We Are Family
Traduction : Nous sommes une famille
Langue | Hindi |
Genres | Comédie dramatique, Mélodrame |
Dir. Photo | K. U. Mohanan |
Acteurs | Kajol, Arjun Rampal, Kareena Kapoor, Aanchal Munjal, Nominath Ginsburg, Diya Sonecha |
Dir. Musical | Shankar-Ehsaan-Loy |
Paroliers | Irshad Kamil, Anvita Dutt Guptan |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Vishal Dadlani, Suraj Jagan, Sonu Nigam, Shankar Mahadevan, Rahat Fateh Ali Khan, Akriti Kakkar, Anushka Manchanda, Bela Shende |
Producteurs | Karan Johar, Hiroo Yash Johar |
Durée | 119 mn |
Le monde des NRI (non resident Indians) est vraiment merveilleux. C’est ce que doit se dire Maya (Kajol) lorsque, chaque matin, un merveilleux bus privé vient prendre devant sa spacieuse et merveilleuse maison banlieusarde (avec merveilleux 4x4 blanc garé dans l’allée) ses trois merveilleux enfants, en uniforme de leur merveilleuse école privée. Bon, il y a bien un hic, Maya est divorcée, mais son ex-mari Aman est si merveilleusement beau (normal c’est Arjun Rampal), et si presque merveilleusement à l’heure à la fête de l’école que tout ce petit monde forme quand même une merveilleuse famille.
Jusqu’à ce qu’Aman se décide à présenter sa nouvelle copine à ses enfants et son ex-femme. Difficile alors de prétendre que tout est normal pour les enfants et pour Maya, qui prennent immédiatement Shreya (Kareena Kapoor) en grippe. Et même lorsque celle-ci parvient à venir à bout de l’animosité des enfants (enfin, des 2/3), la difficulté d’égaler la mère parfaite qu’est Maya semble sonner le glas de son histoire d’amour avec Aman. Sauf que le monde merveilleux de Maya va bientôt vaciller et qu’elle va devoir trouver en Shreya une alternative pour sauver sa famille.
Je n’en écrirai pas plus pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ce remake indien de Ma Meilleure Ennemie, film américain avec le beau duo Susan Sarandon - Julia Roberts. Je n’ai de mon côté pas vu le film original, mais le remake est un "hymne à la mère" qui devrait ravir toutes les femmes au foyer de ce monde.
Comme il se trouve que la mère est jouée par la toujours fabuleuse Kajol, on arrive à être intéressé par les tourments de cette femme qui veut trouver quelqu’un capable de la remplacer auprès de ses enfants mais souffre aussi de devoir laisser sa place. L’actrice a l’occasion de nous montrer toute l’étendue de son talent, de la mère pétillante du début à la femme émouvante de la fin, et pour le spectateur lambda, c’est dur de rester de marbre devant une Kajol en larmes. Après, l’actrice star bénéficie du rôle le plus fouillé de l’histoire, et reste l’atout principal du film. Peu de place est ainsi laissée à Kareena Kapoor et Arjun Rampal : la femme moderne semble en effet devoir laisser tomber son travail de styliste pour devenir mère de substitution sans que cela fasse de vagues, et l’histoire d’amour initiale est vite passée aux oubliettes. Mais rien à dire sur le jeu des deux acteurs, tout en sobriété.
Après, cela fait les limites du film : si vos glandes lacrymales sont peu sensibles aux histoires tristes, le film laissant de côté ou survolant trop rapidement les autres thèmes qu’il aurait pu aborder, vous risquez de vous ennuyer ferme, et de préférer boire un Schweppes à l’Arjun, comme Nicole (oui, c’est facile).
Le film risque aussi d’avoir du mal à trouver sa cible : il y a beaucoup de scènes avec les enfants - plutôt bien interprétés par des acteurs en herbe, même si les séquences du début avec la petite fille récitant son texte laissaient craindre le pire - mais le sujet sérieux ne passionnera pas forcément le jeune public, malgré une réjouissante façon alternative d’utiliser les spaghettis. Une fois le tournant dramatique pris, il ne se passe plus grand-chose.
Il y a bien des intermèdes musicaux, pas désagréables mais sans relief, et une séquence dansée, sur fond de musique rock, qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui met l’accent sur l’autre point faible du film : sans doute pour ménager le public familial, même en mauvaise posture, Kajol aura toujours une meilleure tête que vous (même le jour où vous étiez tirée à quatre épingles pour le mariage de votre meilleure copine, oui je sais, c’est dur). We Are Family n’est vraiment pas indispensable, mais les fans de Kajol et de mélo devraient y trouver leur compte.
à partir du milieu , je n’ai fait que pleurer…la fatigue.. Kajol est véritablement une actrice de caractère qui vieillit merveilleusement bien : elle donne une intensité et une profondeur aux rôles de mères qu’elles a interprétés cette année !Ici elle a su rendre ce côté "psychorigide " des mères dites éduquées qui se doivent d’être parfaites avec une exigence qui n’avait historiquement jamais atteint un tel sommet !Sa vie ressemble à une page de magazine grand standing et le cinéma rend bien cette adhésion à l’image d’une partie de la société,imposée et inaccessible pour la majorité , mais réelle pour une autre : 4/4 et intérieur parfait etc mère au top ,sans oublier le physique et la tenue ; ça existe, j’en connais.Mais aussi en confidence , elles disent quand elles craquent parfois, qu’elles ont commis des erreurs , comme Kajol, et comme elle confidentiellement..Pour le reste, certains maris tiennent maintenant aussi à un physique de play-boy , cela reste plus rare, mais fait aussi partie du tableau de cette apparence. Ce qui en est absent par contre, c’est cette émotion car cette vie vouée au pragmatisme et à la rationalité met en sourdine les sentiments .C’est en cela que le public qui pourrait s’identifier dans cette version du moins,est difficile à cibler : ou la famille "moderne" n’a pas les moyens, et se pense dans une pub ,ou elle les a , et se trouve dans un mélo qui au fur et à mesure devient trop "populo" pour elle, surtout qu’il manque le petit personnel qui aide être "parfaite", et la maison bien tenue.En faisant abstraction de l’environnement, et en se concentrant sur Kajol, le film est un plaisir.Par contre l’inde n’est plus aussi qu’une apparence, un décor - le mariage de la fille aînée- et des costumes, la vie à l’occidentale en est la seule référence ; sans doute parce que c’est un remake qui n’a pas été pensé en terme de culture, seulement de cinéma.Cela aussi a dû poser problème en terme de cible pour le public.