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New York


Bande originale

Hai Junoon
Mere Sang
Tune Jo Na Kahan
Aye Saaye Mere
Hai Junoon – Remix
Mere Sang – Remix
Sam’s Theme
New York Theme

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La critique de Fantastikindia

Par Señorita - le 25 août 2009

Note :
(6.5/10)

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La file d’attente devant le Raj Mandir de Jaipur ne cesse de s’agrandir, tandis que certaines séances de la journée sont déjà complètes. Pour ceux qui souhaitent voir le nouveau film de John Abraham, Katrina Kaif et Neil Nitin Mukesh, il ne reste de places que pour la séance de 21 h 30. La cause de cette bousculade ? New York est la première grosse production à sortir depuis la grève des multiplexes, et par là même, elle est très attendue. Personnellement, je suis plus attirée par l’idée de voir un film indien dans un cinéma indien que par le film lui-même, mais je tente quand même l’aventure.

Une aventure qui commence mal dès les premières minutes. Omar (Neil Nitin Mukesh) est arrêté par le FBI au sein de sa propre maison. Il ne comprend tout d’abord pas pourquoi, d’autant plus que l’agent (Irfan Khan) chargé de l’interroger ne cesse de lui poser des questions sur son passé, notamment ses années d’université. Il se voit alors obligé de lui raconter cette période de sa vie, offrant au spectateur le seul moment un tant soit peu joyeux et lumineux du film. Arrivé à la fac, Omar s’était lié d’amitié avec une jeune Indienne, Maya (Katrina Kaif) qui lui avait présenté son ami Sam (John Abraham), indien lui aussi (c’est fou le nombre de personnes qui parlent hindi à New York). Tous les trois étaient devenus aussi proches que les doigts de la main, jusqu’à ce qu’Omar, amoureux de Maya, se rende compte que l’élue de son cœur aimait Sam. Il avait alors fui, plus atterré par cette découverte que par la chute des tours du World Trade Center. Après ce beau récit poignant, l’agent du FBI, Roshan, décide de dévoiler à son prisonnier ce qu’il attend de lui. Il soupçonne Sam de faire partie d’une bande de terroristes et souhaite employer Omar comme infiltré. Roshan ne laisse pas le choix à Omar, qui accepte la mission, à ses risques et périls…

New York est une production de qualité correcte, qu’il fait bon consommer après une longue période de disette. Et c’est justement parce que peu de films, et surtout peu de films acceptables sont sortis cette année, que New York apparaît comme de bonne facture. En effet, au milieu d’une production hindie de meilleure qualité, le film aurait peut-être été moins apprécié.

De fait, le scénario est plutôt bien ficelé, malgré quelques changements dans le comportement des personnages un peu trop brusques. Une partie flash-back permet de situer les relations entre les personnages mais également de montrer une ambiance pré-11 septembre des plus idylliques. C’est un procédé déjà usé jusqu’à la corde, tellement il a été utilisé au cinéma, mais qui reste néanmoins efficace, particulièrement dans le propos du réalisateur. Le reste du film offre une intrigue solide d’infiltration, peu originale pour des yeux occidentaux, mais qui se tient sans problème. Dans les autres points positifs du film, on peut noter une interprétation plutôt bonne des acteurs principaux, notamment pour les rôles masculins. John Abraham cesse d’exhiber ses pectoraux pour jouer un rôle dramatique en opposition avec celui qu’il tenait dans Dostana, et il le fait avec un certain succès, tout comme Neil Nitin Mukesh. Irrfan Khan est aussi convaincant en policier, mais il a eu tellement de rôles similaires ces derniers temps (Slumdog Millionaire, Un Cœur Invaincu) que c’est presque devenu une habitude d’avoir une bonne prestation de sa part pour ce genre de personnages.

Toutefois, quelques éléments négatifs viennent contrebalancer ces aspects du film, et parmi eux, la réalisation grossière. Certes, il y a beaucoup d’action, et de ce point de vue, il n’y a rien à redire : le spectateur a un bon quota de courses-poursuites et de coups de feu. Le problème est ailleurs : il y a un abus de ralentis, qui rendent certaines scènes dramatiques grotesques. On a l’impression que le réalisateur a découvert l’option "ralentir" sur le logiciel de montage Final Cut et qu’il s’est amusé à en mettre partout, créant ainsi une overdose d’effets. Et lorsqu’il y a overdose, il y a souvent ridicule. On a l’habitude de voir des ralentis dans le cinéma hindi, surtout dans les ballades, et cela ne choque pas dans la seule chanson du film Hey Junoon, mais c’est trop répétitif même dans la partie dramatique. Ainsi, la fin (que je ne révélerai pas ici), plutôt osée pour un film hindi, voit son potentiel dramatique totalement gâché par cet abus d’effets de montage, et c’est bien dommage. Un autre point qui m’a dérangée, cette fois-ci plus dans le fond que dans la forme : le propos du réalisateur paraît quelque peu manichéen. Il y a une énorme différence entre le New York pré-11 septembre et le New York post-11 septembre, notamment dans le traitement de la lumière. Quant aux personnages, ils sont souvent un peu trop dans un extrême ou dans l’autre. Le film aurait gagné à jouer un peu plus dans la subtilité.

New York est donc un film pendant lequel on ne s’ennuie pas, possédant de nombreux points positifs, et quelques défauts, qui en font une production honnête, surtout à l’heure où les films de Bombay n’offrent pas toujours de qualité. Le film étant un des premiers à sortir après la période de cricket et de grève, il se révèle être un bon apéritif pour la deuxième partie de l’année, où de meilleurs films que ceux du premier semestre devraient arriver sur les écrans.

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