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Kadhalan/Humse Hai Muqabula

Traduction : Petit ami

Bande originale

Ennavale Adi Ennavale
Mukkabla
Erani Kuradhani
Kadhalikum Pennin
Urvasi Urvasi
Pettai Rap
Kollayile Thennai
Kaatru Kuthirayile
Indiraiyo Ival Sundariyo

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La critique de Fantastikindia

Par Manu - le 7 juin 2005

Note :
(8/10)

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Le réalisateur de Kadhalan, Shankar est considéré comme le pape de l’entertainment de Kollywood. Ses films (Boys, Mudhalvan, Jeans…) caracolent régulièrement en tête du box-office tamoul et les budgets qui lui sont attribués par ses producteurs frisent souvent avec les sommets. Ainsi Indian (1996) fut le film indien le plus cher de son époque et Anniyan (2005) est à ce jour le film tamoul le plus cher de l’histoire.

La recette est simple : du grand spectacle, avec moult cascades, figurants et effets spéciaux, un montage nerveux qui rend l’histoire haletante mais surtout un certain génie visuel qui n’est pas sans rappeler l’univers de certains des grands créateurs français que sont Jean-Paul Goude, Philippe Découflé ou encore Jean-Pierre Jeunet.
Parsemez le tout d’une bonne dose de masala et vous obtiendrez un petit bijou de film : Kadhalan.

Le jeune Prabhu (Prabhu Deva), fils d’un modeste officier de police, incarné par l’immense chanteur (immense par le talent et par la taille …) SP Balasubramaniam, est un étudiant qui a décidé de prendre la vie du bon coté : take it easy Urvasi. Or il tombe amoureux de Sruthi (Nagma, grande sœur de Jyothika) qui n’est autre que la fille du gouverneur de l’état du Tamil Nadu. Vu qu’elle l’ignore royalement il va tout mettre en œuvre pour gagner son cœur,notamment s’inscrire à son cours de Bharatanatyam pour pouvoir l’approcher et l’impressionner.
Il essuie un premier échec retentissant en interprétant le truculent mais ridicule Pettai rap en plein cours de danse classique. Un vrai bide. Il décide alors de travailler un peu mieux ses pas afin de gagner le cœur de sa belle, ce qui au passage nous offre des scènes de Bharatanatyam de très haute volée, Prabhu Deva étant l’un des meilleurs danseurs et chorégraphes du cinéma indien.

La jeune Sruthi finit par tomber également amoureuse de Prabhu mais, au loin de sombres nuages viennent ternir leur horizon. Il se trouve que le gouverneur fait partie de cette classe de politiciens véreux qui n’hésitent pas à fomenter des attentats terroristes afin de mieux asseoir leur propre pouvoir. Or justement un de ces attentats est prévu au moment même où sa propre fille se donne en représentation à l’occasion d’un festival…

Nous n’irons pas plus loin dans l’exposé du récit, laissant au lecteur la joie de découvrir par lui-même le dénouement de cette intrigue, qui sera vous devez vous en douter tortueux et plein de rebondissements.
De toute façon avec Kadhalan on ne s’ennuie pas un seul moment et les 170 minutes du film passent allègrement principalement grâce à un montage très réussi qui ne laisse pas de place aux temps morts, même lors des scènes romantiques. En cela Shankar est soutenu par un scénario solide et cohérent qui ne manque pas de ressort comique, il n’est en effet pas rare de rire à haute voix pendant le film ce qui, il faut avouer n’est pas très courant dans le cinéma indien.
Tous les thèmes chers au cinéma tamoul sont ici présents : corruption des politiques, amour impossible entre un garçon pauvre et une fille riche, nombreuses et violentes scènes de bagarre (mieux réglées que dans le cinéma hindi de manière générale).

Un des atouts principaux de Kadhalan réside également dans sa musique, AR Rahman signant ici une des plus belles réalisations de sa carrière. Chacune de ses chansons étant soulignées magnifiquement par la réalisation fraîche et inventive de Shankar et les chorégraphies puissantes de Prabhu Deva. Ennavale Ennavale, superbe thème « romantique » du film aux accents de musique carnatique est mis en scène de la façon la plus charmante qui soit : Prabhu rêve qu’il se transforme en personnage fin et plat et qu’il emmène sa belle de la même manière en volant vers les sommets enneigés pour lui susurrer une chanson d’amour. Les autres chansons ont plus pour fonction de nous faire « bouger » notamment Urvasi Urvasi aux paroles comiques ou Pettai Rap qu’on peut trouver irritante à l’écoute mais qui s’avère être une délicieuse scène de danse. Dans Gopala Gopala, les personnages sortent d’un écran de cinéma qui passe un vieux film malayalam un peu à la manière de La rose pourpre du Caire de Woody Allen. Comme quoi Jean-Pierre Jeunet n’a finalement rien inventé… Muqaala Muqaabla est mis en scène dans une drôle d’atmosphère « Kollywood rencontre le western », bizarre mais efficace. Pour l’anecdote, il s’agit de la chanson préférée d’AR Rahman lui-même, ce qui peut paraître pour le moins étrange…

Certaines mauvaises langues pourront trouver les effets spéciaux un peu dépassés, le film remontant à 1994 ce qui commence à dater, mais il faut se souvenir que même à gros budget pour l’Inde, Shankar ne bénéficie pas des technologies auxquelles ont accès des réalisateurs comme Cameron, Spielberg ou Lucas

Donc ne gâchons pas notre plaisir et applaudissons Kadhalan, divertissement frais et sans prétention, qui saura vous faire passer un moment bien agréable.

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