Life In A… Metro
Traduction : La vie en... ville
Langue | Hindi |
Genre | Comédie dramatique |
Dir. Photo | Bobby Singh |
Acteurs | Sharman Joshi, Kay Kay Menon, Shiney Ahuja, Shilpa Shetty, Dharmendra, Konkona Sen Sharma, Irrfan Khan, Kangana Ranaut |
Dir. Musical | Pritam Chakraborty |
Paroliers | Sandeep Srivastava, Amitabh Varma, Sayeed Quadri |
Chanteurs | KK, Adnan Sami, Pritam Chakraborty, Soham Chakraborty, Suhail Kaul, Farouk Mahfuz Anam (James) |
Producteur | Ronnie Screwvala |
Durée | 123 mn |
Quelques mois après l’ambitieux bien que décevant Salaam-E-Ishq, Life In A… Metro renoue avec le film choral à tendance romantique. Mais cette fois-ci, le réalisateur aborde le genre avec plus de simplicité (durée relativement courte, photographie froide collant bien avec le style urbain du film, casting plus modeste) et avec beaucoup plus de réussite.
Mumbai. Métropole. Ses habitants. Life In A… Metro nous propose de plonger au coeur du quotidien de quelques habitants de Mumbai, pendant quelques mois et à des moments charnières de leur vie. De l’histoire d’adultère d’une femme mariée à un mari distant et possessif aux tribulations d’un trentenaire en quête de l’âme soeur, le film nous révèle avec élégance et pudeur les joies et les drames de ce petit monde.
Anurag Basu signe ici son film le plus ambitieux et aussi le plus réussi. Après le sulfureux Murder et le sympathique Tumsa Nahin Dekha, il était entré dans le cercle fermé des réalisateurs à suivre avec le succès public et critique de Gangster. Mais on ne retrouve pas ici son acteur fétiche (et imposé ?) Emraan Hashmi : le metteur en scène s’est en effet éloigné de Vihesh Productions (la maison de production des frères Bhatt) qui avait produit ses trois premiers films. Il a su faire évoluer sa réalisation avec l’ampleur du projet, puisqu’elle est simple et dépouillée de tout artifice. Il a su également diriger ses acteurs pour obtenir des performances dans l’ensemble solides et retenues.
Le casting de Metro est très intéressant car complètement hétéroclite. Il réunit des seconds couteaux abonnés aux films d’auteur, des stars orchestrant leur retour et des jeunes pousses affamées de rôles bien écrits. On peut ainsi retrouver la superbe Shilpa Shetty, qui trouve ici son plus beau rôle depuis le mélodrame Phir Milenge, ou bien le touchant Dharmendra, que l’on a plaisir à retrouver en 2007, l’année de son grand come-back avec Apne et Johnny Gaddaar. A noter aussi la présence du talentueux second couteau Irrfan Khan, connu pour son rôle-titre dans Maqbool, transposition de Macbeth à Bombay. Il incarne, avec brio, le personnage sans nul doute le plus attachant du film. Son couple avec Konkana Sen Sharma est le plus intéressant et leur association à l’écran la preuve que deux talents réunis font la différence.
Côté musique, les chansons mélancoliques ne détonnent pas avec l’ensemble, elles s’intègrent correctement au film, le réalisateur a même eu l’idée de rendre hommage aux chanteurs et aux musiciens qui les interprètent en remplaçant les habituels playback singers de l’ombre par un petit groupe de pop-rock sympathique qui, comme dans un vidéoclip, est filmé en montage alterné avec les différents personnages. Pritaam a complètement changé ses habitudes en abandonnant les boîtes à rythmes pour un son plus acoustique et rock. Le duo Vishal-Shekar avait déjà réalisé cela avec Jhankaar Beats en 2003. Une nouvelle orientation réussie pour Pritaam, qui a sans doute eu des consignes du réalisateur, en général complètement investi dans les musiques de ses films. Le résultat est un plébiscite public et critique, qui a permis au chanteur James (issu d’un groupe bengali), de se faire un nom dans l’industrie bollywoodienne.
Au final, Life In A… Metro est un beau petit film choral semi-commercial, qui entremêle avec sensibilité plusieurs histoires d’Indiens urbains contemporains.
Rhaaaa ! vous ne mentionnez même pas le couple que j’ai trouvé le plus attachant, ni cette histoire tirée du très joli film "the Apartment" de l’immense Billy Wilder, avec Shirley Mac Laine et Jack Lemmon, 1960 : un jeune homme qui veut réussir prête les clés de son appartement à ses patrons et tombe amoureux de la maîtresse de son patron, abusée par le cynisme de celui-ci.
J’ai mis des mois à regarder Life in a… Metro, persuadée que c’était glauque (les histoires d’adultère, bof bof), alors qu’en fait c’est un vrai film romantique, à regarder un soir de blues quand on se dit que le monde il est vraiment pourri. Meuh non, derrière tout ce pourri, il y a …