone de Bobby Deol (l’ennuyeux Chamku avec Priyanka en 2008). Ici, l’acteur principal est relativement à l’aise dans ce rôle de tueur froid peu expressif, un personnage qu’il incarnait déjà dans ses films d’exploitation les plus distrayants (Bichhoo et Kismat, de son cousin Guddu Dhanao), bien qu’il ait retrouvé ses habituels cheveux longs à la coiffure improbable.

Dans Ek, il a même droit à un véhicule filmique plus éloigné de la série Z, notamment grâce à une mise en scène efficace, usant de filtres de couleurs et imitant de façon amusante les masala d’action du sud de l’Inde en filmant les bastons comme des clips excités, projections câblées des sbires dans les pare-brises de 4 x 4 incluses. Il est évident que Bobby Deol n’est pas un grand karatéka, mais la réalisation compétente suffit à rendre viriles ces empoignades conventionnelles, moins pataudes que les bastons des films hindis à l’ancienne, spécialité connue de son grand frère bagarreur Sunny.

En revanche, la petite déception vient de Nana Patekar, parce qu’on espérait beaucoup de ce grand acteur : il est parfaitement crédible dans ce rôle de superflic sans-gêne, il nous offre certes les passages les plus juteux du film grâce à un cabotinage nerveux de haut vol, mais il choisit quand même la facilité avec ce personnage de dragueur de servantes affublé d’un bouc, d’un bonnet et de lunettes de soleil, ce rôle « cool » très commercial demeurant beaucoup moins intéressant que les flics qu’il a interprétés dans les années 2000 (Bhoot, Ab Tak Chhappan) et même, pour rester dans le petit cinéma de genre, que le gangster cynique de l’aimable comédie Bluffmaster !. Cela dit, les fans de l’impertinent acteur, absent des écrans indiens depuis plus d’un an (la pantalonnade Welcome), ne bouderont pas le plaisir de le retrouver en pleine forme, même s’il est un peu moins naturel que Prakash Raj, qui tenait ce rôle dans l’original.

Outre ce deuxième rôle le plus important du film, on peut apprécier dans Ek une pléiade de seconds couteaux de talent, comme l’émouvant Kulbhushan Kharbanda en patriarche, et les impeccables Sachin Khedekar (13B, Hathyar) et Raghubir Yadav (Lagaan) dans des rôles de politiciens sournois. Dommage par contre que Jackie Shroff n’ait qu’une assez brève apparition monolithique, et Shreya Saran un simple rôle de potiche alimentant une romance naïve ultra-banale avec le héros.

En dépit d’un certain manque d’ambition et d’une infériorité qualitative nette par rapport au plus fluide, voire plus réaliste Athadu, malgré un protagoniste moins charismatique que Mahesh Babu, ce remake est l’oeuvre d’un solide technicien et, grâce à ses combats outranciers bien ficelés et à une poignée de seconds rôles de talent, une petite série B plutôt regardable au milieu de ce premier semestre de l’année traditionnellement calme, pour peu qu’on apprécie un tant soit peu les facéties de Nana et les productions bollywoodiennes musclées à budget limité, le sympathique Bobby Deol signant du reste son film le plus distrayant dans le genre depuis Tango Charlie et ses séquences de guérilla.

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