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OMG - Oh My God !


Bande originale

Don’t Worry (Hey Ram)
Mere Nishaan
Tu Hi Tu
Go Go Govinda
Hari Bol
Tu Hi Tu (Reprise)
Oh My God (Soundtrack)
Tu Hi Tu (Unplugged)
Go Go Govinda (Reprise)
Don’t Worry (Remix)
Tu Hi Tu (Remix)
Krishna Theme (Flute)

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La critique de Fantastikindia

Par Didi - le 11 janvier 2013

Note :
(6.5/10)

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Kanji Lalji Mehta (Paresh Rawal), la quarantaine passée, père de famille, tient une boutique d’antiquités religieuse au marché aux puces de Bombay. Notre homme n’est pas croyant, il est même un brin cynique envers la religion et n’a que mépris pour la piété exacerbée des autres, n’hésitant pas à profiter de la croyance de ses clients pour faire prospérer son commerce.

Un jour, un tremblement de terre détruit la boutique de Kanji, qui se retrouve ruiné, car son contrat d’assurance ne prévoit pas d’indemnisation pour les dommages causés par un « act of God », littéralement « acte de Dieu », l’équivalent de notre « catastrophe naturelle ». Ne faisant ni une ni deux, Kanji décide alors de poursuivre Dieu en justice et assigne sur le banc des accusés ses ministres des religions hindoue, musulmane et chrétienne, et donc ses représentants sur terre, pour obtenir gain de cause. Il va sans dire que ce combat judiciaire atypique s’annonce rude, d’autant qu’aucun avocat ne veut aider Kanji qui doit se défendre seul face à la justice, mais aussi face à la vindicte d’un foule en colère qui ne le comprend pas. Mais rien n’est impossible quand on reçoit l’aide de Krishna (Akshay Kumar) lui-même, sous l’avatar d’un cascadeur intrépide…

OMG Oh my God, sorti sur les écrans indiens fin septembre 2012, est l’adaption cinématographique d’une œuvre de théâtre gujarati, intitulée Kanji Viruth Kanji (Kanji vs Kanji) et qui a connu un immense succès au point d’être traduite et jouée en hindi et maharathi. OMG Oh my God s’inspire également d’un film australien, The man who sued God. Ces deux sources d’inspiration sont créditées au générique du film, initiative louable quand on connaît le nombre de remakes inavoués, frisant parfois le plagiat éhonté que compte l’industrie cinématographique hindi. C’est Umesh Shukla, metteur en scène de la pièce originale qui est au commande de ce film co-produit par Akshay Kumar et Paresh Rawal, lesquels partagent également la casquette d’acteur.

OMG Oh my God utilise les ressorts de la comédie satirique pour transmettre un message à la fois simple et complexe : distinguer foi et religion. Selon ce message, la foi est une quête intérieure qui ne concerne que l’individu et le divin, alors que la religion, qui n’est que sa manifestation pratique et extérieure, n’est pas exempte de perversion, surtout lorsque les « marchands du temple », n’ayant plus rien de spirituel, en assure la gestion. Autrement dit, le film dénonce la « marchandisation » de la foi à cause de l’entremise de la religion. Le sujet est d’actualité en Inde où, ces dernières années, de nombreux gourous, baba (guides spirituels) et autres swamiji (saint homme) ont trempé dans de nombreux scandales d’affaires de mœurs ou de corruption. D’ailleurs, c’est ce type de personnages, censés avoir une vie exemplaire aux yeux des fidèles mais devenus des tartuffes, que le film va croquer, offrant une galerie de portraits de prêtres, guides spirituels et saints hommes aux pratiques pas toujours très orthodoxes. Certains personnages sont très réussis, notamment le swami interprété par Mithun Chakarborty, au regard torve et aux allures efféminées. D’autres sont plus caricaturaux, comme le prêtre incarné par Govind Namdeo, tout en gesticulation et en colère.

Outre la « marchandisation » de la foi par la religion et, dans ce domaine, aucune n’est épargnée puisque hindouisme, islam et christianisme sont représentés, chacun y prenant pour son grade, le film s’attaque aussi à l’idolâtrie, prônant un retour aux textes sacrés pour progresser dans la quête intérieure. En cela il vise indirectement l’hindouisme, lequel tout comme le catholicisme de la Contre-réforme, sont les religions qui ont le plus développé les représentations du divin et ont encouragé le culte des images dans la pratique religieuse.

Paresh Rawal s’en tire très bien pour camper ce Kanji, entraîné dans un combat de titans, d’autant qu’il n’est pas très bien secondé, surtout par Akshay Kumar, qui ne s’est pas foulé la rate, contrairement à sa bonne prestation dans Patiala House. Il se contente de sourire béatement et de regarder dans le vague, attitude qui, semble-t-il, est censée représenter la hauteur divine. Parmi les rôles secondaires, signalons une brève apparition de Om Puri incarnant un avocat tolérant et mutilé par le fanatisme, qui laisse une impression d’inachevé tant son personnage n’est qu’à peine esquissé.

Si l’histoire et la forme satirique sont incontestablement les qualités de OMG Oh my God, les sacrifices fait au cinéma commercial tirent plutôt le film vers le bas. L’item number « Go Govinda » mettant en scène Prabhu Deva et Sonakshi Sinha, tout à fait dispensable, ne peut occulter sa vocation racoleuse, même si l’on peut y voir aussi un petit clin d’œil du producteur au réalisateur et à la partenaire de son film précédent. En ce qui concerne la musique, signée Himesh Reshammiya, le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne laisse pas un souvenir impérissable. Quant aux scènes d’action, taillées sur mesure pour mettre en valeur Akshay Kumar (on voit qu’il tient les cordons de la bourse du film), elles n’apportent rien si ce n’est une valeur commerciale ajoutée.

En dépit de ces défauts, sortes de figures imposées pour que le film engrange des roupies au Box office, OMG Oh my God est une comédie plaisante par son côté satirique et son propos original dans le panorama du cinéma hindi. C’est certainement cette originalité qui lui a valu un bon accueil de la part de la critique et du public. Néanmoins, le film a donné lieu à quelques controverses : un politique, alléguant que la satire heurtait les croyances et traditions hindoues, a porté plainte contre le producteur Akshay Kumar, lequel a dû avoir une protection rapprochée pendant un temps. Par ailleurs, le film a été interdit au Moyen Orient, en particulier aux Émirats Arabes Unis, zone d’exploitation qui, en général, permet de faire grimper les recettes overseas. Malgré cela, le film a rapporté 86 crores de roupies, somme non négligeable lorsqu’on sait que son budget était de 20 crores. Un beau succès. Dommage que réalisateur et producteurs aient cru bon de céder à quelques sirènes commerciales, ils auraient ainsi démontré qu’une bonne histoire suffit parfois à vendre un film…



Bande-annonce

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