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Luck by Chance

Publié vendredi 23 janvier 2009
Dernière modification mercredi 14 janvier 2009
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Par Jordan White

Rubrique Albums
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Deuxième BO de l’année 2009 pour le trio Shankar/Ehsaan/Loy qui contribue par la même occasion à la première réalisation de Zoya Akhtar, fille de Javed et soeur de Farhan (révélé en tant qu’acteur dans Rock on !! ). On ne change pas une équipe qui gagne, pourrait être son adage. Même producteur, mêmes compositeurs et même acteur principal. Luck by Chance est une BO d’une étrange beauté, laquelle se dévoile au fil des écoutes…

La composition de Luck by Chance contrairement à d’autres BO ne s’est pas faite dans la douleur. Quinze jours seulement auront été nécessaires au trio pour livrer six titres, pas un de plus ou de moins. Visiblement satisfaite, la réalisatrice n’a pas demandé de morceau supplémentaire. Luck by Chance nous est donc livré brut, six morceaux dont l’originalité frappe d’entrée l’auditeur. Alors que certains musiciens cherchent la grosse production, l’orchestration imposante et les dizaines de choeurs, Luck by Chance joue la carte de l’intimité et de la pop électro mâtinées de musiques traditionnelles. Zoya a un regard aiguisé sur ce qu’elle désire et le trio a répondu à ses attentes.

Yeh Zindagi Bhi a l’honneur d’ouvrir le bal. Le synopsis du film nous promet de montrer l’industrie du film hindi sous un angle nouveau, différent et sur un ton décalé. La galerie de personnages paraît loufoque : producteur fantasque, starlette, superstar iconique, ou encore actrice tentant elle aussi sa chance.
Yeh Zindagi Bhi est un beau mélange d’électro (la base instrumentale) sur un beat mid-tempo lequel donne un cachet planant à ce morceau. Le piano est magistralement utilisé et donne une profondeur supplémentaire à la mélodie laquelle a un petit côté Love will tear us apart de Joy Division en beaucoup moins rapide. On peut entendre avec délice la voix de Loy qui chante plus rarement que Shankar, et celle de Shekhar. Son articulation est aussi limpide que celle de Roop Kumar Rathod. Le morceau nous promet un voyage (initiatique) et l’on est prêt à suivre ce chemin tracé qui laisse l’inconnu se profiler à l’horizon.

Baawre marque déjà une rupture de ton. Les dhols, le chant, la mélodie sont beaucoup plus festifs. On entend des tablas, des harmoniums dans une musique traditionnelle pimentée d’une touche folk qui réussit à apporter sa modernité. Il n’est plus question de douter des capacités vocales de Shankar qui est décidément un touche-à-tout génial. Un musicien et chanteur accompli. Même si certaines personnes pourront être déçues ou surprises par l’explosivité réfrénée du refrain, le morceau choisit une direction précise et ne se perd pas en ponts interminables.

Pyaar Ki Dastaan permet d’apporter une touche émotionnelle de plus. Le chant d’Amit Paul reste cependant un peu trop juste par rapport à ce que peuvent apporter Roop Kumar Rathod, et même Shankar Mahadevan dans le genre. La voix de Mahalaxmi Iyer hausse le niveau d’une chanson qui est loin cependant d’avoir l’impact de Tere Naina de Chandni Chowk to China ou Teri Ore de Singh is Kinng. Une impression en demi-teinte qui ne doit cependant pas taire la qualité de la composition qui demeure agréable à écouter, même si elle peut paraître surannée au regard des standards actuels.

Vient alors la petite perle pop Yeh Aaj Kya Ho Gaya. Avec une intro aussi mélodique et un charmant jeu de charleston, la chanson est portée par une Sunidhi Chauhan qui revient à ses premières amours : la chanson romantique teintée de mélancolie ou de nostalgie qui quand elle est composée par Salim Sulaiman pouvait la porter au sommet avec Dor. Un morceau simple que ce Yeh Aaj Kya Ho Gaya, à la tonalité très 60’s, un single parfait avec son format de 3’30 min. Les détracteurs de Sunidhi pourront se régaler de ce titre accessible saupoudré de quelques touches de synthé fort plaisantes et pour le coup très 70’s.

Changement d’atmosphère avec Sapnon Se Bhare Naina, sa ligne de basse terrifiante comme leitmotiv et les questions existentielles qu’elle semble susciter (la place de l’acteur ? sa légitimité ?). Un morceau accrocheur, très space, très électro, magnifié par la voix de Shankar.

Chanteur-vedette de l’album, Shankar pose à nouveau sa voix délicate sur O Rahi Re, morceau qui là encore comme l’introduction du disque invite au voyage, à la remise en question. A la première écoute, le morceau se montre très catchy, grâce à l’efficacité de son refrain. La délicatesse se retrouve également dans l’emploi de la guitare acoustique et des notes qu’elle délivre : tout en finesse, tout en discrétion.

La bande-annonce du film :


Année : 2009

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