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Koyla

Traduction : Charbon

Bande originale

Tanhai Tanha
Badan Juda Hote Hain
Dekha Tujhe To
Sanson Ki Mala Pe
Bhang Ke Nashe Mein
Ghunghte Mein Chanda Hai

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent, Lafrarie - le 17 juillet 2008

Note :
(5/10)

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Le vieux Raja Saab (Amrish Puri), propriétaire d’une exploitation minière, et son frère Brijwa (Salim Ghosh), aiment à entretenir leur bonne réputation dans la région. Mais en réalité, ce sont de véritables tyrans qui terrorisent les mineurs, violent leurs femmes et tuent tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Un jour, lassé de sa concubine, Raja jette son dévolu sur Gauri (Madhuri Dixit), une jeune orpheline. Afin qu’elle accepte de l’épouser, il lui envoie la photo de Shankar (Shah Rukh Khan), son serviteur muet. Le stratagème fonctionne et, lorsqu’elle s’aperçoit que ce n’est pas le jeune Shankar qu’elle vient d’épouser, il est trop tard. Comme elle se refuse à son nouveau mari, Raja la séquestre et la maltraite. Il tue même Ashok, le frère de Gauri, quand il vient tenter de la libérer. En mourant, Ashok fait alors promettre à Shankar d’arracher sa sœur des griffes du cruel Raja…

Deux ans après Karan Arjun, Rakesh Roshan dirige à nouveau Shah Rukh dans un film d’action désinhibé, ou plus exactement un thriller rural dont l’action se déroule dans le milieu des mines de charbon (koyla en hindi). On se demande d’ailleurs, une fois sa trame scénaristique basique mise en place, si le sympathique tâcheron Rakesh Roshan ne travaillerait pas lui aussi au rendement, tellement les nombreux personnages caricaturaux qu’il nous présente rivalisent de cabotinage, affublés de surcroît de coupes mulet improbables. Oui, les choses commencent mal… Le choix surprenant et inapproprié de 1492 de Vangelis comme thème musical n’arrange en rien la première impression que l’on se fait du film.

Pourtant, si l’amour qui unit les personnages de Madhuri Dixit et Shah Rukh Khan révèle en eux un courage et une détermination insoupçonnés, c’est bien celui-ci aussi qui pourra maintenir l’attention des spectateurs les plus vaillants. Gauri se rapproche de la seule personne aimable qu’elle rencontre au milieu de la multitude de mines patibulaires et de personnages désabusés qu’elle côtoie, on peut même voir dans leur relation une variation sur le thème de la Belle et la Bête ou de Quasimodo et Esmeralda, le handicap de Shah Rukh Khan se substituant aux défauts physiques des héros précités. Leur sentiment de respect mutuel se transforme lentement mais sûrement en une folle passion, avec pour point culminant cette chasse à l’homme en pleine jungle dont ils sont les proies, Shah Rukh y révélant des talents de guerilléro insoupçonnés dignes de John Rambo, tandis que le film gagne un peu en intérêt commercial.

Car il faut reconnaître quelques qualités au film, à commencer par Amrish Puri dans le rôle de Raja, plus diabolique que jamais. Bien qu’il n’ait pas échappé au sacrilège capillaire infligé à l’ensemble du casting masculin, il est d’une extrême cruauté, et le personnage de seigneur despotique au regard glaçant et à la voix de stentor qu’il interprète échappe ainsi au ridicule ambiant. Et, même s’il cabotine un peu, il crée avec cette prestation furieuse l’un des méchants les plus sadiques de l’histoire de Bollywood. Un autre des points positifs du film est la chanson Sason Ki Mala, avec une magnifique danse exécutée par Madhuri Dixit.

Koyla reste malgré tout un film bâtard, alternant des scènes d’une brutalité peu commune avec des passages d’une grande laideur visuelle, le film ayant horriblement vieilli techniquement. Cependant, cette surenchère complètement décomplexée a son petit charme de plaisir coupable, et l’on se surprend à sourire plus d’une fois en regardant ces acteurs, que l’on croyait habitués aux mélodrames sirupeux, se débattre dans ce film de vengeance un peu raté, mais sans concession.

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