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Rocket Singh

Traduction : Rocket Singh - Vendeur de l'année

Bande originale

Poket Mein Rocket
Gadbadi Hadbadi
Pankhon Ko

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La critique de Fantastikindia

Par Señorita - le 16 mars 2010

Note :
(6.5/10)

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Après divers succès publics et critiques, le rejeton Kapoor revient dans le dernier film du réalisateur de Chak De ! India. Si le film a été un échec au box-office, il a en revanche remporté une certaine adhésion de la critique.

Harpreet Singh Bedi (Ranbir Kapoor) obtient son diplôme de justesse, et annonce à ses amis qu’il veut devenir représentant de commerce. A l’évidence, ceux-ci pensent que c’est un métier ingrat, mais pour Singh, c’est une véritable vocation. Il se présente alors à divers entretiens d’embauche, souvent sans résultat, et l’on soupçonne que son manque d’expérience est autant en cause que son turban. Toutefois, un de ces entretiens d’embauche porte ses fruits : il réussit à impressionner le patron, qui pense qu’il a de l’avenir. Les débuts de Singh dans l’entreprise de vente sont difficiles : il est nouveau, et souvent raillé à cause de sa religion, dont le principe de moralité irréprochable semble peu cadrer avec son métier. D’ailleurs, il dénonce à son patron une pratique de pot-de-vin d’un client, ce qui lui vaut les foudres de celui-ci : c’est une pratique courante et il n’était pas nécessaire de perdre un client pour ça. Harpreet est alors déclassé, et n’est plus chargé d’aucune vente. Loin de se laisser abattre, il est bien décidé à montrer que l’on peut être honnête dans le métier de la vente, et fonde sa propre entreprise, Rocket Sales Corporation…

Le réalisateur du très bon Chak De ! India, Shimit Amin, revient ici avec un film original, qui a de nombreuses qualités, mais qui de prime abord peut en rebuter plus d’un. En effet, la perspective de voir 2 h 30 de film sur le milieu de la vente, avec tout le vocabulaire spécialisé que cela implique, pourrait se révéler peu réjouissante. Pourtant, Rocket Singh est une agréable surprise, car le film ne se referme pas que sur ce milieu précis du commerce, mais aborde des thèmes beaucoup plus communs : la solidarité, la force d’un groupe et de l’union, etc. La première partie peut, pour les néophytes, être un peu dure à suivre. Les sous-titres étant en anglais, il est difficile de comprendre certaines expressions typiquement commerciales. Heureusement, avec un peu de bonne volonté, on s’habitue aux dialogues spécialisés et la compréhension est facilitée par les questions de Singh, lui aussi nouveau dans le domaine.

Harpreet est d’ailleurs un personnage très attachant, qui obtient dès les premières scènes le soutien des spectateurs. Le film est basé entièrement sur son personnage, on suit son point de vue, et c’est une bonne idée de la part du réalisateur, puisqu’une fois attaché à Harpreet, il est plus facile de suivre les rebondissements de l’entreprise. On remarque que le personnage est très loin des clichés habituels des sikhs, souvent présentés dans le cinéma indien comme sympathiques et toujours prêts à danser un petit bhangra. Le réalisateur l’affirme lui-même, il a un vrai désir de s’éloigner de la caricature usuelle, et c’est peut-être ce qui fait la force du personnage. En outre, Shimit Amin n’a pas fait l’erreur de trop mettre en avant le personnage principal au détriment des seconds rôles. Ces derniers, s’ils ne sont pas autant développés, ont quand même de l’importance.

Il faut ajouter à cette petite troupe de personnages attachants l’interprétation des acteurs. Ranbir Kapoor change totalement de registre, et loin de ce qu’il a fait jusqu’à maintenant, s’en sort à merveille avec un rôle plus sérieux. La justesse de son jeu est une des raisons pour laquelle on s’attache à ce personnage de sikh, seul honnête dans un domaine de compétition acharné. Nul doute que le jeune Kapoor, dont les ambitions sont très grandes, a encore beaucoup de cordes à son arc. Qui sait, il sera peut-être le futur "King" du cinéma hindi.

Mais alors, si les personnages sont attachants, les acteurs bons et l’histoire intéressante, que manque-t-il à ce film ? Je pense qu’on pourrait appeler ça l’alchimie. Les qualités sont là, mais le mélange n’est pas aussi efficace et puissant qu’un Chak De ! India. Il est vrai que la vente est moins porteuse de souffle que le sport, mais le film, malgré ses nombreuses qualités, souffre peut-être d’un côté "trop plat". C’est bien dommage, parce qu’avec des thèmes pareils, il aurait pu être un excellent film. Est-ce cela ou la nouveauté du sujet qui a perturbé le public indien ?

Ne boudons pas notre plaisir. Si le film n’est pas aussi brillant qu’il aurait pu l’être, il reste malgré tout un bon film, qui fait plaisir à voir dans le paysage hindi actuel. Il est d’ailleurs bon de noter que Ranbir Kapoor a joué dans la plupart des bons films de l’année, et il ne reste plus qu’à espérer que la production aille dans ce sens, sans se décourager d’un échec peut-être immérité au box-office.

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