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No Entry

Traduction : Sens interdit

Bande originale

No Entry / Ishq Ki Galli Mein
Just Love Me / Main Akela
Hot Hot / Kalyug Ki Laila
Why Why / Dil Chura Ke
Ishq Mein
Kahan Ho Tum
Dil Paagal Hai
Mera Jaisa Koi Nahin

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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974, Ganesh - le 23 novembre 2005

Note :
(6/10)

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Avis de Ganesh :

Kishen (Anil Kapoor) a tout pour être heureux : rédacteur en chef d’un journal à scandale, il a une très jolie femme, Kaajal (Lara Dutta) et une superbe maison. Un petit hic toutefois, sa bien-aimée a une légère tendance à la paranoïa : elle pense que son mari la trompe ! Un jour, excédé par l’énième accès de jalousie de sa tendre moitié, il se rend avec son ami Prem (Salman Khan) dans un bar où il rencontre Bobby ( Bipashu Basu), une danseuse au charme vénéneux. Et les ennuis vont commencer pour notre pauvre bonhomme…

Après s’être essayé au polar avec Deewangee, le réalisateur Anees Bazmee, scénariste favori de Dhawan, auteur entre autres de Mujhse Shaadi Karogi et Ankhen, revient à ce qu’il sait faire de mieux : la comédie légère, même …très légère.

Considéré comme « la meilleure comédie de l’année 2005 » par certaines critiques indiennes et surtout caractérisé par plus de 400 millions de roupies de recettes, on était en droit d’attendre beaucoup de No Entry. Le film assume sans complexe les lois de la comédie-vaudeville et navigue entre humour puéril, gags attendus, beaucoup de quiproquos, de remarques machistes et de scènes bien niaises. Justement parlons-en de la misogynie du film. Le discours sur la gente féminine a de quoi en froisser plus d’un et d’une. Les femmes sont réduites à des clichés : la bimbo un peu cruche (Célina Jaitley), la bimbo super jalouse (Lara Dutta), la bimbo allumeuse (Bipasha Basu) et la bimb… euh non, la femme qui pardonne tout -même l’impardonnable- à son mari, (Esha Déol) … Regrettable.

Le scénario n’a rien d’innovant, on sait à l’avance comment tout se terminera, il est juste question de savoir par quels chemins improbables les scénaristes nous y amèneront.
Coté intermèdes musicaux, ce n’est pas la panacée non plus, à part Ishq Ki Gali Mein, le reste m’est entré dans une oreille et tout aussi rapidement sorti par l’autre. Il faut dire que toute mon attention était concentrée sur les personnages féminins des clips et leurs plastiques irréprochables. Les amateurs de tenues affriolantes seront aux anges. Mais ne vous en faites pas les filles, vous êtes aussi visées par les démarches purement mercantiles des producteurs, vous avez droit pour la 20ème fois au torse nu de Salman Khan, bientôt classé patrimoine culturel par l’Unesco.

Alors ? No Entry, un nanar au succès énorme complètement immérité et surestimé ? La réponse est non ! Car malgré un usage un brin roublard des ficelles du burlesque et du vaudeville, malgré des rebondissements un peu téléphonés, le réalisateur arrive globalement à donner du rythme aux situations (on ne s’ennuie pas), et quelques bonnes trouvailles dans la mise en scène se démarquent de l’ensemble et nous arrachent des sourires grâce à un timing très efficace.

Pour rendre vivants les nombreux quiproquos et gags, les acteurs se devaient d’être crédibles. Et c’est la grande force de ce film par rapport à d’autres comédies sorties cette année : les acteurs -tous sans exception- sont bons … enfin…non pardon, Esha Deol est nulle mais fort heureusement pour nous elle n’apparaît que 5 minutes. Lara Dutta, Célina Jaitley et Bipasha Basu jouent leurs rôles respectifs avec beaucoup de conviction (j’en suis le premier surpris) et sont particulièrement truculentes. Fardeen Khan, bien qu’il ait tendance à surjouer parfois, nous prouve que la comédie lui va bien. Quant à Salman Khan, s’il n’apparaît que par intermittence, pour une fois il joue… Mais celui qui porte le film, c’est l’impressionnant Anil Kapoor, étonnant et détonnant, capable de changer aisément de facette, allant de l’ébahissement à la bêtise en passant par le mensonge. Cet homme a de l’aisance, du charme, de l’humour et le physique de l’emploi.

Entre des scènes savoureuses et un humour parfois bien lourd, No Entry ne parvient pas à vraiment à trouver son équilibre. Néanmoins, cette comédie sans prétention, bien huilée et agréablement jouée, nous offre quelques francs éclats de rire en compagnie d’une belle brochette (belle est vraiment le mot qui convient - lol) de seconds rôles. Il serait donc dommage de la bouder.

Avis de Suraj :

No Entry est l’exemple parfait du cinéma de producteur qui caractérise le cinéma hindi. Boney Kapoor, l’un des plus éminents producteurs de Bollywood, a enchaîné une série d’échecs mais avec ce film il a su admirablement sentir le vent tourner. L’Inde a été victime de multiples catastrophes cette année, entre les inondations dramatiques de l’été qui causent toujours de graves pénuries alimentaires, et le tremblement de terre à la frontière pakistanaise : il a parfaitement compris que les Indiens ne veulent plus frémir devant les thrillers de RGV, ni pleurer devant des mélodrames déprimants : ils veulent s’amuser et plus que jamais oublier leurs soucis le temps d’un film, comme l’a confirmé le succès sans précédent des comédies Maine Pyar Kyon Kiya et Mujhse Shaadi Karogi.

Pour assurer la réussite du film, il applique une méthode éprouvée et typiquement indienne : il pioche ici et là les ingrédients nécessaires pour concocter une recette Masala au goût du public actuel : prenez la trame d’un film à succès comme Masti et embauchez le scénariste attitré de David Dhawan, le spécialiste de la comédie non-stop ; panachez d’acteurs charismatiques (Anil Kapoor, son frère, qu’il contribue à remettre au sommet), populaires (Salman Khan, qui compte une série de succès commerciaux), et prometteurs (Fardeen Khan, qui s’améliore), pimentez avec tout plein de jolies actrices habillées près du corps pour attirer les foules masculines, enfin saupoudrez d’une musique agréable qui cartonne - et qu’on aura vite oubliée-, et vous obtenez la recette imparable d’un gros succès…

Le plus étonnant, c’est que ça marche !

Car si on passe sur une forte misogynie ambiante qui caresse les mentalités machistes dans le sens du poil, il faut reconnaître que le film sait enchaîner les situations délirantes à un rythme effréné, qu’il parvient - et c’est encore plus surprenant - à maintenir de bout en bout. Il fait même preuve d’une certaine inventivité dans ses quiproquos hallucinants, parfois vraiment imprévisibles, devant lesquels on s’esclaffe presque malgré nous.
Encore plus étonnant, les acteurs sont tous impeccables, y compris Salman Khan qu’on a beaucoup critiqué, ici incroyablement sobre (un peu comme dans KKHH). A noter qu’il occupe dans le film une place inversement proportionnelle à sa place sur l’affiche, puisque c’est Anil Kapoor qui tient le premier rôle, en tandem avec un Fardeen Khan au timing impeccable. Même Bipasha, d’habitude si insipide, est ici tout à fait correcte dans son rôle de séductrice ; et Lara Dutta à contre-emploi dans un rôle de femme au foyer traditionnelle jalouse et suspicieuse, est remarquable… même Esha Deol dans un rôle de cruche est plus vraie que nature.
Bref, si on passe sur le fond misogyne qui peut à juste titre rebuter, No Entry n’en demeure pas moins un divertissement purement commercial qui remplit son office : nous amuser pendant 3 heures. C’est déjà pas mal.

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