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Pokiri

Publié samedi 8 mars 2008
Dernière modification samedi 8 mars 2008
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Par Jawadsoprano

Rubrique Albums
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Le film d’action qui a cassé tous les records au box-office telugu en 2006 propose une bande originale moderne, avec un son urbain travaillé et riche en mélodies. Une collection de tubes commerciaux qui ravira les oreilles des amateurs du genre.

Sorti en 2006, le film Pokiri est devenu le plus gros succès de l’industrie telugu. Adapté avec le même succès en tamoul (Pokkiri) avec Vijay et Asin, le film sortira cet été en version hindi sous le titre Wanted, avec Salman Khan et Ayesha Takia. La version telugu a vu son casting principal propulsé sur le devant de la scène. Si Mahesh Babu était déjà un acteur de premier plan, mais il est devenu grâce au film, l’acteur numéro un que tout le monde s’arrache. Quant à l’actrice Illeana D’Cruz, aperçue dans Devdasu, elle est devenue la nouvelle coqueluche de Tollywood.

Si ce thriller est efficace et bien réalisé, il a suscité l’intérêt avant même sa sortie en salle. En effet, quelques semaines auparavant, la musique concoctée par Mani Sharma était en tête des charts locaux, et les clips tournaient en boucle sur les chaines de télé.
Mani Sharma n’est pas un nouveau venu. Ce quadragénaire s’est fait remarquer à ses débuts, en 1998, en obtenant l’award de la meilleure musique de l’année pour le film Choodalani Vundi (ce film fut adapté en hindi sous le nom de Calcutta Mail). Auréolé de cette récompense, il enchaina les bandes originales de film à une fréquence impressionnante, pour obtenir très souvent des formules gagnantes. On a pu ainsi apprécier ses mélodies dans les blockbusters Indra, Tagore, Okkadu ou même Athadu.
Pour Pokiri, il a su renouveler ses compositions en les adaptant au style haletant et urbain du film.

Ainsi, il nous propose d’entrée Jagadame, un titre bourré d’adrénaline s’avérant être une excellente entrée en matière. Kunal Jangawara propose une interprétation dynamique, alternant passages chantés et phrases parlées. Cette chanson nous permet de présenter le héros, à travers sa fougue et sa volonté. La mise en scène du clip est excellente. Grâce à des plans serrés et un montage vif, le réalisateur suit le rythme imposé par la chanson et introduit le héros en nous faisant partager son quotidien dans les ruelles d’Hyderabad.

Par la suite, le tempo est ralenti pour laisser place à des chansons influencées par le r’n’b moderne et le hip-hop commercial. Dole Dole essaie d’influer du style avec une nonchalance dans l’interprétation et un rythme lancinant. Pauvre en mélodie, le titre mise sur une boite à rythme entêtante et une ambiance mystérieuse, renforcée par des nappes de synthétiseur, pour nous convier à une soirée mafieuse.

Inspiré de rythmes dancehall et latins, le titre Deva Devuda est une déclaration du héros à sa dulcinée pour lui exprimer son amour naissant. Même si la chanson n’est pas d’une efficacité exceptionnelle et se révèle peu originale, elle accroche grâce à un refrain entêtant (trop ?). Des répétitions qui sont idéales pour danser en boite, moins pour écouter dans son salon.

On lui préférera Ippatakinka, idéale pour chauffer la piste des clubs, pour son rythme lourd et son refrain imparable. Même si l’ensemble est bourrin et manque cruellement de finesse, ce mélange r’n’b urbain saupoudré de dance-hall fonctionne bien. On remarquera une interprétation suggestive de la part de Suchitra, et on pourra se délecter du clip qui accompagne ce titre. Dans un club privé, la spécialiste des items numbers dans le cinéma telugu, Mumaith Khan, occupe la piste avec ses copines, et parade devant un gang de mafieux.

La chanson la plus marquante et la plus tubesque du film est sans conteste Gala Gala. Avec ses relents d’années 80 (les nappes de synthétiseurs) et son rythme très posé, cette chanson n’aurait pas été reniée par les spécialistes de la soupe pop tels que Jodeci ou R.Kelly. Mais l’interprétation du chanteur Nihaal est tout à fait adaptée et on se laisse bercer par la douceur de la mélodie. A l’écran, le réalisateur a mis le paquet : jeu sensuel au bord d’une plage mauricienne entre le héros et sa dulcinée, montage efficace et couleurs éclatantes.

La dernière chanson fait figure de valeur sure dans le cinéma telugu actuel. Un rythme électronique "dance" assez discret, agrémenté d’éléments semi-traditionnels, cette formule est très souvent utilisée par Mani Sharma et ses collègues. Dans le cas de Chododhantunna, on peut dire que le compositeur s’est fendu d’un titre efficace et accrocheur. Plusieurs variations mélodiques viennent pimenter la sauce et offir une variété dans un titre très agréable à l’écoute. Visuellement, le numéro de danse qui accompagne cette chanson est classique, mais efficace.

La musique de Pokiri est à l’image du film. Jamais géniale, mais très efficace et très bien produite. Elle colle parfaitement à l’air du temps avec des rythmes urbains variés, des instrumentations dépouillées et des mélodies pleines de punch. Et même si ces chansons sont périssables en tant que productions musicales, on pourra toujours les apprécier en regardant le film.

Lire la critique de Suraj sur le film : Pokiri


Label : Aditya Music
Année : 2006
Langue : Telugu

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