Khamosh Pani
Traduction : Eau dormante
Langue | Penjabi |
Genre | Drame |
Dir. Photo | Ralph Netzer |
Acteurs | Kiron Kher, Salman Shahid, Shilpa Shukla, Aamir Ali Malik, Arshad Mahmud |
Dir. Musical | Madan Gopal Singh, Arshad Mahmud, Arjun Sen, Zulfiqar Ali, Wajahad Attre |
Paroliers | Madan Gopal Singh, Arshad Mahmud, Saeed Gillani, Meera Ji, Shah Hussain, Guru Gobind Singh, Guru Amar Das |
Chanteurs | Arif Lohar, Madan Gopal Singh, Khurshid Shahid, Shazim Ashraf, Arshad Mahmud, Meeta Pandit, Azra Riaz, Saima Jehan, Nayyara Noor, Baldeep Singh |
Producteurs | Helge Albers, Philippe Avril |
Durée | 97 mn |
Village de Charkhi, Pakistan, 1979 : la veuve Ayesha (Kiron Kher) vit avec son fils de 18 ans, Salim. Ce dernier est amoureux de Zubeida, tous deux étant promis à une belle union. Mais voilà que des islamistes fondamentalistes arrivent au village, prônant un Etat musulman strict. Fasciné par leur foi, Salim se lie d’amitié avec eux, ce qui inquiète beaucoup sa mère, qui cache un lourd secret datant de 1947, l’époque de la Partition…
Il est difficile de parler de Khamosh Pani sans en dévoiler une partie des révélations, et pourtant la surprise que réserve ces dernières est assez glaçante pour rester tue… Film d’auteur pakistanais coproduit par la France et l’Allemagne, ce long-métrage vaut le détour rien que pour son interprète principale, l’émouvante Kiron Kher (Main Hoon Na, Veer-Zaara), qui porte le film sur ses épaules.
Intimiste, ce film d’époque sensible aborde un sujet assez rarement traité : les relations entre sikhs indiens et musulmans pakistanais. Créé dans la région historique du Pendjab, l’Etat du Pakistan abritait en effet des lieux saints pour les sikhs, et ceux qui avaient rejoint l’Inde après la Partition éprouvaient le besoin d’y faire un pèlerinage. Le film nous présente justement l’un d’eux, accordé par le Pakistan, ainsi que les frictions qui ont lieu entre sikhs et musulmans, avec finesse et sans jamais prendre parti pour l’un des deux "camps", au milieu desquels notre héroïne vieillissante se retrouve déchirée pour des raisons qui restent à découvrir…
Notons au passage que le film est plus qu’une simple chronique naturaliste d’un événement à une époque précise, il est doté d’un réel scénario qui joue, dans les limites du réalisme psychologique bien sûr, de flash-backs et de révélations fulgurantes pour maintenir l’attention du spectateur et lui faire découvrir la révoltante vérité, le film ne pouvant qu’être, au moins indirectement, basé sur des faits réels.
Khamosh Pani est ainsi un beau petit film d’auteur qui joue la carte de l’économie ; à des années-lumières des grandes fresques d’époque bollywoodiennes, c’est pourtant une authentique leçon d’histoire sur un sujet vraiment intéressant, minimaliste certes, avec une mise en place assez lente et une séquence finale trop brève, mais qui réserve de douloureuses surprises ainsi que plusieurs scènes poignantes grâce à la bouleversante Kiron Kher.
Je suis tout à fait d’acord avec Maya (comme d’habitude !). Ce film est un petit bijou, il montre avec une rare finesse les ravages du fanatisme religieux : les fondamentalistes musulmans instrumentalisent la religion pour terroriser -sans bombe- un paisible village où règne un esprit de tolérence, alors que 30 ans plus tôt les sikhs se sont montrés d’une barbarie effayante au nom de la préservation de leur identité. Les victimes étant toujours les mêmes : la population et tout particulièrement les femmes.
Et merci pour ta critique Laurent, elle est très intéressante, il n’y a que la note qui pêche un peu.