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Endhiran - The Robot

Traduction : Robot

Bande originale

Pudhiya Manidha
Kadhal Anukkal
Irumbile oru Irudhaiyam
Chitti Dance Showcase
Arima Arima
Kilimanjaro
Boom Boom Robo Da

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La critique de Fantastikindia

Par Gandhi Tata, Guiridja
Publié le 22 octobre 2010

Note :
(8.5/10)

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Endhiran - The Robot n’est pas un blockbuster parmi tant d’autres, mais l’événement cinématographique le plus attendu par de nombreux cinéphiles à travers le monde (la comparaison avec Avatar à l’échelle indienne, ne serait pas exagérée). Cette sortie mondiale a pulvérisé tous les records de démarrage dans les trois industries majeures du cinéma indien : hindi-tamoule-telugu. Une performance inédite pour un film doublé qui s’est imposé à Bollywood où 3 Idiots et Dabangg ont été détrônés, alors qu’à Tollywood, où la victime se nomme Magadheera.

Avant d’être le plus gros succès tamoul de l’année 2010, Endhiran fut longtemps le projet fantasmé et maudit du réalisateur Shankar (précisément, depuis le début des années 2000). Cette superproduction tamoule dont le budget faramineux (200 crore) en a fait un des films les plus chers de toute l’histoire du cinéma indien, a bien failli ne jamais voir le jour. Après Kamal Hasan et Shah Rukh Khan, c’est finalement Rajinikanth qui hérita du rôle-titre dans un casting qui fut sublimé par Aishwarya Rai Bachchan. Au départ c’est le duo prestigieux Ayngaran-Eros qui produisait ce film, mais la crise mondiale les contraindra à se désengager en plein milieu du tournage. Personne n’est alors en mesure d’assumer les frais de production et Endhiran semble promis aux oubliettes. C’est alors que Sun Pictures se posa en sauveur, en imposant toutefois des coupes budgétaires importantes. Y a-t-il eu compromis sur la qualité ? Rajni n’est-il pas trop vieux pour ce rôle ? Aishwarya en étudiante de médecine, c’est une blague ? De nombreuses questions se dressèrent jusqu’à la sortie de la bande originale et des différentes bandes-annonces qui mirent tout le monde d’accord. Et là, que l’on soit fan ou pas, on était forcé d’admettre que ce film avait de la gueule, mais alors une sacrée gueule ! Promesse tenue ou pas ?


Commençons par le synopsis :

Le professeur Vaseegaran (Rajni) travaille depuis 10 ans sur l’œuvre de sa vie : la création d’un androïde intelligent, capable d’apprendre et de comprendre le monde qui l’entoure. Son souhait est de léguer son invention à l’armée indienne. Tout héros a son héroïne et ici il s’agit de Sana (Aishwarya Raï Bachchan), une étudiante en médecine qui ne supporte plus l’absence de son savant fou de petit ami, constamment terré dans son labo. Les recherches de Vaseegaran finissent par aboutir avec la mise en service de son robot (Rajni) que sa mère baptisera Chitti. Au départ, le robot s’illustre par des exploits héroïques qui lui valent l’admiration de tous, mais l’apprentissage de la vie est délicat et on l’attend au tournant. C’est alors qu’entre en scène, le sombre professeur Bhora (Danny Denzongpa) qui n’est autre que le mentor de Vaseegaran. Ce dernier, jaloux de son élève, se charge de discréditer Chitti en lui reprochant son manque d’humanité. Déçu mais déterminé, Vaseegaran prend les dispositions techniques pour doter Chitti de sentiments. Après des essais infructueux, un soir d’orage, un coup de tonnerre frappe Chitti….



L’avis de Gandhi Tata :

Détrompez-vous, la simplicité du synopsis ne rime heureusement pas avec facilité, mais plutôt accessibilité. Dans un pays où la notion de robot est absente de la culture populaire, il est nécessaire de l’adapter pour le public local. Le talent de Shankar est d’avoir introduit cette nouveauté sans pour autant abêtir sa mise en scène, ce qui lui permet de conserver les habitués du genre et d’intéresser les néophytes.


Endhiran n’est pas seulement un masala de science-fiction à gros budget. C’est aussi un très bel hommage au mythe asimovien du robot doté de sentiments. Shankar tire clairement son inspiration de l’œuvre fondatrice d’Isaac Asimov, Les Robots. On retrouve ainsi les thèmes du respect et de la transgression des règles de base de la robotique :

1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.

2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.

3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Dans une des scènes du film, Vaseegaran affirme clairement qu’il n’a pas respecté ces règles fondamentales établies par Asimov. Une audace qui va lui attirer quelques ennuis.


Le scénario suit l’évolution de Chitti, d’une simple machine suivant des directives à celui d’un androïde capable de ressentir des sentiments. Le film est divisé en deux parties, la première porte sur la découverte du monde humain par le robot et sa mise à l’épreuve. Puis la seconde moitié montre l’émergence des sentiments chez Chitti et les répercussions que cela va engendrer.

Endhiran est l’occasion de revoir le formidable acteur qu’est Rajinikanth. Incroyable mais vrai, mis à part l’animation du générique annonçant la Superstar, Rajni nous revient en comédien d’exception, que l’on avait perdu depuis des décennies. Exit, les cigarettes volantes (ou plutôt chewing-gum volant comme dans Sivaji), l’index pointé au ciel, le pistolet volant ou encore les répliques "punch" qui ont fait sa renommée de Superstar. Place ici à l’acteur inspiré, au service du réalisateur et de son script. Rajni, qui endosse ici le double rôle de Vaseegaran le savant et Chitti le robot, est une attraction à lui tout seul. La Superstar, dont il ne reste plus que le charisme de l’acteur, se révèle un talent fou ! Sa gestuelle parfaite du robot et son interprétation innocente de Chitti à la découverte du monde, attestent des efforts de Rajni pour atteindre un résultat qui n’est jamais caricatural. L’acteur n’en manque pas d’être fun et il n’a pas non plus perdu son timing parfait pour la comédie. Quand on pense avoir tout vu, il reste encore la cerise sur le gâteau et Rajni nous réserve une surprise de taille dans la dernière partie du film, on ne vous en dira pas plus, mais le résultat est jubilatoire. Rajni est tantôt hilarant, innocent, menaçant et émouvant dans le rôle de Chitti le robot. Le jeu de l’acteur n’est pas spectaculaire, mais sa minutie accompagne les effets spéciaux et on finit par y croire à ce Chitti, une véritable prouesse d’acteur ! Dans une industrie où les acteurs se prennent au sérieux et perdent toute humilité, Rajni se moque avec beaucoup d’autodérision de son âge avancé et de sa perruque dans quelques clins d’œil. Vous l’aurez compris, dans ce double rôle, c’est Chitti le robot qui l’emporte sur Vaseegaran.


ATTENTION SPOILERS : mention spéciale à Chitti 2.0 qui est une jouissive extension du mottai boss (le divin chauve) de Sivaji ! Rajni a enflammé la salle en liesse, où les murs ont failli céder sous les décibels des applaudissements ! Absolument magnifique !

Après ce pavé sur Rajinikanth, que reste-t-il à la belle Aishwarya ? Eh bien pas grand-chose, la Superstar écrase tout et il ne reste que peu d’espace pour la Bachchan bahu (belle-fille Bachchan). Aish est cantonnée à se trémousser dans les clips et afficher son sourire dentifrice pour le reste du film. Pourtant son rôle est crucial dans la métamorphose de Chitti et aurait gagné à être plus important. C’est l’une des critiques que l’on peut formuler à l’encontre de Shankar. Mais peut-on réellement lui en vouloir, compte tenu du genre dans lequel ce film évolue ? On peut souhaiter au réalisateur de rectifier le tir pour la suite et nous pondre des personnages féminins moins potiches.


Enfin, le méchant du film, Danny Denzongpa, ne démérite pas, mais son rôle est réduit et Rajni finit par le surclasser au rayon de l’infamie, sacrée Superstar ! C’est le même scénario pour les deux comiques, Santhanam et Karunas, inefficaces en faire-valoir et beaucoup moins drôles que Rajni. On se demande ce qu’aurait fait un Vivek à ce poste. Au final, on peut dire que de nombreux rôles sont inutiles car le personnage de Chitti finit par leur faire de l’ombre à la manière d’un homme-orchestre. C’est sûrement la nécessité commerciale et les codes du masala qui ont forcé l’apparition de ces personnages stéréotypés, une erreur que Shankar aurait pu éviter.


Côté musique, A.R. Rahman est fidèle au poste avec des chansons prenantes et en accord avec les situations. Les numéros musicaux mettant en scène Vaseegaran et Sana, sont un prétexte d’évasion. D’ailleurs, les clips suivent cette idée et nous emmènent dans un superbe désert de dunes au Brésil pour Kadhal anukal et sur le site du Machu Picchu pour le délirant Kilimanjaro avec des danseurs péruviens en costumes mayas (quel est l’intérêt d’appeler une chanson Kilimanjaro si on la met en scène au Pérou ?). Pour Chitti, on est au départ dans une ambiance plus techno dans Irumbile, avant de finir avec le grandiose Arima et sa musique symphonique. A côté des hits musicaux, le reste de la bande sonore est assez pauvre. En effet, dans certaines scènes d’action où l’intensité a besoin d’être renforcée par la musique, cette dernière est tout simplement absente ou minimaliste. C’est très décevant de la part d’un compositeur oscarisé, d’autant plus que Shankar fait partie avec Mani Ratnam, des réalisateurs qui lui sont fidèles.


Côté clips, Shankar respecte la trame du film en tournant ceux de Vaseegaran, "l’humain", dans de sublimes décors historiques et naturels, alors que pour Chitti, "le robot", on est en studio avec des décors métalliques et scintillants. Malgré un travail de réalisation recherché, les passages musicaux ne s’intègrent pas au film et ressemblent plus à des réclames clinquantes. A côté de cette critique, et paradoxalement, on imagine mal Endhiran sans ses clips qui font étalage du savoir-faire technique et contribuent à ce que le film reste ancré dans le genre masala.


Passons ensuite à la photographie, qui est sobre. Étonnamment, pour un film de cette envergure, on aurait pu s’attendre à un abus d’effets clipesques, mais que nenni ! Rathnavelu alias Randy (eh oui, ça fait très tendance là-bas) a préféré travailler les prises de vues en capturant les scènes dans des angles inédits. Mention spéciale pour les clips tournés dans des sites uniques au monde et inexplorés par le cinéma indien. Les lagons bleus cristallins du parc naturel Lençois Maranhenses au Brésil dans Kadhal anukal et l’imposant Machu Picchu péruvien de Kilimanjaro semblent s’inviter dans la salle obscure, tant le souci du détail est poussé à son paroxysme. On ne peut que remercier Rathnavelu de nous avoir transportés et fait voyager au moyen de sa caméra, dépaysant ! Ce travail esthétique est parfaitement valorisé par le montage signé Anthony. On ne s’ennuie pas une seconde et le film ne stagne jamais. Anthony s’est employé à rendre les scènes palpitantes, particulièrement dans les scènes d’action où l’énergie est palpable.


Justement en parlant d’action, Peter Hein, dont les chorégraphies martiales avaient fait mouche dans Sivaji, a remis ça pour Endhiran mais en beaucoup mieux. Même si Endhiran compte de nombreuses scènes d’action, il n’y a au final qu’une seule baston, qui se déroule dans un train. Peter Hein s’est entouré du yamakasi français Alex Martin, vu dans Banlieue 13, pour composer cette scène impressionnante à l’écran. Pour finir, les cascades sont également de très bonne facture, notamment la frénétique course-poursuite en voiture qui nous fait oublier la séquence ratée du cinéma en plein air de Sivaji.


Bénéficiant d’un budget confortable, Shankar est allé chercher des techniciens américains et asiatiques pour travailler sur les effets spéciaux de Endhiran. Objectifs annoncés, rectifier les faux pas de ses films précédents et atteindre les standards hollywoodiens en la matière. Cette mission n’est réussie qu’en partie, car il y a du très bon mais également du brouillon. La prouesse vient des studios Stan Winston dont les animatronics sont incroyables. Qu’il s’agisse de la version robot de Chitti ou des bras et des jambes robotisés de Rajni, les animatronics Winston sont à la hauteur de leur réputation acquise sur des films comme Terminator ou Iron Man.



En revanche, les images de synthèse qui nous viennent de studios asiatiques (hongkongais) sont tout simplement indignes de cette production. Pourtant, les scènes initiales laissaient présager le meilleur (merci aux animatronics qui camouflaient les lacunes visuelles). Mais dans les scènes finales où la plupart des plans sont traités par ordinateur, les défauts sont flagrants. Ça ne frôle pas l’amateurisme, mais les promesses de perfection ne sont pas tenues et on est encore loin de l’excellence hollywoodienne en la matière. Je ne sais pas si on doit l’imputer à Shankar ou Sun Pictures, car on nous annonçait initialement ILM (Avatar) pour les effets visuels, lorsque le duo Ayngaran-Eros était aux commandes du projet. Est-ce que Sun Pictures a manqué de ressources pour s’offrir les services de ILM ? La question restera sans réponse. Mais pour un film qui ambitionnait d’innover techniquement et de révolutionner le cinéma indien, c’est malheureusement un résultat en demi-teinte. Malgré tout, Endhiran est sans aucun doute le film indien le plus abouti en termes d’effets spéciaux et visuels.


On ne peut pas conclure cette critique sans parler du regretté Sujatha qui a signé le scénario original et les dialogues de Endhiran. Scénariste attitré de Shankar et Mani Ratnam, Sujatha était un auteur réputé de la littérature tamoule, et particulièrement dans le genre de la science-fiction. Endhiran s’inspire beaucoup de son livre Yéen iniya eanthira (Mon cher robot), influencé par Isaac Asimov. Malgré sa disparition avant le début du tournage, Shankar s’est religieusement appuyé sur le scénario de Sujatha pour bâtir son script. C’est la raison principale de l’authenticité du film, malgré un genre qui est totalement étranger à Kollywood. Le film revendique ouvertement son inspiration des classiques du genre, avec notamment un sympathique clin d’œil à Terminator. Malgré les influences du cinéma mondial, Endhiran parvient à trouver sa propre identité grâce à cette essence indienne que Sujatha a su insuffler.


Shankar s’est attelé à rendre ce film le plus divertissant possible mais c’est véritablement l’âme de Sujatha et la force de son scénario qui évitent à Endhiran d’être un remake de film américain. L’écrivain explore pleinement son sujet en soulevant des questions pertinentes sur l’utilité et les limites d’un robot. Il y injecte des thèmes universels comme l’affrontement du bien et du mal et l’égoïsme humain. Chitti le robot est une sorte de miroir qui reflète toutes les qualités et les défaut du genre humain, surtout lorsqu’il acquiert la faculté de penser. La façon dont le scénario amène le moment où la création échappe à son créateur, en étant tenté par l’amour, confère une dimension métaphysique à Endhiran. L’autre composante essentielle de ce film est l’humour, simple et percutant. Les épisodes du robot à la découverte du monde, sont marqués par le flair humoristique de Sujatha, avec des répliques aussi évidentes qu’amusantes. On connaît bien la conscience sociale de Shankar, qui ne manque jamais de critiquer les défaillances du système dans ses films, et Endhiran ne fait pas exception à la règle, à la différence que le style Sujatha lui permet de le faire avec légèreté.


Le film ne s’arrête pas au charisme de Rajinikanth ou au charme d’Aishwarya Rai Bachchan, il pose une question essentielle sur les responsabilités de la science vis-à-vis de l’humanité. Endhiran illustre à sa façon la phrase de Rabelais : "science sans conscience n’est que ruine de l’âme". Le film aurait pu se résumer à une débauche d’effets spéciaux avec un scénario manquant de substance, mais le résultat est une agréable surprise. Là où I, Robot spéculait sur l’éventualité de la conscience artificielle, Endhiran anticipe et passe à l’étape suivante : que se passe-t-il lorsqu’un robot se met à penser ? N’hésitez pas à le découvrir, car Endhiran - The Robot est un pur divertissement qui n’en oublie pas d’être intelligent.

Ma note : 8




L’avis de Guiridja :

Endhiran, le dernier film de Shankar, A.R. Rahman et la Superstar Rajinikanth, vient à peine de sortir qu’il s’apparente déjà à un raz-de-marée qui emporte tout sur son passage (meilleurs démarrages, recettes records, etc). Et pour cause, le film est prometteur et la plupart des promesses sont
tenues, ce qui n’était pas évident au vu de la conjoncture économique que le film a traversée.


Mais revenons à l’essentiel, le film : c’est du grand Shankar, on y retrouve la trame de ses autres films (de ce fait, soit on adhère, soit on déteste). Étant une grande fan de la Superstar, dès le générique j’ai été conquise, mais cela ne m’a pas empêché de prendre du recul afin d’analyser un peu ce film, et c’est
peut-être l’un des gros points forts de ce réalisateur, nous laisser apprécier le film et nous pousser à nous questionner après.


L’intrigue de Endhiran est assez simple pour être comprise par le plus grand nombre : un triangle amoureux dont l’enjeu n’est autre que la belle Aishwarya Rai Bachchan, qu’on ne présente plus. Ce n’est pas son premier film tamoul et elle s’y fond avec beaucoup de naturel. J’ai beaucoup apprécié son jeu, tout en grâce et en force. Il faut dire que la belle a de la présence et, ma foi, c’est au moins ce qu’il faut pour tenir face à un Rajni des grands jours.


En effet, on retrouve notre Superstar Rajni mais aussi, au fil du film, on a l’immense plaisir de voir évoluer sous nos yeux Rajni l’acteur. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on partage les émotions des deux personnages qu’il incarne. Et c’est peut-être là que Shankar m’a le plus troublée, dans son canevas que je croyais avoir discerné assez rapidement.


Dans Sivaji - The Boss, le grand méchant était bien défini, avec la musique et les ralentis de vigueur, mais ici cela devient plus subtil. Celui qui fait office d’ennemi ne sert que de levier et Rajni devient omnipotent. Il est le positif et le négatif, il est le bien contre le mal, l’émotion contre la raison, l’humain contre le métal. Là où un autre acteur aurait joué sur la caricature de ces grands opposés, Rajni joue la carte de la subtilité en montrant à quel point il est un grand acteur et que ce titre de Superstar est pleinement justifié. Comme d’habitude, il est tour à tour drôle et percutant, mais cette fois-ci, il y a une profondeur et une consistance que je n’avais pas ressenties dans Sivaji. Cela étant sûrement dû au scénario qui tient la route et qui a de la matière, ainsi qu’à la direction d’acteurs efficace.


Endhiran nous emporte dans une débauche d’effets spéciaux plutôt bien faits, même si à mon sens, je les trouve trop abondants. Le film aurait gagné en profondeur si le dosage des effets visuels avait été revu à la baisse. Il ne faut pas s’attendre à un Matrix et autre Terminator. Bien que les effets spéciaux soient bien réalisés, les images de synthèse sont à mon goût trop présentes et, pour le coup, de moins bonne qualité. Mais cela n’affecte pas trop le rendu global du film, qui reste de très bonne facture et n’a rien à envier aux productions occidentales. Clin d’œil ou affabulation de fan de films fantastiques, un aspect des dernières scènes du film m’a fait penser aux fameux Gremlins de Joe Dante. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n’ont pas encore vu le film, mais si cette "coïncidence" n’en est pas une, ce dont je suis sûre, c’est vraiment un sympathique hommage à ce film-culte.


L’action est vraiment bien continue et les scènes de baston parfaitement chorégraphiées (HS : j’ai été complètement déconcentrée par un des cascadeurs qui est le sosie du très beau Arya, pour le coup ça m’a fait un choc ! mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle j’ai aimé les scènes de
baston d^.^b).


Mention spéciale pour la scène originale et vraiment sympathique avec nos amis les moustiques ! Rangusky, Choléra Jasmine et consorts ! Délirant !

La musique de A.R. Rahman ne m’a pas particulièrement touchée. Peut-être que j’en attendais beaucoup et j’ai été au final un peu déçue. Seules les deux dernières chansons de Chitti m’ont plu, idem pour les chorégraphies, ensemble plutôt mitigé. Aucune ne se démarque du lot.


Les humoristes n’ont pas le poids de Vivek ou Vadivelu et c’est bien dommage, ils s’en sortent pas mal, mais on reste un peu sur sa faim de ce côté-là. Heureusement, Rajni assure une bonne partie des gags qui, pour le coup, sont plus drôles et nous font oublier ces erreurs de casting.

Endhiran aborde le thème de l’humanisation des machines, thème qui a été plusieurs fois abordé dans le domaine de la science-fiction certes, mais il le fait de manière brillante et le film est servi par une brochette d’acteurs au top de leur forme.


Pour revenir aux critiques qui ont été faites par la presse française, basées visiblement sur la bande-annonce, je trouve ça bien dommage de cataloguer ce film dans le registre des navets en s’appuyant uniquement sur quelques images, sans même en comprendre la signification (personnellement j’ai un doute sur la maîtrise de la langue tamoule de ces personnes). Pour ceux qui ont vu le film, ils comprendront que rien n’a été laissé au hasard par Sir Shankar et qu’une image sortie de son contexte ne veut pas dire grand-chose.


Ma note : 9

Commentaires
19 commentaires
En réponse à snake - le 23/10/2010 à 19:30

bizarre, y a des passages ou j’ai l’impression de me relire.. ;)

excellente critique en tout cas ! bravo.

PS : oui le film sera doublé en anglais (XD) et sera complété de 7 min de scene inédites en 3D. (tiens comme pour Avatar^^ ?)

j espère vraiment que le bluray ou le dvd seront sou-titrés Français…. au moins la version DVD hindi, je dis ça parce que le film était déjà sou-titré anglais lors de la projection, les éditeurs peuvent au moins faire l’effort de le traduire dans d’autre langue vu que l’anglais est deja fait…d’autant plus que le film est un hit international…

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Py le 01/09/2017 à 22:36

Pourquoi le film n’ est pas en francais,c’est tellement bien ce film ,j en rigole meme ci je comprend rien ….. Vite une version en francais !!!! Ca va marcher

Marine le 14/09/2014 à 20:22

Je viens de découvrir le film. C’est sympa, drôle, moral, etc.
Dès le début, on sent bien que l’idée du scientifique est puante : créer un super robot pour le donner à l’armée ! Bah voyons, c’est sûr que ça va arranger l’état du monde. Après, reste à savoir comment ça foire.
Rajni dans son triple rôle est génial, pour un peu on pourrait se dire qu’il est schizo.
Mais JC, je ne suis pas d’accord avec toi, Aishwarya Rai n’a pas un rôle de plante verte (comparé à ce que j’ai vu d’autre dans le cinéma tamoul cette année… et même hindi).
Côté chanson, je ne me suis pas remise du Kilimanjaro au Pérou, peut-être un hommage du réalisateur à une de ses anciennes copie de géographie où il se serait planté.
Et comme Guiridja, j’ai adoré la scène avec les moustiques, tordant.

Un très bon après-midi pour moi ^^

Anne le 21/09/2011 à 00:38

Un des meilleurs films de ces dernières années. Du grand spectacle. A voir et à revoir, pour les fans comme pour les non-fans !

clem le 10/04/2011 à 22:19

Serie z made in India ? ça existe avec Endhiran !!

Gandhi Tata le 02/09/2011 à 12:27

Zéro pointé des commentaires ? bravo à vous clem !

Madhurifan le 07/12/2010 à 10:31

J’ai enfin pu le voir et j’ai été un peu déçu. Il faut dire que j’avais beaucoup aimé Siviji The Boss, aussi bien l’histoire que la beauté des images.

Ici, j’ai trouvé l’histoire assez moyenne et prévisible. Quant à l’image elle a moins de peps.

Restent les acteurs. Aishwarya est franchement d’une beauté à couper le souffle mais je trouve l’écart d’age avec Rajni assez déstabilisant.

Quant aux effets spéciaux ils sont vraiment spectaculaires mais pas du tout réalistes. Par "pas réaliste", je veux dire qu’on SENT que c’est de l’image de synthèse et je trouve que c’est plutôt raté de ce coté.

Bref, pour moi, au final, un film plutôt sympa qu’on peut regarder sans s’ennuyer mais une déception quand même.

francelisel le 03/11/2010 à 11:45

Lord Rajinikanth to save the world

The Ultimate Saviour
By Aparajita Ghosh
Wed, Nov 03, 2010 07:18:08 GMT
Comments (0)

Can it be more befitting for a star of Rajinikanth’s status to play a character that saves the world from ruin ?

Yes, the mega star of Tamil cinema, who has temples built to his name and legions of fans who worship him, is set to play a character inspired by lord Krishna in daughter Soundarya Rajinikanth’s production titled Hara.

The movie, to be made in 3D format, was previously titled Sultan - The Warrior. But after the super duper success of Endhiran (Robot) it has been revamped, rechristened and bettered into a bigger film than it was earlier intended to be.

The film will have a period look and Rajinikanth will play an armour-clad warrior who saves the world from apocalyptic destruction.

Needless to say it will have action and stunts galore, all highlighting Rajini’s inimitable style.

Even at 60, Rajini sir is indefatigable

apunkachoice.com

Gandhi tata le 03/11/2010 à 13:32

C’est super de nous faire partager cet article sur son prochain film mais il faudrait le traduire ou retranscrire en français, c’est la politique du site.

Sinon je ne vois pas le rapport entre cette article qui parle de sultan the warrior qui a été rebaptisé Hara et Endhiran…. enfin mis à part Rajnikanth, il n’y a aucun rapport. C’est juste une transition foireuse pour évoquer le renommage de ce film d’animation, de plus, le journaliste semble avoir quelques lacunes en mythologie indienne, car Hara est un des noms de Shiva, pour parler du dieu Krishna ou plutôt Vishnu dont il est l’incarnation, c’est Hari.

Le ton déplacé de l’article et la référence sur son âge, nous en dit long sur la frustration de l’auteur qui doit nous venir du Nord de l’Inde, peut être ne s’est il pas remis du fait que Endhiran ait éclaté tour à tour : Dabangg, 3idiots et My name is Khan au niveau du démarrage…. C’est la vie tout le monde ne s’appelle pas Rajni ;)

Pour info, si vous n’êtes pas familière avec le cinéma indien, on se chambre régulièrement entre nordistes et sudistes, ce qui nous empêche pas d’aimer Sharukh au Sud ou Sri Devi au Nord (oui oui Sri Devi est un pur produit du Sud :D pareil pour Hema Malini :p )

gt

francelisel le 02/11/2010 à 16:45

J’ai acheté le DVD et j’ai regardé les sous-titres anglais, médiocres et incomplets mais moins pires que ceux en français.
Ce film m’a beaucoup déçue. Je l’ai trouvé du niveau d’un téléfilm avec un manque de profondeur. C’est une ode à la vedette masculine qui surjoue et n’a pas l’âge du rôle (trop âgé). C’est parfait pour les fans de l’acteur, mais cela ne me donne pas envie de voir d’autres films avec lui. Ce film est aussi stéréotypé que pauvre en scénario.
A côté de Terminator, Total Recall et autres Aliens, le propos est faiblard dans le fond et la forme. Les effets spéciaux n’ont rien de renversant. Ce téléfilm a le charme de l’enfance et serait parfait dans une production Disney.
Je constate son succès, mais je ne comprends pas les raisons autres que le culte de l’acteur, le matraquage publicitaire et le prestige patriotique du budget. Ash fait de la figuration dans un rôle de belle poupée. Elle vaut mieux que cette caricature.
L’acteur principal a été grand dans le passé selon les auteurs du site. Je vais donc chercher un film pour juger de ses qualités qui n’apparaissent pas ici pour les "non-fans".
Mes propos vont déplaire…

Gandhi tata le 03/11/2010 à 00:58

"Mes propos vont déplaire…"

Ah non non absolument pas, on ne peut pas tous aimer tous les films et nous vous remercions au contraire d’exprimer un avis différent qui est parfaitement respectable.

La qualité des sous-titres est essentiel pour comprendre le film et la profondeur justement, ne tient pas dans les scènes d’action ou de romance du film mais dans les propos et pour saisir cela, vous devez revoir le film avec de bons sous titre, je vous l’assure, parce que je ne m’attendais à rien de plus qu’un film à la gloire de Rajni, dont je suis fan, mais la réflexion sur les robots m’a agréablement surpris.

Sinon le film n’est quand même pas du niveau d’un téléfilm, enfin ça dépend de ce que vous entendez par téléfilm, si vous me dites qu’il est en dessous d’un épisode de Battlestar Galactica, oui absolument, mais nous ne jouons pas dans la même cour et le public visé n’est pas le même. C’est certain que la déception est au rendez vous quand vous placez la barre à une hauteur où même le plus cher des films français comme Astérix aux jeux olympique s’avère être une bouse innommable. Perso, Endhiran a plus de profondeur que la majorité des grosses productions tamoules ou même hindi. Si vous cherchez la profondeur, vous trouverez d’autres films plus terre à terre qui n’ont rien à envier aux films d’auteurs internationaux.

A côté des films que vous citez, Endhiran est surement pauvre dans la forme, on ne rivalise pas avec des classiques de la SF, mais absolument pas dans le fond, car il suit vraiment une trame qui est fidèle aux codes de ce genre : tout commence avec une découverte, cette découverte est doté des sentiments à l’image de son créateur, enfin, la création échappe à son créateur en découvrant l’amour…. On retrouve bcp de références tant au niveau SF que biblique, on peut difficilement faire plus profond. Je suis d’accord avec vous que la présentation est quelque peu maladroite, d’ailleurs dans ma critique je ne soutiens que le scénariste et jamais le réalisateur, car pour moi, ce n’est pas lui qui fait pas décoller le film.

Ensuite vous dites que c’est une ode à l’acteur principal, c’est vrai en partie, mais si vous voyez ses deux derniers films, vous trouverez que l’ode est grotesque et que ça vire à la dévotion dans le sens ridicule du terme. Bref, Endhiran est le film où cet aspect là n’est pas démesuré et même si l’acteur n’a pas l’âge du rôle(on parle bien du jeune scientifique), il est en revanche, parfaitement compétent pour celui du robot. Son jeu est minimaliste au possible mais il rend son personne absolument crédible. Après si vous avez été choqué par les nombreuses doublures qui se battent pour lui ou dansent pour lui, et bien c’est pareil pour n’importe quel acteur occidental dans un film hollywoodien, sauf qu’ici l’illusion ne prend pas avec les non fans, car on ne voit qu’un pépé de 61ans, alors que pour les fans, c’est dieu en personne :D

Enfin, je vous conseille au contraire de voir d’autres films avec lui car c’est un acteur magnifique, je vous donne quelques titres ici dont vous direz des nouvelles :

Mullum Malarum => celui là est un must see

Aarilirunthu Arubathu Varai => les échecs et les déceptions de la vie d’un homme, absolument émouvant

Moondru Mudichu => avant d’être un héros, Rajni a longtemps été un méchant, très méchant.

Thalapathi => belle histoire d’amitié, un grd film de gangster

voilà merci pour votre réaction

gt

gorka le 01/11/2010 à 20:52

957 pages de review !!

Amanpreet le 02/11/2010 à 03:59

whaaaaat ?

Guiridja le 29/10/2010 à 23:34

snake : c’est sûrement que les grands esprits se rencontre d^.^b

cindy : c’est vrai qu’il existe des films tamoul qui bénéficient de sous titre en français vraiment bien fait, mais c’est rarement des grosses production :( (ex : Anniyan ; Sivaji the boss … etc)

Mais bon, l’espoir fait vivre !! faut y croire, avec une sortie du film en VA y’a peut être une chance d’avoir des sous titre en français.

cindy le 28/10/2010 à 20:57

Merci pour vos critiques.

Vivement que le dvd sorte….!!! La version kolly sous-titré français, ça serait vraiment bien…. On peut espérer, "Vinnaithaandi Varuvaaya" (avec Simbu) est bien sorti en version sous-titré anglais et sous-titré français….!!!!

snake le 23/10/2010 à 19:30

bizarre, y a des passages ou j’ai l’impression de me relire.. ;)

excellente critique en tout cas ! bravo.

PS : oui le film sera doublé en anglais (XD) et sera complété de 7 min de scene inédites en 3D. (tiens comme pour Avatar^^ ?)

j espère vraiment que le bluray ou le dvd seront sou-titrés Français…. au moins la version DVD hindi, je dis ça parce que le film était déjà sou-titré anglais lors de la projection, les éditeurs peuvent au moins faire l’effort de le traduire dans d’autre langue vu que l’anglais est deja fait…d’autant plus que le film est un hit international…

anonyme le 22/10/2010 à 23:34

Ben maintenant, après cette critique construite - et surtout objective, venant de la part des deux supers fans de la superstar - j’ai encore plus envie de le voir ce film (mieux que I, Robot dites vous ?? >.<) , de découvrir RAJINIKANTH….

J’attendrais qu’il sorte avec sous-titres convenable (au moins anglais).

Quand aux soi-disantes critiques, je ne leur accorde pas d’importance ; ce ne sont même pas des critiques de cinéphiles, mais quelques méchanceté balancé par des personnes sans aucunes connaissances et surtout pleines d’a-priori négatifs sur cinéma indien (et je n’en doute, sur tout cinéma qui n’est pas hollywoodien ou francais), donc elles n’ont aucune valeur a mes yeux ! Même si je trpuve cela désolant !

Donc, au plaisir de voir le film et vs faire partager mon avis ^^

Madhurifan le 22/10/2010 à 12:32

D’abord bravo à tous les deux pour cette super critique fleuve !!!

Par contre quand vous dites "Pour revenir aux critiques qui ont été faites par la presse française… (personnellement j’ai un doute sur la maîtrise de la langue tamoule de ces personnes).", ben oui c’est bien le problème. Pour un film aussi important le distributeur aurait pu faire un effort et nous offrir une version avec de beaux sous-titres français. J’imagine que, vu le budget, c’est pas ça qui aurait coulé la production. Dommage de rater une si belle occasion de donner envie de découvrir les films et les vedettes su sud.

Mais maintenant que vous nous avez bien collé l’envie de le voir ce film, est-ce qu’on sait quand il va sortir en dvd (ou blue-ray) ?

Guiridja le 22/10/2010 à 15:28

Merci à toi d’avoir lu notre pavé d^.^b Maintenant pour les quelques critiques de presse dont je parle, c’est pas vraiment des critiques. Pour moi c’est plus de la bêtise méchante et gratuite (les personnes parlent pour parler sans faire la moindre recherche sur le sujet)

Pour le sous-titrage, le cinéma indien en général en France n’est pas "crédible" et c’est bien dommage. Là en plus c’est du Kollywood (pas Bolly pas SRK : pas vendeur). Donc le VOSTFRr, peut-être, mais dans quelques années sur Arte.

Note : On ne l’a pas précisé mais le film était en VOSTA. C’est toujours mieux que rien. Pour le blue-ray je ne sais pas, mais je pense qu’il y en aura peut-être, vue l’équipe du film.

Et actuellement il y a des rumeurs sur une sortie en 3D en anglais et peut être une suite. J’espère avoir un peu répondu à tes questions.

tohru le 22/10/2010 à 11:15

Merci pour cette critique GT et Guiridja *^.^*

Le film ne laisse clairement pas indifférent, et vaut le détour. La question de l’humanisation du robot est bien traitée, et Rajni montre qu’il peut porter ce film à lui tout seul : il est omniprésent, et est vraiment excellent dans son interprétation de Robot et de savant.
Aish se débrouille bien et arrive à répondre à la prestance ce Rajni (mais pourquoi ses chorés sont ridicules ???! Ils avaient une superbe danseuse pourtant. … !).