Don 2
Langue | Hindi |
Genres | Film d’action, Film de gangsters |
Dir. Photo | Jason West |
Acteurs | Shah Rukh Khan, Priyanka Chopra, Om Puri, Boman Irani, Lara Dutta, Kunal Kapoor |
Dir. Musical | Shankar-Ehsaan-Loy |
Parolier | Javed Akhtar |
Chanteurs | Vishal Dadlani, Anusha Mani, KK, Shah Rukh Khan, Shankar Mahadevan, Usha Uthup, Sunitha Sarathy, Caralisa Monteiro |
Producteurs | Farhan Akhtar, Ritesh Sidhwani, Shah Rukh Khan |
Durée | 146 mn |
Don 2 s’ouvre sur un SRK au look décalé, nous laissant entrevoir des aventures encore plus déjantées que Don, le premier…
En plus, la scène d’après, il se rend. Quoi ??? Don, se rendre ???
Même pour faire alliance avec son vieil ennemi Vardhaan, c’est quand même gonflé… Vardhaan, quant à lui, n’a pas du tout envie de retrouver Don… mais il détient des secrets juteux.
Et puis, qui peut résister au charme de Don ? Quand il est décidé, notamment à acheter sa liberté, même Roma se laisserait bien tenter…
Entre-temps, Don a retrouvé son look "métrosexuel", dommage !
Qui sait ce que cache le cerveau bien huilé de Don, parti pour le braquage du siècle (siècle encore nouveau, certes), genre Ocean’s 11/12, il porte les mêmes lunettes que Brad Pitt, va-t-il faire encore mieux, encore plus, encore…
Bon, cette histoire de braquage berlinois ne va pas nous décoiffer (lui non plus d’ailleurs), mais elle est bien menée, bien rythmée, bien interprétée, pleine de rebondissements à la Don : confiance, trahison sont les ressorts de l’histoire, et nous maintiennent en haleine. Bien raisonnablement, certes, on en a déjà vu plein, des braquages au cinéma, et celui-ci n’est pas plus original que les autres, et moins acrobatique que Dhoom 2, pour ne citer que celui-là. On reste sur sa faim. Don 2 se contente de raconter les rouages d’un braqueur génial. Mais juste d’un braqueur, il manque ce charme bien spécial, le machiavélisme, la dose d’irrationnel, qui faisait de Don, le premier, l’original (même revu et modernisé par Farhan Akhtar) un personnage hors du commun. Il manque aussi à Don 2 le charme Bollywood, fait de supplément d’âme et d’émotion… qu’on cherche vainement. D’ailleurs, il y a peu de clips, et il faut attendre celui du générique de fin pour trouver un peu de ce monde onirique qu’on aurait bien aimé ressentir au cours du film.
Les acteurs jouent bien, Shah Rukh Khan est dans son personnage, Priyanka aussi, Boman Irani est aussi tortueux que dans le Don précédent, les autres sont plutôt réduits à la figuration, même Om Puri, Lara Dutta et Kunal Kapoor. Don 2 est un bon film d’action formaté pour plaire à tous. Mais sans plus.
Le film est actuellement disponible avec un très bon sous-titrage en français ; ce qui est devenu inhabituel.
Cela devient contreproductif d’attaquer un film avant de l’avoir vu dans des conditions réelles bonnes pour le suivre .
Tout le travail fait par SKR notamment pour que le cinéma indien vive dans un contexte global actuellement détenu par les USA est sapé inutilement .
Ce film est bien meilleur que des tas de thrillers américains et totalement original pour le sujet et le caractère du personnage principal et il a réussi a obtenir une place dans ce registre autant aux USA qu’en Angleterre .
Il ne s’agit pas d’un "bollywood" alors pourquoi désirer qu’il le soit quand tant d’autres films de ce genre existe ?
SKR sait que bollywood est en sursis si il n’y a pas une volonté afin de produire tout type de films avec une exigence de qualité à la hauteur de celle d’hollywood possible car ils ont des moyens exorbitants de production et de diffusion.
Les deux films faits en 2011 sont de cet ordre là et une réussite n’en déplaisent aux détracteurs qui abondent ,mais ils leur manquent une diffusion hors le circuit NRI qui cherchent un certain type de films et hors fans de bollywood pour les mêmes raisons .
Avant la seconde guerre mondiale le marché du cinéma était international avec des productions de qualité et nombreuses autant en France qu’en Allemagne, qu’en Italie et aussi en Egypte , ors il ne reste plus rien de tout cela : tous ces pays produisent peu ou et peu de grands films car ils n’ont plus les moyens de le faire et la diffusion est restreinte .Ils n’ont jamais pu faire face aux sommes énormes mises pour produire des blockbusters aux USA.
Les USA produisent 500 films par an et ils sont attentifs à ne diffuser que les films formatés pour une diffusion internationale ; leur marché intérieur diffusant 93% de films uniquement américains , dont leur 500 films que nous ne connaissons pas .La marge de diffusion pour les films étrangers est donc de 7% .
Et elle est de 50 % chez nous : voilà la clef de de leur réussite, car dans ces 50%, ils tiennent la plus grosse part de marché.
Le même procédé est en route en Inde qui a ouvert son marché à Hollywood et les moyens sont à diviser par 56 , même si le pays est 56 fois moins cher .
Ce n’est pas Rockstar qui va relever le défi ; sans doute le film le plus ridicule pour une diffusion internationale car totalement à côté de son titre par le contenu et avec un acteur de second ordre tel que Ranbir Kapoor .
Les grandes familles risquent elles-même de torpiller leur propre production à soutenir des acteurs ou actrices sans talent uniquement par souci du lignage .
Ce n’est pas que les talents manquent mais il y a ce problème auquel s’ajoute celui de n’avoir aucune réelle connaissance du monde global à l’exception de la vie de jet-set .
Le film de Sonia Akhtar en est un exemple :certes il est bien filmé, certes les personnages ont des préoccupations très éloignées de la représentation de l’Inde et semblent occidentaux au possible mais ce type de films était à la mode dans les années 70 , voire début des années 80 en Europe ; depuis le monde a changé .
L’univers reste un univers très , très privilégié ,avec un luxe qui reste son principal vecteur .
Le talent de SKR est inconstestable car sa capacité à jouer dans tout type de films réelle et tout type de caractères mais il tient aussi à son intelligence quand aux choix souvent précurseurs qu’il a fait .
Cela agace mais c’est un fait et Aamir Khan est très loin derrière car il choisit des succès et des succès qui ne franchissent pas les frontières , outre que son jeu est souvent inadapté aux films choisis.
Salman Khan est parfait dans son registre mais là aussi l’audience extérieure sera réduite et l’est .
Reste de "petits films" bons certes comme il y en a partout dans le monde et dont la diffusion est aussi restreinte partout dans le monde .
Bollywood et le cinéma indien dans son ensemble peut proposer autre chose mais en ayant une exigence de casting, de réalisation etc.
Une grande partie des films de SKR ont répondu à ces attentes à chaque période ;et ont permis une diffusion de qualité qui tient aussi au fait d’un travail de co-acting remarquable de SKR qui optimise le travail et le jeu de ses co-acteurs et co-actrices et rendent certaines scènes mémorables , voire inoubliables .
En découvrant le cinéma hindi , c’est une réflexion que je me suis faite mais aussi les membres de mon entourage avec lesquels je partage cette découverte .
Ce n’est pas qu’ils n’aiment pas d’autres films , d’autres acteurs mais c’est le constat qu’ils font .
Tout comme le constat que la diversité des films de la carrière de SKR , changeant la vision et multipliant les visions possibles autant que les sujets.
My name is Khan est à l’écran à Hong-Kong et Washington depuis deux ans , pourquoi ? Parce que les spectateurs sont stupéfaits du jeu de SKR sur un sujet aussi ambitieux que réel .
Quel acteur tient à l’écran si longtemps dans des pays aussi différents de culture sur un sujet aussi difficile ?
Depuis Charlie Chaplin aucun acteur n’a conquis le monde aussi sûrement que lui le fait ,sans pour autant avoir créer un personnage , mais par son jeu qui atteint même ceux ou celles qui a priori n’auraient jamais pensé l’être et c’est souvent le premier constat fait :sans lui, je ne me serai jamais tourné vers Bollywood et pour le divertissement autant que pour des sujets dits plus profonds .
C’est un "passeur" et tel est le rôle d’un artiste de talent.