]]>

Hum Dil De Chuke Sanam

Traduction : J'ai déjà donné mon cœur, Chérie

Bande originale

Chand Chupa
Albela Sajan
Aankhon Ki
Doli Taro Dhol Baje
Hum Dil De Chuke Sanam
Jhokha Hawa Ka
Kai Po Che
Love Theme
Mitti Ki Hai (Man Mohini)
Nimbooda
Tadap Tadap Ke

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Maya, Ganesh - le 13 mai 2008

Note :
(8/10)

Article lu 13249 fois

Galerie

Avis de Maya (8,5)

Dans une contrée reculée du Rajasthan vit un maître de musique très renommé, qui habite avec sa nombreuse famille dans un beau haveli. La vie semble bien douce pour sa fille Nandini (Aishwarya Rai), gâtée par la nature et sa famille, joueuse et coquette, capricieuse aussi. Mais voilà qu’on lui demande de laisser sa chambre à un hôte : Sameer (Salman Khan), Italien d’origine indienne, qui vient apprendre la musique auprès du maître. Très fâchée, Nandini boude. Pas longtemps, évidemment. Nandini et Sameer tombent amoureux.

Mais Sameer ne se résout pas à en parler au maître, qui le découvre et somme Sameer de disparaître. Nandini doit épouser Vanraj (Ajay Devgan), un avocat qu’elle a juste entrevu, mais cela a suffi à Vanraj pour tomber irrémédiablement amoureux de la jeune fille. Et puis c’est un parti beaucoup plus honorable. Nandini est malheureuse, Vanraj aussi de la voir si absente, jusqu’à ce qu’il découvre l’existence de l’idylle avec Sameer. Il pourrait juger, rejeter, au contraire il décide de l’aider à retrouver l’homme qu’elle aime.

Hum Dil De Chuke Sanam est un de ces films dont on ne se lasse pas, si l’on est sensible au romantisme exacerbé de Sanjay Leela Bhansali, à la façon dont il accroche les cœurs et les âmes. Ici, il nous offre une très belle histoire d’amour où l’innocence se confronte à la maturité, où l’amour passion (ishq) se confronte à l’amour durable (pyaar).
Nandini et Sameer sont d’une grande innocence lorsqu’ils tombent amoureux sans en mesurer les conséquences. Extravertis, sûrs de leur séduction, ils jouent de leurs sentiments et de leur attirance. Est-ce cela l’amour ? Ou est-ce la souffrance créée par la séparation qui donne de la puissance au sentiment ?

Vanraj est plus âgé, introverti. Il se conforme à la tradition indienne, si joliment racontée par la grand-mère de Nandini, qui dit que l’amour se développe après le mariage. Est-ce une légende ?
Lorsqu’il dépasse sa propre souffrance pour permettre à Nandini d’être heureuse, on se dit que peu importe que ce soit en Inde ou ailleurs, dans le contexte du mariage ou pas, ce type-là est d’une générosité peu commune, on aimerait en croiser plus souvent… Quand il a en plus le charme et la classe d’Ajay Devgan, on fond. Pas Nandini.

Leur voyage en Italie pour retrouver Sameer est une véritable initiation dont on suit pas à pas les progrès, Nandini va-t-elle enfin comprendre ?
Mais le souvenir de Sameer est tellement fort qu’il masque Vanraj malgré toutes ses qualités. Après tout c’est peut-être ça l’amour ?

Il faut voir le film pour connaître la réponse…

Il faut voir aussi le film pour la qualité de l’interprétation, Sanjay Leela Bhansali est un excellent directeur d’acteurs. C’est un des plus beaux rôles d’Ajay Devgan, d’une intensité peu commune, il sait allier douceur et fermeté tout en donnant un petit côté gauche à son personnage, très touchant. Aishwarya est délicieuse et incarne parfaitement Nandini avec un dynamisme et une insolence qu’on voit rarement chez les héroïnes. Salman Khan est parfait dans le rôle, avec un côté primaire extraverti fatigant, vulgaire parfois, une nature difficile à juguler, arrogante et sensible à la fois (même si au passage on peut regretter cette image un peu xénophobe de l’étranger sans éducation et voleur de fille…). Mais sa dernière scène montre l’étendue de son jeu, très loin du pantin gesticulant du début du film.

Les seconds rôles sont attachants aussi, mention spéciale à la grand-mère et à la sœur de Nandini. J’ai beaucoup aimé dans la première partie toutes les scènes qui nous font partager le quotidien et les fêtes de cette famille, la préparation du mariage de la sœur, la scène d’ouverture et ce drôle de jeu avec les palets dans le désert, la bataille de cerfs-volants…

La réalisation de Hum Dil De Chuke Sanam préfigure bien Devdas : sans être aussi flamboyante, elle magnifie les décors, les costumes, la théâtralité des scènes. Les images sont très belles, les clips sont superbement mis en scène, ils regorgent d’une énergie peu commune, notamment Nimbooda nimbooda où Aishwarya excelle, et Dholi Taro Doli Baaje avec une belle chorégraphie de groupe.

Nimbooda

La musique est omniprésente dans le film avec une dizaine de chansons, dont certaines sont mêlées à l’histoire sans faire l’objet de clip. J’ai surtout retenu Tadap Tadap Ke qui illustre si bien les affres de la séparation en simulant les battements de cœur, mais Ismail Darbar a globalement fait bien mieux pour Devdas.

Hum Dil De Chuke Sanam est un film attachant, très ancré dans la tradition familiale indienne, il nous aide à mieux comprendre ce qui est souvent survolé dans beaucoup d’autres films : la méfiance des parents envers les coups de foudre de leurs rejetons, le fameux adage "l’amour vient après le mariage". Ce parti-pris dans le film peut d’ailleurs gêner ceux et celles que ce genre d’affirmation hérisse.

*****************************

Paroles des chansons traduites par Angel Mumtaz.

*****************************

Avis de Ganesh (7,5)

Un jeune Italien d’origine indienne, Sameer (Salman Khan), retourne en Inde pour apprendre le chant auprès d’un maître réputé. Une idylle va naître entre lui et Nandini (Aishwarya Rai), la fille du maître de musique. Leur amour découvert, Sameer n’a d’autre choix que de partir, tandis que la jeune fille est contrainte d’épouser Vanraj (Ajay Devgan), un homme qu’elle ne connaît pas.
Voici l’exemple type du film surestimé par les critiques et autres amateurs de Bollywood. Certes, il est largement supérieur aux productions habituelles, mais il n’est en aucun cas sublime ou flamboyant comme certains le prétendent. L’histoire n’est guère originale - on retrouve une situation déjà mille fois vue (le mari, la femme, l’amant), même si la fin est surprenante - et elle n’est ni forte ni émouvante. Ce deuxième film de Bhansali souffre des mêmes défauts et des mêmes qualités que présentera Devdas. On n’arrive pas à s’intéresser aux personnages, on reste de marbre devant les « malheurs » de Salman et d’Aishwarya. Pourtant, les acteurs offrent un jeu plus qu’honorable avec une mention spéciale à Ajay Devgan. Ils ne sont guère aidés toutefois par un script et une réalisation plutôt faibles. Comme ce sera le cas pour Devdas, la qualité du film repose essentiellement sur une direction artistique plus impressionnante que jamais : ce film est un régal pour les yeux. Les décors sont superbes, et les photos, extraordinaires - surtout le Rajasthan (dans la deuxième partie, on essaie cependant de nous faire passer la Hongrie pour l’Italie !). La musique d’Ismail Darbar est entraînante, et je ne parle pas des chorégraphies des passages chantés et dansés, magnifiquement mises en scène par Bhansali (cela confirme que ce jeune réalisateur est avant tout un faiseur de clips), en particulier la chanson Doli Tharo. J’en suis resté ébahi tellement c’était beau.

C’est donc un film sympa, peu original, mais qui n’ennuie pas et fera passer un bon moment à tout amateur ou novice de Bollywood. Il ne restera pas toutefois dans les mémoires. À voir donc pour Aishwarya Rai (plus belle que dans Devdas) et les passages chantés.

Commentaires
17 commentaires