]]>

Paa

Traduction : Père

Bande originale

Mudhi Mudhi Isteffaq Se
Gumm Summ Gumm
Udhi Udhi Iteffaq Se
Hichki Hichki
Gali Mudhi Ittefaq Se
Halke Se Bole
Mere Paa
Paa Theme (Remix)

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 23 février 2010

Note :
(8/10)

Article lu 2839 fois

Galerie

Comme tous les enfants de 12 ans, Auro n’aime pas que ses camarades de classe voient sa mère le déposer devant l’école tous les matins, il n’aime pas beaucoup les filles non plus, fait des bêtises avec ses copains, passe des heures devant son ordi ou sa Playstation et adore les films de Jackie Chan. Un enfant comme les autres en somme. Sauf qu’Auro est atteint de progeria, cette maladie génétique très rare (moins de 100 cas dans le monde) qui accélère le vieillissement. S’il a mentalement 12 ans, son corps est celui d’un homme de 70 ans, avec tous les problèmes de santé liés à cela.
Auro est extrêmement intelligent, sait ce qu’il veut (du piment dans ses repas), ce qu’il ne veut pas (que sa mère se sacrifie sans cesse) et a développé une personnalité des plus attachante quoiqu’impolie parfois.
Elevé par sa mère Vidya, gynécologue et sa grand-mère "Bum", Auro grandit heureux parmi sa bande d’amis et sachant bien que s’il n’a pas de papa, comme les autres, c’est que celui-ci ne voulait pas d’enfant qui aurait pu freiner sa carrière. Puis vient le jour où Auro gagne un trophée, remis par le MP (membre du parlement) Amol Arte. Ni l’un ni l’autre ne savent encore quel lien les unit véritablement, mais une sorte d’amitié étrange voit le jour entre eux deux.

R. Balki, déjà derrière l’original Cheeni Kum qui narrait l’histoire d’amour entre Big B et Tabu, franchit une autre étape de l’originalité dans Paa : non seulement il caste Lil’ B pour jouer le rôle du père d’Amitabh, mais il choisit également de parler de progeria, pari assez courageux, avouons-le. Bien entendu, il ne s’agit en aucun cas d’une dissertation sur cette maladie, mais plus d’une évocation plutôt réussie pour poser un contexte "dramatique". Le plus gros bémol ? Les enfants atteints de progeria dépassent rarement 1 m 10… soit 70 cm de trop pour Amitabh !

Loin d’être larmoyant comme on aurait pu le craindre, Paa n’en reste pas moins très émouvant. Les liens qui se tissent peu à peu entre les deux hommes mettent du baume au coeur, mais le plus touchant reste la relation mère-fils, réellement au centre de ce film. Vidya Balan tient là son meilleur rôle depuis Parineeta, en incarnant cette jeune fille qui se révèle être d’une force incroyable. Les deux protagonistes font un enfant sans être mariés, pas évident encore dans un film indien, et c’est là qu’il se distingue, puisqu’il n’y a aucun jugement moral de la part du réalisateur. La scène dans laquelle Vidya annonce à sa mère sa grossesse et le fait que le père de l’enfant n’en veut pas, est vraiment touchante. A noter également que c’est une femme indépendante, une mère aimante mais aussi un médecin compétent, conciliant donc sans peine vie de mère et vie professionnelle. Voilà un bien joli portrait de femme, comme on en voit bien trop peu, merci monsieur Balki !
Abhishek incarne avec assez d’aisance ce politicien de la nouvelle génération, la complicité avec Amitabh est plus qu’évidente, et son couple avec Vidya fonctionne parfaitement. Mais c’est bien entendu un Amitabh des plus en forme qui porte le film sur ses épaules, faisant oublier très rapidement Big B la superstar pour laisser place à l’adorable Auro.

Malgré tout, le film souffre de quelques longueurs, notamment toutes les parties un peu trop politiques du film centrées sur Abhishek, qui desservent le propos et ennuient rapidement. Le film aurait mérité d’être raccourci d’environ une demi-heure pour être vraiment très bon.
Un dernier mot pour souligner l’un des aspects qui contribue à faire de Paa un film vraiment agréable, la superbe musique composée par le Maestro Ilayaraja, avec une mention spéciale pour la très belle Mudi Mudi.

Succès critique comme populaire, Paa a gagné quelques récompenses cette année, notamment les Screen Awards du meilleur acteur pour Amitabh et de la meilleure actrice pour Vidya, prix amplement mérités pour ce film qui ne vous laissera pas indifférents. Effet gorge nouée garanti !

Commentaires
12 commentaires
En réponse à Laurent - le 04/03/2010 à 15:26

Au passage, à propos d’un acteur adulte qui incarne un enfant atteint de progeria, c’était le sujet de "Jack" de Coppola avec Robin Williams en 1996, qui a sûrement inspiré Balki. Mais bon, même si je trouve que ce dernier n’a pas ici le mérite de l’originalité sur ce point (mais sur le casting des Bachchan père et fils, peut-être une première dans l’histoire du cinéma), j’ai bien aimé son Cheeni Kum, et j’ai hâte de voir ce nouveau film (je suis certain qu’Amitabh y est plus touchant que Robin Williams !).

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

clem le 26/02/2012 à 19:27

je n’ai étrangement rien ressenti pour ce film, j’ignore pourquoi tout le monde l’aime autant ! :S

Jaya le 20/04/2011 à 13:09

Je suis tombée par hasard sur cette vidéo( http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=17819).C’était sur France2, à l’émission "Télématin". Ils parlent des IIFA 2010 à Colombo, au Sri Lanka !!!!! Il y a même des interviews de Bips, Anil Kapoor, Vivek Oberoi, Dia Mirza sur le cinéma Bollywoodien Mais aussi de Omi Vaidya,Rajkumar Hirani,… ! Ils parlent même de Paa et de 3 Idiots !!!

Deolia le 04/04/2010 à 02:17

Copier-coller de ce que j’ai mis sur le forum :

C’est un beau film mais moi, il ne m’a pas captivée plus que ça (je rejoins donc plus la critique de Madhurifan).
Bien sûr, les performances des acteurs sont remarquables, en particulier Amitabh. Mais le côté politique du film m’a ennuyée. Une deuxième chose qui m’a vraiment dérangée, c’est la taille d’Amitabh pour le rôle. Je n’ai pas pu m’empêcher de trouver son personnage peu crédible à côté des autres enfants ; c’est un défaut qui est vraiment mal passé chez moi. Dans l’ensemble, le film a donc été pour moi une déception. Il ne m’a pas vraiment émue, à part dans la scène finale évidemment. Je ne le reverrai pas.

Maya le 03/04/2010 à 00:25

Quel joli film ! Mon Bolly préféré depuis plusieurs mois. Même si ce n’est pas du tout une histoire "traditionnelle".

Une réalisation sensible, une interprétation inspirée, un rythme agréable, une musique à la fois discrète et prenante, et quels acteurs ! Ils sont tous excellents, on oublie vite les stars pour fondre sous leurs regards.

La scène de fin est un condensé de Bolly…

Laurent le 04/03/2010 à 15:26

Au passage, à propos d’un acteur adulte qui incarne un enfant atteint de progeria, c’était le sujet de "Jack" de Coppola avec Robin Williams en 1996, qui a sûrement inspiré Balki. Mais bon, même si je trouve que ce dernier n’a pas ici le mérite de l’originalité sur ce point (mais sur le casting des Bachchan père et fils, peut-être une première dans l’histoire du cinéma), j’ai bien aimé son Cheeni Kum, et j’ai hâte de voir ce nouveau film (je suis certain qu’Amitabh y est plus touchant que Robin Williams !).

kendra le 05/03/2010 à 03:06

Nommait-on vraiment la progeria dans Jack ? je ne me souviens pas. Enfin peu importe puisque Robbie Williams ne ressemblait en rien à un enfant atteint de cette maladie, alors que Balki a fait un réel effort sur ce point là. Mis à part le problème de taille que j’ai souligné, et qui était inévitable en choisissant Big B, le travail sur le visage d’Auro est vraiment pas mal du tout. Non seulement sur le visage, mais aussi sur la psychologie de l’enfant atteint d’une telle maladie, forcément plus mûr que les autres. Sincèrement il n’y a aucun lien entre les deux films, je ne vois pas pourquoi toujours chercher une inspiration américaine aux films indiens.

@Madhurifan, c’est marrant, parceque moi c’est le contraire, je me suis beaucoup ennuyée en regardant Cheeni Kum, alors que je n’ai pas vu le temps passer (en avançant un peu les scènes politiques ;) ) dans Paa. Et pourquoi TZP si ce n’est pas indiscret ?

Laurent le 05/03/2010 à 18:17

Je ne sais pas si la progeria est nommée dans Jack mais pour moi c’est tout comme, je trouve juste intéressant de pointer une inspiration éventuelle, à laquelle j’avais pensé dès l’annonce du projet Paa (mais ces inspirations ne vont pas que dans un seul sens, entre films américains aussi, entre autres !). Récemment encore, j’ai parlé de Paa brièvement à une amie, et elle a elle aussi pensé tout de suite à Jack sur la progeria… Un hasard ? Peut-être après tout, un film de studio, c’est très rarement de toute façon du "jamais vu".

Mais l’essentiel, encore une fois, c’est que je suis certain que Balki est assez fin pour ne pas avoir fait un remake (un point de départ n’est pas un scénario entier), et pour avoir fait un film nettement meilleur !

Madhurifan le 05/03/2010 à 10:02

Mais non Kendra, c’est pas du tout indiscret :) En voyant Paa, j’ai pensé instinctivement à TZP. En cherchant le déclencheur, j’imagine que c’est le handicap. J’avais été épaté par la façon d’Aamir de raconter le monde du gamin et les rapports entre l’instit et son élève. J’avais trouvé ça d’une très grande sensibilité. Bref, je vais pas refaire la critique de TZP ;)

Dans Paa, je n’ai pas vu ça aussi fouillé. je pense qu’on aurait pu creuser plus, à la fois le personnage d’Auro et ses rapports avec le monde extérieur.
TZP m’avait très souvent ému, Paa pratiquement pas.

Mais en ce moment je suis dans une période "rien ne me plait" (voir la discussion sur MNIK) ;)

Madhurifan le 28/02/2010 à 16:10

Je trouve que Paa mérite beaucoup d’éloges pour l’interprétation des acteurs, de tous les acteurs. Ils semblent vraiment être imprégnés de leur rôle.
Et l’histoire est très belle.

Et pourtant j’ai été plutôt déçu. Je n’ai pas senti d’émotion particulière, sauf à la fin naturellement. Pourtant, les occasions ne manquent pas. Pour donner un exemple, le virée au palais présidentiel aurait pu donner lieu à de grands moments. Au lieu de ça, j’ai trouvé une grande distance du réalisateur, un manque de densité dans le traitement.

Peut-être qu’une demi-heure de moins aurait aidé mais je n’en suis pas sur. Je trouve que c’est vraiment la façon de filmer de Balki sur ce film qui ne va pas, alors que j’avais beaucoup aimé Cheeni Kum.
Même si le film se laisse regarder, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à Taare Zameen Par. Cruel pour Paa.

BoLlY cRaZy le 24/02/2010 à 01:48

Tout à fait d’accord ! Paa est un film superbe, qui fera verser quelques larmes à tous, y compris aux "durs à cuire"… Ce qui le rend génial, c’est justement que son but ne soit pas de nous déprimer ou de nous bouleverser sur la progéria… Perso ma chanson préférée c’est "Gumm Summ Gumm" :) Bon, j’ajouterai juste que j’ai trouvé la scène sous la pluie (photo) hyper, mais alors hyper esthétique^^ Ah oui aussi, ce film m’a fait encore plus aimé Vidya !

lilipaule44 le 23/02/2010 à 19:54

Bonsoir Kendra, merci pour ta critique mais tu as oublié de préciser où se passe l’ histoire du film, est ce en Inde, en Angleterre où ailleurs ?

Car même si le réalisateur offre à Vidya Balan un joli portrait de femme, l’ impact n’ est pas le même suivant que l’ histoire se passe en Inde ( mentalité, tradition …)
alors qu’ une femme célibataire avec enfant et qui assume sa vie professionnelle est " monnaie courrante " en Europe ou aux USA.

Kendra le 23/02/2010 à 22:40

En effet, j’ai oublié de préciser. Ils se rencontrent en Angleterre, mais le reste de l’histoire se déroule bien en Inde, d’où la bonne surprise.