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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le

Note :
(8/10)

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Un couple enlisé dans la vie familiale dans un village indien, sans intimité, dans l’obéissance, va se construire en inventant sa vie, à la fois dans la tradition familiale et la désobéissance. Un régal !

Le jeune couple, incarné par Varun Dhawan et Anushka Sharma, commence dans la vie avec un lourd tribut à la saga familiale : le grand-père de Varun était tailleur et a été ruiné par l’industrie du textile ; alors, lui il fait vendeur et homme à tout faire, voire esclave, pour une boutique dans la ville voisine. Elle, elle est totalement absorbée par les tâches dédiées aux femmes, secondant sa belle-mère avec abnégation, mais quand elle voit son mari exposé dans son rôle d’esclave, elle pleure. Alors il retrouve sa fierté d’homme, il est doué pour la couture, et elle l’encourage à s’émanciper et trouver sa voie, leur voie à tous les deux. Cette voie n’est pas facile, le textile en Inde est aux mains d’entrepreneurs sans scrupule. Mais ils essayent et essayent encore, portés par leur volonté de faire leur vie, de faire ce qui est bien pour eux et pour la communauté.

Il y a dans ce film une énergie rafraîchissante qui pousse des gens très englués dans un quotidien dicté par la famille, et la société, à aller conquérir leurs rêves, ensemble. Le couple est le ferment de la réussite de chacun et de tous. Parce que la jeune femme croit en le talent de son mari, elle le porte. Parce qu’elle est entrepreneuse et créative, sans autre possibilité d’expression que le talent de son mari pour la couture, il la porte. Si l’égalité a un sens, il est ici, dans ce film où chacun apporte à l’autre son talent particulier.

Sui Dhagaa est un régal à chaque étape, beaucoup d’authenticité, dans l’histoire, dans les personnages, dans les décors, dans les épreuves. Et la musique renoue avec les rythmes traditionnels, sans en rajouter, tout comme la mise en scène, un vrai bonheur ! Le spectateur se laisse volontiers entraîner dans cette Inde bien réaliste, avec sa part de douleur et de rêve.
Un très joli film, si vous l’avez manqué au Publicis, allez chercher le DVD !
La marque de fabrique, c’est « mad in India », non ce n’est pas « made in India », parce que les rêves de ces middle class sont fous, et pas de la upper class bien formée aux codes occidentaux… Mad in India, c’est vraiment ça !

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