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Nagina

Traduction : La femme-serpent

LangueHindi
GenreDrame
Dir. PhotoDurga Prasad
ActeursAmrish Puri, Rishi Kapoor, Sridevi, Prem Chopra, Sushma Seth, Komal Madhuvakar
Dir. MusicalLaxmikant-Pyarelal
ParolierAnand Bakshi
ChanteursMohammad Aziz, Lata Mangeshkar, Kavita Krishnamurthy, Anuradha Paudwal
ProducteurHarmesh Malhotra
Durée138 mn

Bande originale

Tu Ne Bechain Itna Ziada Kiya
Main Teri Dushman, Dushman Tu Mera
Balma Tum Balma Ho Mere Khali Naam Ke
Bhooli Bisri Ek Kahani
Aaj Kal Yaad Kuch Aur Rehta Nahin

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 21 mai 2009

Note :
(8/10)

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Après un exil d’une quinzaine d’années aux Etats-Unis pour son éducation, Rajiv rentre enfin en Inde retrouver sa mère et s’occuper de l’entreprise agricole familiale, sous la tutelle provisoire de Raj Thakur Singh, un ami de son père. La mère de Rajiv voudrait d’ailleurs qu’il épouse sa charmante fille Vijaya. Mais voilà, le jeune homme rencontre, lors d’une promenade dans les ruines de l’ancien haveli familial, une mystérieuse jeune femme, Rajini, qui dit le connaître depuis l’enfance. Ils tombent amoureux et se marient avec la bénédiction de la mère de Rajiv qui, après avoir vu Rajini, est tombée sous le charme de la jeune fille se présentant comme orpheline. Toute la famille vit heureuse jusqu’au jour où Bhairo Nath, un sapera capable de contrôler les serpents, connaissance de longue date de la famille, vient leur rendre visite. Il informe alors la mère de Rajiv qu’un serpent venimeux a fait son nid dans la maison familiale…

Une seule bonne raison de voir Nagina ? SRIDEVI. Si vous voulez comprendre pourquoi elle était et est toujours adulée, l’achat de ce film est vivement conseillé (comme une grande partie de sa filmographie, avouons-le).
Elle est absolument inoubliable dans ce rôle qu’aucune autre actrice n’avait accepté d’incarner à l’époque, ayant peur d’acquérir mauvaise réputation. En effet si l’on regarde au-delà du masala, Nagina n’en reste pas moins un film sulfureux à plus d’un égard, le personnage de Rajini, douce mais inquiétante puisque toujours très mystérieuse, passant son temps à séduire (d’un regard, d’une danse) pour obtenir ce qu’elle désire. Sridevi est comme habitée pendant près de trois heures, sa prestation a ébloui plus d’un spectateur, attirant un monde tel que le film a été le blockbuster de l’année 1986, prouvant ainsi à l’industrie que sur son seul prénom, Sridevi pouvait faire déplacer les foules et porter un film sur ses épaules.
S’il ne fallait retenir qu’une scène pour prouver tout cela, ce serait la dernière chorégraphie où Sridevi, magistrale, tient tête à Amrish Puri. D’ailleurs, leur rapport de force dans la seconde partie est tout à fait intéressant et surtout très intense… Comment un petit bout de femme comme elle peut briller et ne pas être écrasée par l’aura d’un géant tel qu’Amrish Puri, qui en un regard est capable de faire peur aux plus braves ?

Nagina parle avant tout des femmes, des épouses dévouées, si dévouées qu’elles seraient prêtes à tout pour faire revivre le mari assassiné ; des mères aimantes prêtes à se séparer de leur enfant pour lui éviter tout malheur ; des amantes éconduites qui trouvent refuge dans le travail, de la force de caractère des femmes ; alors que le film dresse un portrait étonnamment peu reluisant de la gent masculine, peureuse, imbue d’elle-même, avide de toujours plus de pouvoir.

Nagina se situe à mi-chemin entre histoire de vengeance et film d’horreur (selon votre degré de répulsion face aux gros plans sur les reptiles). Plus sérieusement, ce film est un témoignage du masala des années 80 comme le cinéma hindi a oublié d’en faire depuis fort longtemps. La seule véritable (bonne) raison de ne pas voir Nagina serait une phobie des serpents telle que vous ne pouvez même pas les voir dans un film. Enfin, un petit calmant et le tour est joué…
Alors oui, il est tout à fait vrai que l’image a assez mal vieilli et on se prend à sourire plus d’une fois devant la collection de pulls 100% laine/tricotés main et de vestes à épaulettes/manches relevées façon Wham ! qu’arbore Rishi Kapoor pendant deux heures et demie. Oui, on se dit quelquefois que certaines situations sont exagérées, oui, le combat de serpents peut coller quelques sueurs froides, mais ne boudons pas notre plaisir de voir Sridevi ensorceler Rishi d’une danse tout à fait suggestive mais tellement impressionnante, déjouer les pièges de ses mortels ennemis, et tenter de ramener sa belle-mère à la raison. L’une des grandes qualités de ce film est son scénario riche de rebondissements qui nous mènent tous vers la révélation du sapera et nous font toujours douter, nous tenant en haleine jusqu’aux dernières images, cette femme-serpent veut-elle protéger la famille de son époux ou a-t-elle d’autres desseins plus noirs ?

Les légendes indiennes racontent les histoires des nagâ, ces serpents qui ont la capacité de prendre forme humaine pour séduire les jeunes filles naïves ou se substituer à leurs époux (thème peu exploité dans le cinéma commercial, mais récemment développé dans le nouveau film de Deepa Mehta, Heaven on Earth). Les nagin, leurs pendants féminins, sont craints et respectés, elles sont décrites comme étant époustouflantes de beauté et détenant leurs pouvoirs d’une pierre précieuse incrustée dans leur crâne. Elles sont donc de meilleurs sujets d’adaptations cinématographiques.
Aucune autre version de la femme-serpent n’a eu le succès de Nagina, pas même sa suite, Nigahen, toujours avec Sridevi. Pourtant, cela ne semble pas décourager les producteurs et réalisateurs puisque dans le courant de 2009 devrait sortir une coproduction indo-américaine, Hisss, réalisée par Jennifer Lynch avec Irrfan Khan et surtout Mallika Sherawat dans le rôle principal.

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