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Sorry Bhai !


LangueHindi
GenreComédie romantique
Dir. PhotoSachin Krishn
ActeursShabana Azmi, Sharman Joshi, Boman Irani, Sanjay Suri
Dir. MusicalVivek Phillip
ParoliersAmitabh Varma, Nanette Natal
ChanteursSunidhi Chauhan, KK, Abhishek Nailwal, Nanette Natal, Chayan Adhikary
ProducteurVashu Bhagnani
Durée119 mn

Bande originale

Mere Khuda
Pal
Sorry Bhai
Jalte Hain
Some Times
Jalte Hain-Version 2
Mere Khuda-Remix
Pal-Remix
Jalte Hain-Remix

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Madhurifan - le 27 janvier 2009

Note :
(7/10)

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Il y des films qui vous laissent dans un état curieux. Parfois c’est la colère, parfois l’ennui, parfois l’enthousiasme, bref Kabhi Khushi Kabhie Gham. Et puis il y a une catégorie de films qui vous laissent… apaisé, serein, détendu. Dans mon cas c’est exactement l’effet que m’a fait Sorry Bhai !

L’histoire est on ne peut plus simple. Siddharth (Sharman Joshi) est un chercheur un peu farfelu (il cherche à faire voler un chien par la pensée) qui vit en Inde avec ses parents Navin (Boman Irani) et Gayatri (Shabana Azmi). Son frère aîné, Harshvardhan dit Harry (Sanjay Suri), est un homme d’affaires qui vit à Maurice. Il est fâché avec sa mère et c’est donc à Siddharth qu’il demande de faire le nécessaire pour que ses parents viennent assister à son mariage avec Aaliyah (Chitrangda Singh).
Tout le monde se retrouve donc à Maurice peu avant le mariage. Mais Siddharth et Aaliyah tombent amoureux. Que va-t-il se passer ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire. Vous le saurez en regardant jusqu’au bout Sorry Bhai.

Après My Brother Nikhil et Bas Ek Pal, Onir revient avec une histoire toute simple, sans machiavélisme et avec des personnages d’une profonde humanité. C’est peut-être ce qui donne à ce film un charme particulier. Ici, pas de jeu outrancier. Le trait n’est jamais forcé. Chacun peut se sentir à tour de rôle dans la peau de chacun des personnages.
Le travail de réalisateur est subtil et particulièrement intelligent. La naissance des sentiments entre Siddharth et Aaliyah nous apparaît d’abord dans la prise de vues : un cadrage particulier, un plan qui s’attarde un peu trop longtemps sur elle ou lui (sur elle d’ailleurs plutôt au début), un regard vague. Puis, au fur et à mesure que les protagonistes commencent à réaliser ce qui leur arrive, le traitement par le cadrage passe à un traitement par les attitudes et la mise en scène.

Juste un exemple pour illustrer ce glissement. La scène se passe dans une boîte de jazz. Gros plan sur Siddharth, pensif, en train d’écouter la chanteuse, le menton sur le poing et le coude posé sur la table. Il regarde droit devant, mais son torse (donc son coeur) est tourné vers Aaliyah. La caméra recule pour faire apparaître Aaliyah, assise à sa droite, et qui le regarde en alternance avec Harry. Le regard d’Aaliyah semble amusé de voir Siddharth dans cet état. Elle baisse son regard vers la table puis le relève vers la chanteuse qui dit « Je ne peux pas croire que tu es parti » (cette chanson, c’est la conscience d’Aaliyah) puis le ramène vers Siddharth. C’est pendant cet aller-retour qu’Aaliyah réalise vraiment qu’elle est amoureuse de cet homme qui est exactement le contraire de son frère. Autant Harry ne pense qu’au succès, autant Siddharth est le romantique par excellence. Irrésistible.
La chanson continue et se termine par ces paroles : « reviens chéri, j’ai besoin de toi ». Aaliyah sent qu’elle est en train de basculer et le message est pour son fiancé. Mais celui-ci ne l’entend pas. Et, dès la scène suivante, Harry, qui doit partir pour ses affaires, va pratiquement jeter Aaliyah dans les bras de son frère.

Cette scène est vraiment traitée de façon très délicate et romantique. Certains pourront dire que c’est un peu gnangnan. Question de point de vue. Point de vue influencé par la musique jazzy et les décors mauriciens qui contribuent à cette atmosphère de « love at first sight », de coup de foudre.

La mise en scène de Sorry Bhai est bien plus poignante que le scénario lui-même. L’histoire, c’est un peu une fille sans maquillage. Onir en est le maquilleur, celui qui va, par touches savantes et subtiles mettre en valeur la beauté pure de cette fille.

A mon avis, soit on est totalement réfractaire à ce genre de traitement, soit on ne peut y résister. Moi, je ferais plutôt partie du second groupe (vous aviez remarqué ? Ah bon…).

Les acteurs sont vraiment tous très bons. Shabana Azmi est une mère possessive et distante, pour qui le sacrifice (le sien ou celui des autres) est un ingrédient indispensable de la vie. Boman Irani nous fait un numéro exceptionnel. Il comprend tout en un coup d’oeil mais n’intervient que lorsque c’est indispensable. Ses regards et sa nonchalance apparente le rendent éminemment sympathique. Sanjay Suri n’a pas un rôle particulièrement important. Certes, c’est lui le catalyseur mais, en fin de compte, il ne tient que ce rôle dans l’histoire. Son jeu est parfait.
Restent Sharman Joshi et Chitrangda Singh. Ils font un beau couple à l’écran. Au début on a un peu de mal à imaginer Sharman en professeur Tournesol. Je trouve que son physique colle mieux à des rôles de comédie qu’à des comédies sentimentales. C’est la première fois que je vois Chitrangda. Elle s’en tire plutôt bien, même si ses crises de larmes ne sont pas bien convaincantes. Il y a encore du boulot mais elle peut faire de grandes choses. Et en plus, elle est jolie à croquer.

Est-ce à dire que le film est parfait ? Non, loin de là. Il y a de nombreuses ornières. Certaines situations sont invraisemblables (la scène d’amour dans la cabine d’essayage par exemple). Ces invraisemblances qu’on pardonnerait à un Bollywood traditionnel ont plus de mal à passer ici, du fait du réalisme du caractère des personnages. Il n’y a pas de second niveau dans Sorry Bhai. La fin est également un peu plus faible. Mais il fallait bien trouver une réponse à la première scène. Car le film cède à la mode du flash-back. Toute l’histoire se passe pendant ce flash-back. Mais autant celui-ci peut aller à certaines histoires, Namastey London par exemple, autant ici, on se demande ce qu’il apporte vraiment.

Malgré ces quelques défauts, on garde une belle impression de romantisme à la sortie. Le packaging, musiques, décors, soleil, mer, forêt, apporte sa touche de beauté. Car ici tout est beau. Les personnages sont beaux, leurs sentiments sont beaux, l’emballage est beau.

Dans Sorry Bhai, une fois de plus ce sont les femmes qui sont aux commandes. C’est Aaliyah qui va déclarer son amour à Siddharth. C’est Gayatri qui va serrer puis trancher le noeud gordien qui lie leur amour. C’est aux côtés d’Aaliyah qu’on va souffrir lorsque Siddharth la repousse. Ce sont ces deux femmes qui auront les paroles de plus profondes du film, même si ce ne sont pas obligatoirement les plus vraies. Voilà encore un bel hommage qui leur est rendu et qu’elles méritent amplement.

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