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Ramchand Pakistani

Traduction : Ramchand le pakistanais

LanguesHindi, Ourdou
GenreDrame
Dir. PhotoSofian Khan
ActeursNandita Das, Rasheed Farooqi, Syed Fazal Hussain, Navaid Jabbar, Maria Wasti
Dir. MusicalDebajyoti Mishra
ParolierAnwar Maqsood
ChanteursShafqat Amanat Ali, Shubha Mugdal, Allah Megh De, Allan Fakir, Mai Bhagee
ProducteurJaved Jabbar
Durée103 mn

Bande originale

Teri Meri Preet
Phir Wahi Raste
Khari Neem Key Neechay
Tarrin Paunda
Meri Maat

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Jawadsoprano - le 5 janvier 2009

Note :
(8/10)

Article lu 2353 fois

Après Khuda Ke Liye en début d’année, voici un nouveau film pakistanais bénéficiant d’une sortie en Inde. Complètement en marge des masalas indigestes de l’industrie cinématographique pakistanaise, Ramchand Pakistani raconte une histoire vraie, survenue à la frontière indo-pakistanaise en 2002.

Le film raconte l’histoire de Ramchand (Usman Abbasi et Navaid Jabbar), jeune garçon pakistanais, vivant à la frontière du Pakistan et de l’Inde dans une famille hindoue. Sa mère Champa (Nandita Das) et son père Shankar (Rasheed Farooqi) prennent soin de lui et mènent une vie paisible dans un petit village. Mais l’insouciance et l’impétuosité de Ramchand le poussent à traverser la frontière sans s’en rendre compte, entraînant son père dans son sillage. Les gardes-frontières vont alors les prendre pour des terroristes en charge de mener une opération destructrice, et vont les incarcérer dans une prison indienne. Le garçon va alors se retrouver loin de sa mère, dans un environnement hostile avec son père comme seul protection. Champa va elle se battre pour survivre dans un monde où on la considère comme une veuve.

Tourné intégralement en urdu, Ramchand Pakistani constitue une véritable découverte dans le paysage du cinéma pakistanais. Réalisé par Mehreen Jabbar, un jeune producteur de séries télé pakistanaises à succès, le film impressionne dans bien des domaines. Tout d’abord l’écriture. Tout au long du film, on peut admirer les répliques de Ramchand qui analyse avec ses yeux d’enfant une situation dans laquelle même les adultes ne trouvent pas d’explication. Le scénario est travaillé, les personnages fouillés et pas du tout stéréotypés.

Techniquement, là aussi Ramchand Pakistani se distingue. Tout est fluide, du montage à la manière de réaliser, ça reste professionnel et bien maîtrisé. C’est simple, épuré mais diablement efficace car dénué d’effets parasites. La musique reste discrète mais le fond sonore prend une part très importante pour garder le spectateur dans une ambiance rurale. Il est à noter que les chansons figurant sur la bande originale du film valent le détour, même si elles ne sont pas toutes intégrées au film.

La rigueur du réalisateur se ressent même à travers les prestations. La direction d’acteur est superbe. Les deux jeunes garçons qui incarnent Ramchand sont simplement bouleversants. Le jeune de 8 ans impose un réel charisme avec son regard magnétique, alors que l’adolescent démontre un naturel dont bon nombre d’acteurs professionnels devraient s’inspirer.

Nandita Das est comme à l’accoutumée superbe de retenue et de grâce. Elle illumine chaque scène de sa classe, et s’approprie le rôle de la villageoise qui ne veut pas accepter le coup du sort.
L’acteur pakistanais Rasheed Farooqi délivre lui aussi une prestation de premier ordre. La nuance entre son ressentiment contre Ramchand et son devoir de père est parfaitement interprétée, de manière sensible, simple et juste.

Les seconds rôles sont très bien écrits et bien souvent attachants : les prisonniers qui prennent rapidement Ramchand sous leur coupe pour le protéger et qui par la suite en font leur mascotte, l’assistante du directeur de la prison qui est fan absolue de Sridevi, le villageois qui souhaite aider Champa…

Ramchand Pakistani est une belle surprise comme on aimerait en voir plus souvent. Toujours juste, le réalisateur nous offre un moment de réflexion et un divertissement haut de gamme. Servi par une distribution au sommet, ce petit film devrait rapidement faire le tour des festivals internationaux pour récompenser une œuvre sincère et délicate.

Commentaires
7 commentaires
En réponse à Raj Aryan - le 17/02/2009 à 11:57

Je trouve que tu y vas un peu fort quand tu parles de "masalas indigestes de l’industrie cinématographique pakistanaise". Tu n’as pas du voir beaucoup de films, il y a des films "masalas" pakistanais fort sympathiques.
Il est vrai que le cinéma pakistanais produit peu de films de qualité mais il y a parmi ces "masalas indigestes" de très bons films du même niveau que les films de Mumbai. Le cinéma pakistanais manque de moyens et souffre de la concurrence des DVD pirates indiens.
Je déplore ce snobisme considérant à dire qu’à part pour des films comme "Ramchand pakistani" ou "Khuda kay liye", il n’y aurait pas de place pour les films dits "masalas".
C’est vrai que le cinéma pakistanais sort peu de films par an et parmi eux peu sont de bonne qualité mais il ne faut pas désespérer pour autant. Et encore une fois, je ne vois pas pourquoi, il faudrait snober les films "masalas" parce qu’ils se contentent de parler d’histoire d’amour.
Si vous voulez en savoir plus sur le cinéma pakistanais en ourdou, vous pouvez allez voir mon travail sur le site de l’association "Indian passion". Cela vous permettrait de vous faire une idée sur le cinéma pakistanais.

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ASH le 21/09/2009 à 22:57

Magnifique,
Du très bon cinéma, rien à dire de plus.

Ash

Raj Aryan le 17/02/2009 à 11:57

Je trouve que tu y vas un peu fort quand tu parles de "masalas indigestes de l’industrie cinématographique pakistanaise". Tu n’as pas du voir beaucoup de films, il y a des films "masalas" pakistanais fort sympathiques.
Il est vrai que le cinéma pakistanais produit peu de films de qualité mais il y a parmi ces "masalas indigestes" de très bons films du même niveau que les films de Mumbai. Le cinéma pakistanais manque de moyens et souffre de la concurrence des DVD pirates indiens.
Je déplore ce snobisme considérant à dire qu’à part pour des films comme "Ramchand pakistani" ou "Khuda kay liye", il n’y aurait pas de place pour les films dits "masalas".
C’est vrai que le cinéma pakistanais sort peu de films par an et parmi eux peu sont de bonne qualité mais il ne faut pas désespérer pour autant. Et encore une fois, je ne vois pas pourquoi, il faudrait snober les films "masalas" parce qu’ils se contentent de parler d’histoire d’amour.
Si vous voulez en savoir plus sur le cinéma pakistanais en ourdou, vous pouvez allez voir mon travail sur le site de l’association "Indian passion". Cela vous permettrait de vous faire une idée sur le cinéma pakistanais.

juanito le 29/01/2009 à 17:00

Un bien joli film, simple et très touchant…qui offre, en plus, une description intéressante d’une communauté dalit vivant au Pakistan.

Comme d’hab, Nandita est merveilleuse et il me tarde de voir son premier film en tant que réalisatrice.

anonyme le 29/01/2009 à 17:59

Pareil, plus qu’un gros mois à patienter !

Sofy_pff le 29/01/2009 à 17:59

……. ;-)

sofy_pff le 10/01/2009 à 12:14

Un des mes gros coups de coeurs de 2008 ! Un film magnifique et boulversant comme on aimerait en voir plus souvent.

Jordan le 06/01/2009 à 20:39

Merci pour l’article qui permet au film d’avoir une visibilité. Un long-métrage avec Nandita Das ça donne envie. Que tu l’aies autant aimé encore plus. Il me semble que le DVD est sorti. Je vais faire le nécessaire pour me le procurer. En attendant le premier film en tant que réalisatrice de Nandita, intitulé Firaaq.