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Raanjhanaa

Traduction : L'Aimée

Bande originale

Raanjhanaa
Banarasiya
Piya Milenge
Ay Sakhi
Nazar Laaye
Tu Mun Shudi
Aise Na Dekho
The Land of Shiva
Tum Tak

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La critique de Fantastikindia

Par Jawadsoprano, Gorkita
Publié le 24 juin 2013

Note :
(8/10)

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Galerie

Raanjhanaa marque les débuts de Dhanush dans le cinéma Hindi. Star confirmée du cinéma tamoul depuis près de 10 ans, le trentenaire met son expérience au profit d’une histoire romantique vraiment pas comme les autres.

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Youpi j’arrive à Bollywood !

Kundan (Dhanush) est le fils modeste d’un prêtre hindou à Vanarasi (ou Bénarès). Il tombe amoureux dès son plus jeune âge de la fille de bonne famille musulmane Zoya (Sonam Kapoor). Cet amour à sens unique perdurera dans le cœur de Kundan durant les huit ans d’une séparation forcée. Mais de retour à Bénarès au terme de ses études, Zoya a de tout autres projets…

Ce qui débute comme la plus classique des histoires romantiques va prendre une tournure totalement inattendue, qui déroutera plus d’une fois un spectateur balloté tout au long des 2h20 du voyage d’une émotion forte à une autre.

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La Dolce Vita à l’indienne

Deux ans après le succès surprise de la comédie romantique Tanu Weds Manu, Anand L. Rai à choisi de confier le rôle principal de Raanjhanaa à Dhanush, et celui de Zoya à la fille d’Anil Kapoor, Sonam Kapoor. Et ces rôles pourtant initialement destinés à Shahid Kapoor et Sonakshi Seena semblent au final taillés sur mesure pour les deux acteurs tant leur performance est le point d’éclat du film. Le scénario est issu de la plume d’Himanshu Sharma, déjà auteur de Tanu Weds Manu, qui fait référence à l’amour obsessionnel de Ranja dans le classique Heer-Ranjha puisque Raanjhanaa est une variante d’appellation de l’amoureux transi.

Zoya serait-elle prête à tout par amour ?

Présenté comme un flashback, le film nous plonge tout d’abord dans les rues grouillantes de vie de Bénarès et nous invite à suivre une romance naissante entre deux enfants, puis deux jeunes gens. On ne peut qu’être qu’enthousiastes devant cette histoire tendre et rafraîchissante dans laquelle Vanarasi est un personnage à part entière, haut en couleur. Pour cela remercions Natarajan Subramaniam, directeur de la photographie qui nous en met plein la vue dans les nombreuses scènes d’extérieur, sans jamais en faire trop. On n’oubliera pas ainsi de citer certains clips visuellement splendides, notamment ceux de Raanjhanaa (durant la fête de holi) ou Banarasiya qui peuvent être considérés comme de nouvelles références en la matière. Mais cet esthétisme n’est pas de l’angélisme et les rues de Bénarès comptent leur lot d’enfants des rues et d’immondices. Le réalisateur accorde en effet une importance toute particulière à l’aspect social comme on le verra par la suite.

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Les sentiments dévoilés

Cette entrée en matière de Dhanush à Bollywood est l’occasion pour l’acteur de nous faire toute la démonstration de sa versatilité : tour à tour amoureux transi, amusant et touchant, puis comme la tournure des événements du film, sombrant devenant dramatique, désespéré et au bord du gouffre. Performance d’autant plus notable que les personnages tamouls dans le cinéma hindi sont trop souvent des faire valoir ou des caricatures. Sonam trouve, quant à elle, pour la première fois un rôle révélant son potentiel, dans lequel apparence et interprétation revêtent un naturel qu’on ne lui connaissait pas. Mais ces deux héros ne sont pas seuls et parmi les nombreuses surprises insoupçonnées du film, on notera le présence remarquée de Abhay Deol.

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Zoya et son mentor politique

La partie musicale à quant à elle était confiée a A.R. Rahman, et même les moins adeptes du maestro tamoul seront conquis par une bande originale en parfaite symbiose avec l’histoire, totalement au service du film, qui ne cherche pas à briller mais enchaîne pourtant les morceaux (traditionnels pour la plupart) dont la mélodie habitera le cœur des spectateurs longtemps après la fin de la séance. Cet album prend toute sa dimension après avoir vu l’œuvre, l’écoute seule ne permettait pas d’en apprécier toute la qualité.

La première partie de Raanjhanaa est placée sous le signe de la comédie et de la romance, emplie de rires et de danse, de légèreté, de couleurs et d’odeurs. Après l’entracte l’atmosphère change totalement et on entre dans une partie politique qui pourra dérouter certains et faire regretter l’insouciance et la désinvolture du début. Cependant il ne s’agit que du catalyseur dramatique qui nous conduit vers un final d’une grande intensité totalement inattendu.

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Les couleurs de Holi

L’intrigue a priori romantique diffère totalement des romances bollywoodiennes classiques. Tout d’abord chaque personnage porte avec lui sa part d’ombre que l’on découvre petit à petit au cours du film, bien souvent à l’occasion de twists tout aussi imprévisibles que dramatiques. Ensuite l’aspect social est particulièrement développé, une caractéristique que l’on retrouve plus volontiers dans le cinéma hindi de la fin des années 70 ou dans le cinéma du sud. À ce titre, Raanjhanaa rappellera Alaipayuthey par son aspect romance sociale ou encore Kaadhal pour le néo-réalisme de son histoire d’amour.

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Kundan et son fidèle Murari

Par ailleurs, le film attache une importance particulière a l’atmosphère et à l’immersion du spectateur. Pour y parvenir le réalisateur s’appuie notamment sur le soin des détails et la cohérence de la description de la ville, de ses habitants et de leur vie quotidienne (à l’image de la plongée dans Dehli que constituait Delhi-6). Mais le gros de l’immersion est dû à la profondeur des personnages secondaires, le fidèle Murari et l’éprise éternellement éconduite Bindiya, qu’on aura l’impression de côtoyer depuis de nombreuses années au terme de la projection.

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L’étonnante Bindya

On notera que la version doublée en tamoul, Ambikapathy, sortira une semaine après la version hindi dans le sud du pays. La notoriété de Dhanush et de la musique, mais aussi le démarrage encourageant de la version hindi assurant un bel avenir au film ont motivé les producteurs pour augmenter le nombre de copies.

On ressort de la salle bouleversés, chavirés et malmenés par une histoire profonde et touchante sans concession qui ne cède jamais aux sirènes de Bollywood. Des personnages forts dont on aurait aimé partager plus longtemps les aventures, et des interprétations à la hauteur avec notamment un Dhanush époustouflant. Le tout magnifié par une musique et une cinématographie totalement dédiés à la mise en valeur de l’histoire. Et même si la partie politique pourra en rebuter certains, ne boudons pas notre plaisir et saluons Raanjhanaa qui confirme le renouveau tant attendu de la romance hindi.


Bande-annonce

Commentaires
8 commentaires
En réponse à Gandhi Tata - le 10/07/2013 à 00:06

Vu auj. - Ce qui commence comme une comédie romantique est en réalité une réflexion sur la culpabilité et la rédemption. C’est profond, ça vise assez juste et les personnages sont humains. Ce qui manque trop souvent au cinéma indien, c’est l’authenticité et le réalisme, Raanjhanaa démontre de belle manière qu’on peut insuffler du vrai dans un cadre bollywoodien. Les acteurs sont tous excellents et je dirai même parfaits ! De la tête d’affiche, jusqu’aux rôles mineurs, ils font tous, du très très bon boulot. Dhanush pour son premier rôle à Mumbai, expose de belle manière son immense talent, et explose littéralement à l’écran. C’est simple, il fait rire, pleurer, grincer des dents et j’en passe. Dhanush fait partie des rares acteurs à pouvoir vous retourner émotionnellement et vous captiver de bout en bout avec un jeu au service du personnage. Le mec a une palette d’émotions sous le manteau et il n’y a qu’à demander ! Chapeau bas à Dhanush et j’étais personnellement très fier, étant donné qu’il est tamoul. Sonam Kapoor est WOUAW ! Elle hérite d’un rôle assez particulier, que peu d’actrices accepteraient. Mais elle interprète à merveille, ce personnage de Zoya, à la fois tendre, égoïste, individualiste, charmante, menteuse, manipulatrice et sacrément garce. On tombe instantanément amoureux dans les premières minutes, avant de lui souhaiter la mort la plus atroce, à quelques passages. Elle fait un travail assez notable, pour faire évoluer son rôle et lui imposer des moments de complexité, où on ne sait pas trop de quel côté elle va pencher. On pensait l’avoir perdu pour le cinéma, mais elle éclabousse tout de sa grâce et son jeu. Du côté des faux-pas, on peu déplorer quelques invraisemblances, quant à la mémoire défaillante de Zoya et le propos assez sexiste, qui présente la femme comme la corruptrice, doublée d’une manipulatrice. La musique est très bonne, avec pas mal de morceaux qui rappellent du vintage Rahman, et la bande son habille de manière mesurée et appropriée les images. Raanjhanaa est incontestablement, le meilleur film de l’année 2013 à Bollywood. ***/****

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Noella le 28/10/2013 à 19:04

Bouleversant ! Cela faisait longtemps ….et je partage aussi votre critique ;pourtant au départ j’étais réticente à propos de Sonam Kapoor mais elle est bien et heureusement que cela n’a pas été le couple initialement prévu ..à voir et à revoir ..

Raj Aryan le 10/07/2013 à 20:16

Je partage vos analyses sur la qualité du film et de l’interprétation de Dhanush.
Je suis allé voir ce film trois fois à Saint-Denis et à chaque fois j’ai été bouleversé au point de pleurer à chaque fois à la fin.
Ce film est en effet une claque (magistralement administrée par Dhanush) et l’un des meilleurs films hindi que j’ai vu.

Sofy_pff le 10/07/2013 à 00:58

Voilà bien longtemps que je n’avais pas été chamboulée comme ça en sortant du ciné.

Je m’étais bien gardée de lire/regarder quoi que ce soit d’autre que la BA de Raanjhanaa avant de le voir. Je me préparais donc à switcher en mode midinette de 15 ans et à savourer une petite romance bien sucrée… Et là… la claque !

J’ai même pas de mot pour qualifier la prestation de Dhanush, que je n’avais vu que dans Confrontations (j’ai oublié le titre en tamoul…). Que d’émotions ! Et quelle énergie ! J’en suis encore toute retournée.

Et quel plaisir d’avoir Abhay Dheol au casting de ce petit bijoux. C’est pour moi définitivement un gage de qualité.

Je suis en revanche beaucoup plus réservée sur Sonam Kapoor. Moi, je ne vois pas beaucoup d’évolution dans son jeu depuis Saawarya :-/ Et sa voix de crécelle me file de l’urticaire.

Mais puisque je tiens absolument à terminer sur une note positive, je dirais pour finir : DHANUSH PRESIDENT !

Un bon 9/10 de mon côté. Merci encore à Aanna Films de nous avoir permis de prendre cette belle claque sur grand écran. Je tends l’autre joue !!

Gandhi Tata le 10/07/2013 à 00:06

Vu auj. - Ce qui commence comme une comédie romantique est en réalité une réflexion sur la culpabilité et la rédemption. C’est profond, ça vise assez juste et les personnages sont humains. Ce qui manque trop souvent au cinéma indien, c’est l’authenticité et le réalisme, Raanjhanaa démontre de belle manière qu’on peut insuffler du vrai dans un cadre bollywoodien. Les acteurs sont tous excellents et je dirai même parfaits ! De la tête d’affiche, jusqu’aux rôles mineurs, ils font tous, du très très bon boulot. Dhanush pour son premier rôle à Mumbai, expose de belle manière son immense talent, et explose littéralement à l’écran. C’est simple, il fait rire, pleurer, grincer des dents et j’en passe. Dhanush fait partie des rares acteurs à pouvoir vous retourner émotionnellement et vous captiver de bout en bout avec un jeu au service du personnage. Le mec a une palette d’émotions sous le manteau et il n’y a qu’à demander ! Chapeau bas à Dhanush et j’étais personnellement très fier, étant donné qu’il est tamoul. Sonam Kapoor est WOUAW ! Elle hérite d’un rôle assez particulier, que peu d’actrices accepteraient. Mais elle interprète à merveille, ce personnage de Zoya, à la fois tendre, égoïste, individualiste, charmante, menteuse, manipulatrice et sacrément garce. On tombe instantanément amoureux dans les premières minutes, avant de lui souhaiter la mort la plus atroce, à quelques passages. Elle fait un travail assez notable, pour faire évoluer son rôle et lui imposer des moments de complexité, où on ne sait pas trop de quel côté elle va pencher. On pensait l’avoir perdu pour le cinéma, mais elle éclabousse tout de sa grâce et son jeu. Du côté des faux-pas, on peu déplorer quelques invraisemblances, quant à la mémoire défaillante de Zoya et le propos assez sexiste, qui présente la femme comme la corruptrice, doublée d’une manipulatrice. La musique est très bonne, avec pas mal de morceaux qui rappellent du vintage Rahman, et la bande son habille de manière mesurée et appropriée les images. Raanjhanaa est incontestablement, le meilleur film de l’année 2013 à Bollywood. ***/****

Didi le 09/07/2013 à 16:38

C’est incroyable comment en dépit de son gabarit de crevette séchée, Dhanush arrive à avoir une présence qui crève l’écran. Il porte littéralement le film et rend son personnage plus qu’attachant.
En revanche, il y avait quelques petits bugs pour les sous-titres (une ligne qui se superposait à une autre). Et c’est dommage que la réplique de Dhanush en tamoul n’ait pas de traduction.

Raj Aryan le 24/06/2013 à 16:12

Je crois que nous étions à la même séance dimanche matin.
Nos avis se rejoignent, j’aurais mis la même note à ce film qui est un véritable chef d’oeuvre. Le performance de Dhanush est exceptionnelle. Je l’avais beaucoup aimé dans "Kadhal Kondhen" même si je trouve qu’il avait fait beaucoup de films violents en tamoul (comme "Venghai"). Son interprétation ici en hindi est magistrale.
Les chansons de Rahman sont excellentes et sublimées par les paroles d’Irshad Kamil qui fait même référence au poète indien de langue persane, Amir Khusrau, avec le titre en persan de la chanson "Tu man shudi"
Je retournerai voir plusieurs fois ce film tant l’histoire est belle. Le film porte bien son titre tant on retrouve la dimension pathétique présente dans "Heer Ranjha".

Gorkita le 24/06/2013 à 21:42

J’ignorais pour Tu man shudi, merci pour l’info:D

Gorkita le 24/06/2013 à 14:13

Pour info, lors de la séance à laquelle nous avons assisté, le sous titres etaient uniquement en anglais pour cause de souci technique, la piste francaise etant bien presente mais inaccessible. esperons que ce souci a été résolu par la suite.