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Madrasapattinam

(nom de la province anglaise de Madras)

LanguesTamoul, Anglais
GenreFilm historique
Dir. PhotoNirav Shah
ActeursArya, Amy Jackson, Nasser, Alexx O’Nell, Cochin Haneefa, Omar Lateef
Dir. MusicalG. V. Prakash Kumar
ParolierNa. Muthukumar
ChanteursUdit Narayan, Sonu Nigam, Roop Kumar Rathod, Navin Iyer, G. V. Prakash Kumar, Hariharan, Harini, Vikram, Andrea Jeremiah, Saindhavi, Cochin Haneefa, Amy Jackson, Seenu, M. S. Viswanathan, Nasser, Ajayan Bala, Zia
ProducteurKalpathi S. Aghoram
Durée166 mn

Bande originale

Pookal Pookum
Vaama Duraiyamma
Feel Of Love
Meghame O Meghame
Aaruyire
Kaatrile
The Dance Theme
Na. Muthukumar

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Didi - le 28 septembre 2010

Note :
(8/10)

Article lu 3433 fois

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Alors qu’elle vient d’enterrer son mari, une respectable vieille dame anglaise tombe, en rangeant ses affaires, sur une vieille photographie jaunie, représentant un lutteur tamoul, et sur un vieux collier. Ces objets, surgis de son passé, lui rappellent le temps où elle était la belle et pimpante Amy Wilkinson (Amy Jackson), fraîchement débarquée à Madras, peu avant 1947, et qu’elle était tombée amoureuse du beau Parithi (Arya). C’était hélas un amour impossible puisqu’elle était la fille du gouverneur de la Présidence anglaise de Madras (englobant plusieurs états du sud de l’Inde actuelle) et que l’élu de son cœur était indien et, de surcroît, un modeste dhobi, un blanchisseur. Se sachant mourante, la vieille Amy exprime le souhait de retourner à Madras, devenue Chennai entre temps, afin de retrouver la trace de son bel athlète musclé, l’homme qu’elle a aimé jadis et qu’elle a vu pour la dernière fois le 15 août 1947, alors que l’indépendance de l’Inde les séparait à tout jamais. Commence alors un voyage dans l’espace et le temps à travers le souvenir d’Amy…

L’ombre de Titanic, à laquelle s’ajoutent quelques "lagaaneries", plane sur ce Madrasapattinam, deuxième film du jeune réalisateur tamoul, Vijay, disciple de Priyadarshan. Si Madrasapattinam ne brille pas par l’originalité de son histoire, la référence à Titanic étant clairement revendiquée - surtout par la scène finale -, le film a de nombreuses autres qualités qui le rendent intéressant et émouvant.

En premier lieu, le triangle amoureux de Titanic est très bien transposé dans l’Inde pré-indépendante. Une jeune femme, Amy, de haut rang social, aussi belle que délurée et volontaire, est prisonnière des convenances sociales propres à son milieu. Elle est promise à Robert Ellis (Alexx O’Nell), officier anglais et bras droit de son père, un individu détestable, tricheur, lâche et prépotent, usant et abusant du pouvoir que lui confère sa position sociale. Faisant fi des préjugés raciaux et sociaux, Amy tombe amoureuse d’un jeune homme dont la bonté, le courage, la droiture et la noblesse d’âme viennent compenser la modestie de son statut social, soit le contraire de son promis. À part ses qualités morales indéniables, Parithi, avec sa stature de lutteur, son teint de bronze et ses magnifiques yeux verts, présente aussi, pour Amy, autant l’attrait de l’inconnu et de l’aventure que le frisson coupable et jouissif de la transgression.

Ce trio romantique est remarquablement servi par les acteurs. Arya joue ici dans un registre que l’on ne lui connaissait guère jusqu’à présent : le jeune premier romantique, disposé à tous les combats pour faire triompher son amour. Il rend son personnage très attachant par le contraste entre sa force physique et la timidité qu’il éprouve à l’égard de sa belle. En effet, si Amy se fiche des conventions sociales et ne suit que la voix/voie de son cœur, Parithi reste parfois interdit face à elle, n’osant la toucher comme si le mur invisible des préjugés raciaux et sociaux se dressait entre eux deux. Le jeu d’Arya est tout en retenue, privilégiant le regard pour transmettre les émotions. Amy Jackson, la jeune "Miss Teen World", n’est pas en reste. Elle est loin de se cantonner au rôle de (belle) potiche que sa couronne de miss pouvait laisser croire et incarne à merveille cette jeune femme aimable et volontaire, n’hésitant pas à briser, par amour, le corset social qui l’opprime. Le stratagème inventé par la jeune fille pour communiquer avec son amoureux est l’un des multiples détails qui contribuent, avec l’alchimie entre Arya et Amy Jackson ainsi que leur interprétation, à rendre leur histoire crédible et attachante.

Alexx O’Nell, comédien américain habitué du cinéma et de la télévision indienne, campe, sans nuances, l’officier anglais arrogant. Certes, il joue un Anglais pétri des certitudes de supériorité que confère le statut de conquérant, mais un jeu moins caricatural aurait peut-être contribué à atténuer certains aspects manichéens du film dans l’opposition Anglais/Indiens.

La comédienne qui joue Amy âgée est incontestablement le point négatif du casting : le masque inexpressif qu’elle arbore tout au long du film, quelle que soit la scène, est loin de la rendre attachante, aux antipodes de la mamie de Titanic !

La photographie de Nirav Shah, ainsi que la recréation du Madras de 1947 (la gare centrale, le lavoir, les canaux, le tramway), œuvre du chef décorateur Selva Kumar sont indéniablement les joyaux du film qui nous font participer à ce voyage dans l’Inde pré-indépendante.
La musique de Prakash Kumar est très bien mise en image. Meghame O Meghame, où Vikram prête sa voix et qui rappelle Ghanan de Lagaan, présente la communauté des blanchisseurs dont fait partie Parithi. Vaama Duraiyamma, qui met en scène une des premières rencontres entre Amy et Parithi, nous offre le plaisir d’écouter la voix d’Udit Narayan, bien trop rare désormais sur les BO en hindi. Quant à Pookal Pookum, duo amoureux interprété par Roop Kumar Rathod et Harini, c’est une love song qui met en scène les premiers émois amoureux entre Parithi et Amy à travers des paysages et des décors baignés d’une superbe lumière. La seule ombre à ce beau tableau est une partie, en anglais, où la jeune Amy chante, de façon bien trop classique (mise en scène, orchestration), les élans de son cœur.

Mêlant habilement humour (grâce au comique léger de l’émouvant VMC Haneefa), romance, action et scènes épiques, Madrasapattinam est un bon film qui ravira les amateurs d’histoires d’amour classiques, genre classique du cinéma indien (surtout en hindi), mais qui avait légèrement déserté les écrans indiens du Sud au Nord où l’on avait cédé aux sirènes du cinéma occidental ou d’action. Le public tamoul n’a pas boudé son plaisir et a consacré, lentement mais sûrement, Madrasapattinam au rang de hit durant l’été 2010.

Commentaires
7 commentaires
En réponse à Kendra - le 07/11/2011 à 17:33

Mais…comment ça se fait que je n’ai jamais crié ici haut et fort mon amour absolu pour ce film ? L’un de mes préférés de 2010 sans conteste, et de tous les temps aussi en fait. J’adore le côté drame historique, le couple Arya/Amy Jackson fonctionne très bien. La jeune Amy s’en sort parfaitement, sait plutôt bien jouer, l’humour, l’amour, le drame, tout y est. Et puis les chansons…les chansons sont magnifiques et restent avec vous tout le temps après. Depuis sa sortie en DVD, j’ai dû le voir au moins 5fois et il a même servi à convertir deux personnes au ciné tamoul !
Le seul gros gros souci, c’est la vieille dame qui est un bloc monoexpressif assez énervant, et on a beaucoup de mal à accepter qu’Amy ait pu vieillir de cette manière :P

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lalai le 22/03/2015 à 13:25

j’ai adoré ce film, tout simplement magnifique. Je suis d’accord avec la critique la vieille n’est pas sympaathique pour un sou, on espère à un moment qu’elle va faire découvrir son Inde à sa petite-fille, mais non elle est seulement inexpressive… Mais mis à part ça, whaouh…
Il est vrai que je ne connaissais pas le cinéma tamoul, j’ai vu il y a 1 an pour la 1re fois Raja Rani que j’ai bien aimé, puis il y a qq jours Moonu, magnifique et maintenant celui-là mon préféré. J’aime l’authenticité du cinéma tamoul que j’ai retrouvé dans ces films, avec moins de chichi que Bolly surtout le Bolly d’aujourd’hui où pour trouver des perles il faut plonger profond. Je me languis de retrouver le Bolly qui m’a fait rêver et pour ’instant Kolly joue bien ce rôle. Je crois que j’ai encore plein de choses à découvrir à part Rajnikant qui lui sincèrement ne m’attire, mais alors pas du tout.

Kendra le 07/11/2011 à 17:33

Mais…comment ça se fait que je n’ai jamais crié ici haut et fort mon amour absolu pour ce film ? L’un de mes préférés de 2010 sans conteste, et de tous les temps aussi en fait. J’adore le côté drame historique, le couple Arya/Amy Jackson fonctionne très bien. La jeune Amy s’en sort parfaitement, sait plutôt bien jouer, l’humour, l’amour, le drame, tout y est. Et puis les chansons…les chansons sont magnifiques et restent avec vous tout le temps après. Depuis sa sortie en DVD, j’ai dû le voir au moins 5fois et il a même servi à convertir deux personnes au ciné tamoul !
Le seul gros gros souci, c’est la vieille dame qui est un bloc monoexpressif assez énervant, et on a beaucoup de mal à accepter qu’Amy ait pu vieillir de cette manière :P

Nelly le 16/02/2011 à 10:50

Histoire magnifique, tellement plaisant à visionner. C’est un "Autant en emporte le vent", grand succès qui traverse les décennies… Je pense qu’effectivement comme le film mentionné ci-dessus on a envie de le regarder maintes fois. Les acteurs sont formidables, quel talent ! Tous les acteurs, des rôles principaux jusqu’aux figurants tous jouent magnifiquement bien.

Cette histoire est-elle adaptée d’un roman ?

Merci à celui ou celle qui pourra me répondre.
J’aimerai vraiment lire ce livre s’il existe.

Didi le 16/02/2011 à 21:39

Madrasapattinam n’est pas l’adaptation d’un roman, mais de l’histoire de Titanic, le film de J. Cameron.

cindy le 04/10/2010 à 10:39

Tout comme vous, je l’ai déjà vu plusieurs fois. Et que dire de plus, rien, sauf que ce film est à découvrir… et à faire découvrir… !!!

Meghame le 30/09/2010 à 01:34

Wow j’ai appris un mot : "prépotent". J’ai du aller regarder dans le dico ce que ça voulait dire … C’est vrai qu’il est ’achement prépotent cet horrrrible Robert ^^

Il est cromimi ce film, avec ses lagaaneries ; ) et ses trouvailles originales !
Et très jouli à regarder : p . Pas une seule machette mais il est bien quand même. Et Arya est trop fort. Et le perso de Cochin Haneefa est bien marrant. Et c’est vrai qu’entendre parler tamoul avec l’accent anglais c’est rigolo : )

D’ailleurs j’ ai réalisé - au bout du 3e visionnage - qu’ une partie du charme d’Amy réside dans sa voix et la façon dont elle s’en sert.

 ? ? Pookal pookum tharunam aaruyirae, paarthathaarum illaiyae

Gama le 29/09/2010 à 20:56

J’adore ce film !!!! Je l’ai fait voir à toute ma famille et par conséquent j’ai du le revoir 4 fois mais pas une fois je ne l’ai regretté surtout pour le magnifique échange de regard yeux gris et yeux verts, c’était très émouvant, et j’adore son accent Anglais à Amy surtout quand elle lui demande le thâli à Arya parce qu’il avait rien à offrir.