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Pokkiri

Traduction : Voyou

LangueTamoul
GenreMasala
Dir. PhotoNirav Shah
ActeursVijay, Prakash Raj, Asin, Mumaith Khan, Vadivelu
Dir. MusicalMani Sharma
ParoliersPa. Vijay, Na. Muthukumar, Kabilan
ChanteursSwetha Mohan, Rahul Nambiar, Ganga, Suchitra, Naveen, Krishnamoorthy, A.V. Ramanan
ProducteurSinganamala Ramesh
Durée166 mn

Bande originale

Dole Dole Than
Aadungada Yennai Suththi
Nee Mutham Ondru
Mambazhamam Mambazham
En Chella Peru Apple
Vasaantha Mullai
Nee Mutham Ondru (Remix)
Pokkiri Theme

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Señorita - le 26 octobre 2009

Note :
(7.5/10)

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Face à l’énorme succès de Wanted, avec Salman Khan, il est temps de s’intéresser au film dont il est le remake. Le film tamoul était déjà réalisé par Prabhu Deva, également acteur et chorégraphe à ses heures, et mettait en scène le couple Vijay-Asin. Il était lui-même le remake du film telugu du même nom avec Mahesh Babu. Remakes, vous avez dit remakes ?

Chennai. Tamil (Vijay) est un pokkiri, c’est-à-dire un voyou. Si ses actes sont parfois dotés d’une bonne intention, il a une certaine facilité à tuer les autres pokkiri qui veulent lui faire la peau. Un jour, il rencontre Shruti (Asin), une jeune fille douce, qui travaille pour aider sa mère et son petit frère à vivre. Il en tombe immédiatement amoureux et fait tout pour la conquérir. Shruti est peu réceptive au début, mais le jour où il corrige un policier qui ne cesse de la harceler, elle se rend compte de ses sentiments. Seulement, vivre une histoire d’amour n’est pas toujours facile pour un voyou comme Tamil, sans cesse attaqué par les membres d’un gang dirigé par le trafiquant Ali Bhai (Prakash Raj).

Si le résumé vous semble quelque peu farfelu, c’est normal, vous avez atterri dans le monde merveilleux et magique du masala tamoul. Pourquoi un monde merveilleux et magique ? Parce que les rebondissements incroyables sont monnaie courante, que Vijay peut tuer quinze gangsters d’un coup sans avoir une seule égratignure, qu’il est capable de toujours sauver sa bien-aimée in extremis… et parce que tout ce mélange d’éléments plus saugrenus les uns que les autres fonctionne à merveille, emportant le spectateur dans un tourbillon de 3 h de pur divertissement.

Le film suit parfaitement les codes du masala, mélangeant amour, humour, action, chansons dans de bonnes proportions. On se croirait presque face à la recette d’un quatre-quarts, et la métaphore ne me paraît pas absurde puisque le tout est d’avoir les bonnes proportions de tout pour obtenir un film qui marche.

Commençons par la farine, alias l’histoire d’amour entre Tamil (Vijay) et Shruti (Asin). Une histoire simple, mais efficace, comme sait si bien le faire le cinéma indien : ils s’aiment, mais n’osent se l’avouer, puis leur relation ne peut pas être à cause d’un problème, ici, le fait que Tamil est un voyou, ce qui effraie Shruti. Vous me demanderez alors comment une histoire aussi basique peut aussi bien fonctionner. Eh bien, en grande partie, grâce à ses acteurs. Une bonne alchimie se dégage du couple Vijay-Asin, et il est surtout très appréciable que cette dernière ne soit pas cantonnée au rôle de plante verte, ce qui arrive couramment dans le cinéma du sud. Si Tamil doit venir la sauver à plusieurs reprises, Shruti n’est pas vraiment transparente et s’impose dans de nombreuses scènes. Le charme d’Asin convaincra les plus dubitatifs.

Ajoutons à ce beau petit puits de farine, nos oeufs qui n’attendent que ça : l’action. Vous l’aurez sûrement deviné à la lecture du résumé, elle est très présente dans le film. En effet, le "métier" de Tamil est prétexte à de nombreuses bagarres, puisqu’il arrive couramment dans la vie de ce brave garçon, qu’une quinzaine de personnes ait envie de lui faire la peau. Dur, dur d’être un pokkiri. Quand les bandes ne s’attaquent pas à lui, c’est sa copine qui est choisie pour cible, donnant là encore prétexte à quelques coups de pieds. Pour autant, il n’y a pas un nombre trop important de combats : ils sont plutôt bien dosés et bien éparpillés tout au long du film. De plus, bien orchestrés, ils ne sont jamais ennuyeux, car c’est un vrai plaisir de voir Vijay savater tout ce beau monde en deux-trois mouvements bien placés. Nos oeufs sont bien frais, on a un apport action très satisfaisant.

Il faut maintenant lier tout cela, et quoi de mieux pour fluidifier une histoire d’amour et quelques combats, qu’une bonne demi-douzaine de chansons, ou du beurre. Un des meilleurs éléments du film par ailleurs. La plupart des chorégraphies sont devenues cultes en Inde, notamment Pokkiri Pongal, que tous les fans de Vijay connaissent par coeur. Peu de personnes savent résister à un bon dappa avec une petite apparition de Prabhu Deva himself. En tout cas, je ne suis pas de celles-là. Beaucoup de chansons sont consacrées à la love story du film, pour mieux développer l’histoire et les sentiments des personnages. Le clip de la mangue notamment, indique au spectateur qui ne l’aurait pas compris, que Tamil et Shruti ne sont pas si innocents qu’ils en ont l’air. Beaucoup de mélodies restent dans la tête.

A ce plaisir des oreilles vient s’ajouter un plaisir des yeux certain, car Vijay est un excellent danseur, et Asin n’est pas en reste. Enfin, pour satisfaire la gent masculine, l’habituel item number de Mumaith Khan se révèle plein de sensualité et lui aussi plein de sous-entendus. Qui a dit que le cinéma indien était prude ?

Pour achever ce beau quatre-quarts, il ne manque plus que le sucre, c’est-à-dire l’humour. C’est peut-être l’aspect le moins réussi du film. Les blagues et facéties de Vadivelu, si elles sont plus agréables que d’habitude, n’en restent pas moins assez lourdes (la chorégraphie qui lui est consacrée est particulièrement intenable). Toutefois, le ressort comique du long-métrage ne repose pas que sur lui, ce qui permet quand même d’avoir des scènes humoristiques réussies.

En résumé, Pokkiri est un masala de très bonne facture, alliant avec beaucoup d’équilibre et de justesse tous les ingrédients classiques du genre. L’originalité n’est probablement pas au rendez-vous, mais puisque tous les ingrédients sont de très bonne qualité et bien mélangés, on ne peut qu’apprécier ce film qui nous permet de nous détendre et de passer un bon moment. Un bon gâteau à savourer en toute simplicité.

Commentaires
6 commentaires
En réponse à Ferdinand LACOUR - le 25/04/2018 à 11:14

Il est arrivé déjà, que le maestro tamoul agisse ainsi sur ses œuvres musicales. Sur un autre Rajiniganth-S.P.Muthuraman de 1990, ADISIYA PIRAVI, le compositeur utilisa uniquement les services d’un chanteur, en l’occurrence, ceux de Malaysia Vasudevan, pour assurer la voix "chantée" du "Super Star". Par contre, du côté des femmes, il fait appel à deux personnes, S.Janaki et K.S.Chitra.

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Ferdinand LACOUR le 30/04/2018 à 12:53

Idem pour le romantique IDAYATAI THIRUDHADÉ ( IDHAYATHAI THIRUDATHE, la version tamoule de GEETHANJALI une réalisation télougoue de Mani Rathnam de 1989. Pour les auditeurs tamouls, Ilayaraja "utilisa" la voix de Mano et celle de S.P.Balasubramanium pour l’Andhra-Pradesh, pour doubler l’acteur principal, A.Nagarjuna, dans les séquences musicales…

Ferdinand LACOUR le 25/04/2018 à 12:02

Pour le premier Deepavali du IIIème millénaire, du XXIème siècle, Ilayaraja s’offrit Hariharan, alors en vogue, pour les six belles chansons de la bande originale de la cruelle fable provinciale, KASI de Vinayan, avec le comédien Vikram… Sur l’une d’elles, Hariharan était en duo avec Sujatha…

Ferdinand LACOUR le 25/04/2018 à 11:45

Dans le même registre, on se rappelle que pour la bande originale de la comédie sentimentale, OROU OURLE OROU RAJAKOUMARI (ORU OORLA ORU RAJAKUMARI), à l’affiche pour le Pongal de 1995, Ilayaraja engagea, à nouveau, "son" Mano, pour doubler l’acteur-réalisateur K. Bâckiyarâdj, dans les chansons. Dans l’une d’elles, Mano s’adjoint tout de même d’Arun Mozhi, autre excellent chanteur de la galaxie d’Ilayaraja. Les chanteuses S.Janaki, Uma Ramanan et Swarnaladha s’acquittent magnifiquement leur partition.

Ferdinand LACOUR le 25/04/2018 à 11:14

Il est arrivé déjà, que le maestro tamoul agisse ainsi sur ses œuvres musicales. Sur un autre Rajiniganth-S.P.Muthuraman de 1990, ADISIYA PIRAVI, le compositeur utilisa uniquement les services d’un chanteur, en l’occurrence, ceux de Malaysia Vasudevan, pour assurer la voix "chantée" du "Super Star". Par contre, du côté des femmes, il fait appel à deux personnes, S.Janaki et K.S.Chitra.

Ferdinand LACOUR le 25/04/2018 à 10:57

La star Rajiniganth endossait déjà ce genre de flic, un bœuf-carotte, dans PANDHIYAN de S.P.Muthuraman, sorti pour les fêtes de Deepavali 1992…
La bande originale du film composée par Ilayaraja, est efficace. On ne trouve seulement que le chanteur Mano et la chanteuse Chitra.
Pas de S.P.Balasubramanium, ou de Malaysia Vasudevan, du côté des autres voix masculines de l’époque. Ni celle de S.Janaki, pour la partie féminine.
Le musicien privilège, ici, ses "protégés".

Ferdinand LACOUR le 21/02/2015 à 05:38

Le FLIC OU VOYOU de Jean-Paul BELMONDO dans les grandes lignes !