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2 States

Traduction : 2 états

Bande originale

Offo
Locha-E-Ulfat
Mast Magan
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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 9 décembre 2014

Note :
(5/10)

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Chetan Bhagat est devenu en quelques années "l’auteur" indien à lire, jouissant d’une très grande popularité parmi les trentenaires notamment, un peu moins apprécié par la critique cependant. Jusqu’à présent, trois de ses sept romans ont été portés à l’écran sous les titres Hello , 3 Idiots, Kai po che !. Avec 2 States, voilà le nombre porté à quatre. Après avoir exploré le monde des callcenters, de l’université et de l’amitié, voilà que l’auteur traite d’un sujet très intime, son propre mariage ou plutôt les étapes ayant mené à son mariage.

Krish, jeune punjabi, étudie pour son MBA dans la prestigieuse Indian Institute of Management (IIM) d’Ahmedabad. Il y fait la rencontre d’Ananya, une étudiante tamoule au caractère bien trempé. Les deux jeunes gens deviennent rapidement amis et décident de travailler ensemble. Peu à peu les sentiments des jeunes gens évoluent. Deux ans plus tard, il est temps pour eux de se séparer et de trouver un travail dans leur région respective. Or l’amour n’a fait que grandir, et ils veulent maintenant se marier. Seul bémol à ce conte de fée, il faut que les quatre parents s’entendent et acceptent l’union…

Le thème principal du film est l’importance de l’identité régionale indienne, si forte qu’elle occulte souvent l’identité nationale. Avant d’être Indien, on se revendique Punjabi, Tamoul, Bengali, etc, etc. Comment faire se côtoyer dans l’harmonie deux cultures différentes, deux langues différentes, deux façons de penser différentes, avec tous les à priori qui accompagnent ces idées. C’est bien là l’écueil à éviter : le cliché. Il faut être ici honnête, les films indiens ne sont généralement pas très subtils pour parler des différences culturelles au sein de leur propre pays. On pouvait légitimement craindre qu’il en soit ainsi dans 2 States et bien entendu, Abhishek Varman dont c’est ici la première réalisation, ne nous épargne rien. Ni les blagues sur les langues différentes (haha ils parlent tamoul haha), ni celle sur les noms (rholalalaaa les noms de famille tamouls sont longs et compliqués), ni celles sur la nourriture (bande de sauvages dans le nord, vous n’êtes pas végétariens, bande de rabat-joie dans le sud, vous l’êtes)… Les clichés visent cependant autant les deux communautés en jeu et ne sont pas tendres, ni envers les uns, ni envers les autres.

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1ère rencontre

Le film repose clairement sur les épaules de ses actrices. La jeune Alia Bhatt, fille du réalisateur Mahesh Bhatt, est toute jeune dans l’industrie du cinéma. Si dans son premier film, Student of the year elle s’était contentée de jouer sur ses talents physiques, Alia Bhatt prend apparemment à cœur sa carrière ainsi que les remarques des gens du métier et s’améliore visiblement de film en film. Ainsi dans son 4e opus elle a une présence qui illumine l’écran, une douceur dans le jeu très agréable et bienvenue, une véritable révélation. Revathi, actrice et réalisatrice (Mitr, my friend, Phir Milenge) incarne cette mère de famille tamoule empreinte de tradition et Amrita Singh (première épouse de Saif Ali Khan pour le petit moment "gossip" de la chronique) donne vie à la mère punjabie absolument insupportable. Du côté de ces messieurs, si Arjun Kapoor n’est pas une catastrophe, il peine à insuffler assez d’énergie et d’envie à Krish, le rendant au final peu attachant. Ronit Roy fait un travail correct avec ce qu’il a dans les mains, c’est à dire honnêtement pas grand chose. Quel dommage de voir ce personnage complètement bâclé !

Un petit mot du côté de la musique qui se laisse écouter pendant le film sans véritablement se démarquer de la production actuelle, avec une mise en image toute aussi peu notable.

Le plus gros problème du film vient des ellipses et raccourcis sans queue ni tête pour le spectateur n’ayant pas lu le livre (dont je fais partie). Bon nombre de sujets délicats sont survolés ou à peine évoqués dans le film et perdent profondément de leur impact et de leur intérêt. Toute l’histoire avec le père de Krish notamment est un gâchis fouilli peu captivant mais tout à fait frustrant. Il faudrait apparemment ouvrir le livre pour comprendre cette partie… or une adaptation d’un roman se doit d’exister en elle-même et ne peut en aucun reposer sur son support pour justifier d’une paresse d’écriture ou d’une maladresse de montage.

2 States est donc un film au sujet intéressant et prometteur, malheureusement assez mal développé et jouant sur beaucoup de déjà-vu. Décevant.

___

Bande-annonce

Commentaires
9 commentaires
En réponse à Jawadsoprano - le 01/01/2015 à 18:31

Disons qu’il ait autant que Gori Tere Pyaar Mein, Holiday, Son of Sardaar, Koyla, moins que Ek Villain, Bodyguard ou même que Grand Masti et à peine plus que Kick, Bang Bang ! m’étonne un peu. C’est tout.

Mais ça m’a fait la même chose avec Main Hoon Na qui je trouve est sous-noté comparé à d’autres films que je trouve beaucoup moins bons.

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vijay ouest le 02/12/2019 à 10:37

2 States est un film intéressant. Son point fort est d’illustrer par de multiples exemples au cours de diverses situations toutes les habitudes, tous les préjugés et comportements qui peuvent opposer les familles les unes aux autres. Le gros point faible du film, ce sont les monologues récurrents de Krish (Arjun Kapoor) chez le psychiatre, ça n’apporte rien, ça casse la dynamique du récit et donc ça lui fait perdre son intensité, d’où la sensation d’une lenteur inutile et donc d’une certaine lourdeur. Mais dans l’ensemble, je pense que ce film mérite d’être vu.

Alineji le 01/01/2015 à 19:00

Enfin regardé 2 states. Après ta note, Kendra, je n’en attendais pas grand chose et j’ai été agréablement surprise. Tout comme Jawad, j’aurais bien mis un 7 ou au moins un 6,5 (ça c’est pour taquiner Mel).

Bien sûr, le film est plein de clichés, mais ils sont présentés comme tels. Je ne crois pas du tout qu’il y ait le moindre racisme dans ce film, mais seulement du second degré, un peu comme dans "Chennai Express".

Les deux héros, très attachants, sont au poil. Et qu’ils soient différents entre eux de ce qu’ils sont dans leur propre famille et face à leurs parents n’a rien de surprenant, ni de rare à mon avis.

Le personnage le plus lourdingue est en effet la mère de Krish, mais à part ça, c’est une comédie tout à fait agréable.

Kendra le 15/12/2014 à 20:15

Jawad, pourquoi t’auto-censurer ? De quels films parles-tu ?

Tout le monde : la note "très dure" ne reflète que ma déception face à une histoire qui aurait pu être très intéressante.
Ce n’est pas parceque les deux communautés en prennent plein la tête que cela justifie le fond d’intolérance voire de racisme que cela suggère. Tant mieux si vous arrivez à passer au dessus, moi non.

Quant aux changements de caractère, s’il est bien mené, bien entendu que c’est intéressant, là, c’est presqu’une caricature, une scène c’est un méchant, la scène d’après c’est un gentil ??!!??

Jawadsoprano le 01/01/2015 à 18:31

Disons qu’il ait autant que Gori Tere Pyaar Mein, Holiday, Son of Sardaar, Koyla, moins que Ek Villain, Bodyguard ou même que Grand Masti et à peine plus que Kick, Bang Bang ! m’étonne un peu. C’est tout.

Mais ça m’a fait la même chose avec Main Hoon Na qui je trouve est sous-noté comparé à d’autres films que je trouve beaucoup moins bons.

Marine le 02/01/2015 à 13:10

C’est normal Jawad ! Bodyguard et Ek Villain c’est moi qui les ai notés XD.
Avec le recul je mettrais moins à Bodyguard. Mais si j’ai bien aimé 2 States (ne connaissant pas les clichés réservés aux différentes communautés indiennes, je trouvais ça rigolo de les découvrir), j’ai préféré Ek Villain, dans un autre registre.

Sur 2 States, le personnage de la mère de Krish est un phénomène. Mais plus que la "mère punjabi", j’y ai vu "la mère poule de son fiston" qui se décline dans toutes les parties du monde. Les personnages ont leur forces et leurs faiblesse… Le personnage du père de Krish m’intriguait et c’est vrai que le final tombe un peu comme un cheveux sur la soupe du coup car il nous fait un sacré virage à 360°.

Finalement, je dirais comme Alineji : un 6.5 ou un 7.

Cathy le 14/12/2014 à 22:45

Ce film est trés regardable. Distrayant, et pas prise de tête. Je suis d’accord sur le fait qu’Alia est en progrés et que le film repose sur les rôles féminins. Arjun est plutôt fade sans sex appeal. Mais bon la note reste un peu dur quand même.

Flo1986 le 14/12/2014 à 16:01

Je vous trouve très durs aussi. C’est une comédie romantique mignonne, avec des clichés bien sûr, mais il y en a souvent dans ce type de film. Et quant à la différence de caractère entre le début et la fin du film, je trouve cela très réaliste. Beaucoup de gens sont très modernes/libérés quand ils sont seuls, mais s’opposer à leur famille reste compliqué et ils ne se comportent pas du tout de la même façon.
Bref ce n’est pas un film extraordinaire, mais ça se laisse tout à fait regarder.

Jawad le 14/12/2014 à 13:26

Je vous trouve assez dur avec ce film. Je ne citerai pas de noms mais quand on voit des films très moyens glaner un 7/10, pour moi 2 States devrait être au même niveau.
Une comédie romantique sympa, c’est pas tous les jours, alors on devrait pas bouder notre plaisir.
Alia est très bien, Arjun fait bien Droopy et certes il y a des clichés, mais je ne les trouve pas aussi dégradants que dans d’autres films. D’ailleurs les deux communautés en prennent pour les grade.
La musique est bien. Bon c’est pas le film de l’année, mais 5/10 c’est un peu dur je trouve.

Maya le 10/12/2014 à 14:52

Je partage tout à fait ton avis, Kendra !
Je trouve aussi qu’il y a un trop grand décalage entre les personnages des deux jeunes au début du film, surtout la jeune fille, très indépendante, "pas froid au yeux", et ce qu’ils deviennent dès qu’ils sont à proximité de leur parents, on dirait des personnes différentes.

Et le procédé de narration m’a paru lourdingue voire plombant (le héros, narrateur de sa propre histoire, mis en scène comme s’il était chez un psy et au bord du suicide…)

Comme tu le dis, le parti-pris des clichés, du caricatural, est certes drôle au premier degré, mais on aurait pu s’attendre à un peu plus de subtilité et de sensibilité, et la belle-mère insupportable ne l’est pas seulement pour le jeune couple, elle le devient assez vite pour le spectateur.