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Lakshya

Traduction : L’objectif

Bande originale

Main Aisa Kyun Hoon
Agar Main Kahoon
Kitni Baatein
Lakshya
Kandhon Se Milte Hain Kandhe
Separation - Instrumental
Kitni Baatein (Reprise)
Victory - Instrumental

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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974, Laurent - le 19 novembre 2006

Note :
(7/10)

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Karan Shergill (Hrithik Roshan) est un étudiant issu d’un milieu aisé. Immature et gâté, il ne sait pas quoi faire de sa vie et ne pense qu’à s’amuser. Un jour, il a une illumination, il passe le concours de l’armée ‘pour le fun’ et décide de s’engager. Les débuts sont rudes à l’école militaire, où les jeunes recrues sont soumises à un entraînement draconien, mais il s’obstine, convaincu d’avoir trouvé sa voie. Jusqu’à ce que la guerre de Kargil éclate.

L’avis de Laurent :

En 2001, la première réalisation de Farhan Akhtar, Dil Chahta Hai, avait fait forte impression dans l’industrie du cinéma hindi : sous l’apparence d’un classique masala, le film abandonnait les artifices traditionnels du genre pour explorer les ombres du cœur de trois amis. L’authenticité de l’œuvre avait assuré son succès auprès de toute une génération de jeunes Indiens, qui d’habitude allaient chercher dans le cinéma américain la fraîcheur qu’ils ne trouvaient plus dans les productions bollywoodiennes. Si l’on ajoute à cela que jamais peut-être un cinéaste indien n’avait signé un tel chef-d’œuvre dès son premier film, et avec des comédiens si naturels, on comprend que le suivant était très attendu.

Cet alléchant deuxième film met en scène un jeune homme idéaliste qui trouve un sens à sa vie, un objectif (lakshya) en s’engageant dans l’armée. Le film de guerre n’étant pas une spécialité à Bollywood, le genre mérite bien d’être abordé avec la finesse d’un auteur comme Farhan Akhtar, d’autant plus qu’il est épaulé ici par son père Javed, scénariste et parolier réputé. Mais la meilleure idée du film, c’est le choix de l’athlétique Hrithik Roshan pour le rôle principal : après avoir perdu du poids pour son personnage enfantin du méga-succès Koi Mil Gaya, cet acteur perfectionniste n’a pas hésité à en reprendre pour interpréter le héros de ce drame de guerre, un projet plus sérieux et commercialement risqué pour une star de son calibre. Agréable surprise, Hrithik n’a sûrement jamais été aussi sobre que chez Farhan Akhtar, excellent directeur d’acteurs qui n’a pas eu peur d’enrôler dans son aventure un vétéran comme Amitabh Bachchan, ainsi que les vieilles badernes de Bollywood que sont les Puri, Om et Amrish (apparemment aucun lien de parenté), tous dans des rôles d’officiers.

L’univers militaire dans lequel le cinéaste nous plonge est d’ailleurs tout à fait crédible, une grande partie des figurants étant interprétée par de vrais soldats ; le conseiller technique était du reste un véritable colonel de l’armée indienne, et cette dernière a officiellement approuvé le film pour son réalisme. Lakshya sait en effet éviter l’ultra-patriotisme des films de guerre hindis habituels comme le pesant Line Of Control, qui traitait déjà du conflit de Kargil qui opposa l’Inde au Pakistan en 1999.

Dans la deuxième partie, on a cependant l’impression que le réalisateur délaisse un peu le sujet de son film (l’épanouissement d’un jeune homme par la carrière militaire), en privilégiant le pur film de genre, dont la photographie impeccable ne parvient pas à compenser quelques longueurs, les combats étant plutôt rares. On arrive moins à s’identifier à notre héros, il perd de son individualité au sein du collectif qu’est l’armée, de ce fait le personnage semble cesser de se développer. L’austérité des scènes de guerre est notable, mais ne chasse pas la légère déception que l’on ressent à regarder un film globalement trop long et pas assez riche, qui fait du surplace ; et la conventionnelle histoire d’amour avec Preity Zinta ne fait que le rallonger inutilement. Heureusement, la fin est de qualité et on garde au final une bonne impression d’ensemble du film Lakshya.

Car ce dernier reste une œuvre mémorable pour une poignée de scènes d’anthologie, disséminées tout au long des trois heures du film, qui se situent bien au-dessus du lot : le jeu de jambes virtuose de Hrithik sur l’excellente chanson Main Aisa Kyu Hoon, son énergique séquence d’entraînement à l’école militaire où il rampe dans la boue sous des barbelés, sa scène d’escalade à couper le souffle… Autrement dit, ce film imparfait est à voir absolument pour la performance physique de la star. Drame de guerre ambitieux, Lakshya est plutôt réussi dans son genre, meilleur par exemple qu’un film plus récent comme Tango Charlie, et il évite l’écueil de la propagande anti-pakistanaise, un travers de beaucoup de films d’action à Bollywood. Visuellement splendide, c’est l’un des meilleurs films de Hrithik Roshan, qui trouve là le rôle le plus complet de sa carrière.

Lakshya ne fut pourtant pas un succès au box-office indien, et l’acteur restera ensuite deux ans sans tourner, préparant une nouvelle collaboration avec son père, Krrish, film avec lequel il fera un come-back musclé en 2006, confirmant qu’il reste un véritable sportif de haut niveau !

La note de Laurent : 6,5/10

L’avis de Suraj :

Lakshya plus qu’un film de guerre, est un film sur un jeune qui se cherche. Ce thème universel est abordé avec la finesse et la justesse qu’on connaît à Farhan Akhtar. Mais ici, il allie à ce thème plutôt intime toute l’extraversion des films de guerre, essayant d’en faire un divertissement malgré tout. La partie militaire est réussie techniquement parlant. Les scènes d’action sont filmées dans des lieux similaires à ceux où a vraiment eu lieu l’accrochage de Kargil en 1999, qui avait fait craindre au monde une guerre atomique entre les deux puissances nucléaires que sont l’Inde et le Pakistan. Le scénario et la mise en scène sont réalistes dans ces parties et les moyens conséquents mis en œuvre en collaboration avec l’armée indienne achèvent de lui donner toute la crédibilité voulue.

Le reproche principal qu’on pourrait faire au film, c’est que si individuellement les deux aspects sont indiscutablement réussis, leur alliage ne prend pas toujours. Comme l’a souligné Laurent, l’aspect guerrier prend souvent le dessus sur la dimension intime du personnage, en essayant de tendre vers le spectaculaire. Le personnage de Preity Zinta n’a pas grande utilité et elle est affublée d’une coiffure HORRIBLE pour le peu de temps où on la voit. Le message du film - comment un jeune peut retrouver des repères avec la discipline de l’armée - s’il est parlant pour un public indien où l’armée nationale est une institution, peut être mal perçu par un public européen plus anti-militariste et réfractaire à toute forme d’embrigadement. Le film se veut réaliste et présente un personnage ordinaire face à un destin pas si extraordinaire. C’est un point de vue intéressant, mais à présenter des choses trop ordinaires le film échoue à nous passionner totalement.

Lakshya n’est peut être pas aussi réussi que Dil Chahta Hai, mais il faut dire qu’il est aussi beaucoup plus ambitieux et s’en donne les moyens. S’il est effectivement spectaculaire, il reste un divertissement finalement limité, qui à trop vouloir en faire se perd un peu dans ce qu’il veut délivrer. Il n’en reste pas moins un bon film, à voir pour ses qualités techniques indéniables et la prestation brillante de l’ensemble du casting et notamment de Hrithik Roshan.

La note de Suraj : 7,5/10

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