]]>

Neal ’N’ Nikki (review)

Traduction : Neal et Nikki

Bande originale

Neal ’n’ Nikki
Halla Re
Neal ’n’ Nikki - The Naughty Mix
I Just Wanna Spend My Life With You
Aankh Ladiye
I’m In Love

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 2 octobre 2007

Note :
(5.5/10)

Article lu 2420 fois

Neal est un jeune Indien vivant au Canada. Le jour où ses parents veulent le marier, il réclame un répit de 3 semaines pour passer des vacances à Vancouver. Là-bas, il compte s’offrir du bon temps, se fixant un objectif : coucher avec une femme différente chaque nuit. Il croise alors la route d’une certaine Nikki…

Sorte d’American Pie à la sauce Bollywood, Neal ’N’ Nikki est une pure sex comedy, véritable sous-genre dans l’industrie de Bombay (Masti, No Entry). Le film ne lésine donc pas sur les clichés : métropole occidentale dépravée, Canadiennes concupiscentes en bikini, clip féminin lascif dans une boîte de nuit…

Cette misogynie surprend d’ailleurs de la part du studio Yash Raj, qui nous avait habitués à des comédies romantiques plus pudiques. Le producteur Aditya Chopra (ou le réalisateur, en guise de clin d’œil) se permet même de se moquer dans des scènes parodiques de la naïveté de ses propres films (Dilwale Dulhania Le Jayenge, Mohabbatein), où les romances étaient purement platoniques. Mais cette autodérision ne doit pas masquer les contradictions du film : car si ce dernier est osé pour une production indienne, il reste plutôt sage dans l’absolu (aucune scène de sexe, dénouement archi-classique).

Malgré ces réserves, N’N’N (l’acronyme est très tendance) est un film de studio soigné, comportant plusieurs éléments qu’on retrouve à peu près dans chaque production Yash Raj : photographie impeccable, mise en scène façon MTV, musique agréable de Salim-Suleiman… La chanson-titre, une confrontation entre nos deux héros sur un terrain de sport, rappelle Yeh Ladka Hai Deewana de Kuch Kuch Hota Hai ; un extrait de son refrain donne même lieu à une sorte de jingle énergique qui sert de transition entre les différentes séquences comiques, un procédé maniéré accentuant l’aspect sitcom du film.

Du côté des acteurs, Uday Chopra, petit frère d’Aditya, est la tête à claques parfaite pour ce type de rôle ; moins charismatique que dans Mohabbatein, son premier film, il est quand même moins exaspérant que dans Dhoom. Un acteur comme Saif Ali Khan aurait donné plus de charme et de classe au personnage, mais il se dépense sans compter dans ce rôle ingrat de beau gosse ringard. Quant à Tanisha, la sœur cadette de Kajol, elle possède comme son aînée un don pour le cabotinage pétillant, qui compense largement la superficialité sexy de son rôle. Enfin, comme à plusieurs reprises en 2005, on a droit à un court caméo d’Abhishek Bachchan, peut-être une raison pour ses fans de s’attarder sur ce tout petit film (1 h 45 seulement).

On peut remarquer que les Chopra prennent des risques depuis quelques années, en abordant des genres nouveaux comme le film d’action (Dhoom) ou la comédie d’arnaque (Bunty Aur Babli) ; la sex comedy Neal ’N’ Nikki fait aussi partie de cette nouvelle tendance. Plus commerciale et démagogique que jamais, parfois agaçante, cette petite farce grivoise est pourtant aussi esthétique qu’efficace, et guère moins réussie que les films du studio plus connus avec Abhishek ; cela dit, la spécialité des Chopra reste la romance classique et leurs films avec Saif Ali Khan (Hum Tum, Ta Ra Rum Pum) sont tout de même plus maîtrisés.

Commentaires
3 commentaires