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Baahubali 2 : la conclusion


LangueTelugu
GenreFilm fantastique
Dir. PhotoK. K. Senthil Kumar
ActeursAnushka Shetty, Ramya Krishnan, Prabhas, Tamanna, Sathyaraj, Nasser, Rana Daggubati, Subbaraju, Pruthviraj Balireddy
Dir. MusicalM. M. Keeravani
ParoliersM. M. Keeravani, Chaitanya Prasad
ChanteursKailash Kher, Madhushree, Aditi Paul, Daler Mehndi, Deepu, M. M. Keeravani, Ramya Behara, Mohana Bhogaraju, Mounima, T. Sreenidhi, V. Srisoumya, Sony, Kaala Bhairava, Nayana Nair, Sanjeev Chimmalgi
Producteurs Prasad Devineni, Shobu Yarlagadda
Durée168 mn

Bande originale

Saahore Baahubali (telugu)
Hamsa Naava (telugu)
Kannaa Nidurinchara (telugu)
Dandaalayyaa (telugu)
Oka Praanam (telugu)
Bale Bale Bale (tamoul)
Orey Ora Ooril (tamoul)
Kanna Nee Thoongadaa (tamoul)
Vandhaai Ayya (tamoul)
Oru Yaagam (tamoul)
Jiyo Re Bahubali (hindi)
Veeron Ke Veer Aa (hindi)
Soja Zara (hindi)
Jay-Jaykara (hindi)
Shivam (hindi)

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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 2 mai 2017

Note :
(9/10)

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Il y a presque deux ans sortait Baahubali sur les écrans du monde entier, balayant tous les records précédemment établis par un film indien… Film le plus cher avec un budget de 180 crores, qui a le mieux marché en Inde mais également dans le monde entier (rapportant près de 650 crores au final), film "régional" ayant su attirer un autre public dans les salles. Voilà enfin la suite… La conclusion est-elle à la hauteur de toutes les attentes ?

Baahubali 2 est un véritable raz de marée depuis sa sortie vendredi 28 avril 2017, battant absolument tous les records. Si l’on pouvait en toute honnêteté se douter de ce succès, ce qu’il se passe en seulement quatre jours d’exploitation mondiale est simplement ahurissant. Baahubali 2 a déjà amassé près de 400 crores en quelques jours… et ce n’est que le début ! Il a cassé les barrières régionales en se plaçant comme l’un des plus gros succès au nord de l’Inde dans sa version doublée en hindi et réalise le meilleur démarrage au box office américain pour un film indien… se plaçant 3e là-bas juste derrière Les Gardiens de la Galaxie et Fast and Furious 8 en étant sorti dans seulement 400 salles !

Le film débute directement à la suite du premier volet et décrit ce qu’il se passe dans le royaume de Mahishmati au lendemain de la guerre contre les Kalakeyas… Au programme, toujours la rivalité fraternelle entre Amarendra Baahubali et Balaladeva, la relation père/fils entre Baahubali et Kattappa, la rencontre entre Amarendra et Devasena et bien entendu la réponse à toutes les questions soulevées par le premier volet.

Baahubali : le commencement n’était pas malheureusement pas exempt de défauts comme nous l’avions noté mais c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on constate les efforts fournis par Rajamouli et son équipe pour tenter de les gommer ici. Son père (K. V. Vijayendra Prasad) et lui ont pris le temps de développer les personnalités de chacun dans ce scénario plus maîtrisé, car c’est bien la force incroyable de ce projet, au-delà d’effets spéciaux à gogo — encore techniquement en deçà de ce que mérite cette oeuvre et malgré un budget global conséquent de plus de 200 crores — l’écriture impeccable est mise à l’honneur, l’imagination de Rajamouli prend vie sous nos yeux. Baahubali n’est pas un film historique rappelons-le. C’est une oeuvre de fantasy, avec un univers fortement inspiré par les épopées indiennes certes, mais créant sa propre mythologie. Et ce mythe, mis en place depuis le premier opus, permet de croire à toutes les libertés et exagérations… Les batailles sont grandioses et ressemblent plus à des combats entre super-héros qu’à une guerre classique. Les chorégraphies sont impressionnantes et plutôt très innovantes dans ce domaine, usant d’ingéniosité tant dans les techniques que dans la réalisation.

C’est une fable que l’on nous raconte, avec des protagonistes aux pouvoirs exceptionnels qui comprennent, pour paraphraser une grande figure de la pop culture américaine, "qu’avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités".
La force de Rajamouli ici est d’avoir pris ce qui fait l’essence d’un film telugu, le culte du héros, l’amour des combats chorégraphiés sublimement et d’avoir su le transcender et l’élever à un autre niveau afin de le rendre accessible à un public plus large.

Baahubali ne serait évidemment rien sans ses acteurs qui ont consacrés cinq ans de leur carrière à ce projet extraordinaire.
Qui aurait cru il y a seulement quelques années que cet acteur si timide et discret dans la vie qu’est Prabhas allait devenir cette immense superstar panindienne ? S’il a souvent joué une déclinaison du même rôle auparavant, Baahubali lui permet d’exprimer toutes les facettes de son jeu, entre la comédie, le drame, le romantisme et évidemment son point fort de toujours, les scènes d’action. On aime instantanément son Baahubali porté par de belles valeurs qui aurait pu être fade et lisse mais qui justement montre assez de doutes et de failles pour redevenir (sur)humain.
Rana et Nasser forment un duo d’antagonistes assez marquants, dans leur perversité et leur sournoiserie. Mais c’est bien Sathyaraj qui marquera avec son Kattappa instantanément entré dans le panthéon des personnages préférés du cinéma indien.

Si vous ne connaissiez pas encore Anushka Shetty, voilà une erreur de réparée. L’une des rares actrices indiennes à pouvoir porter un film sur son seul nom, la seule à pouvoir porter un film d’action en tout cas. Devasena n’est clairement pas un rôle inattendu pour elle à l’inverse de celui d’Avanthika pour Tammanah, mais représente plutôt l’apogée de tous les rôle de princesses guerrières qu’elle a endossé ces dernières années. Une dureté dans le regard, une facilité déconcertante dans l’action et une répartie sans pareille rendent son personnage absolument iconique et attachant. Voilà un personnage féminin fort, bien écrit, intelligent, avec des répliques qui vous donneront envie de vous lever, d’applaudir et de siffler.

Ramya Krishnan est toujours aussi impressionnante dans l’autre rôle iconique féminin, celui de Sivagami. Qui ne serait pas inspiré par ces femmes qui ont des responsabilités, des failles, mais qui prennent aussi leur vie en charge ?
Voilà le principal défaut du Commencement réparé, son traitement du rôle principal féminin. Avanthika était présentée comme une guerrière au départ pour s’effacer complètement au contact de Shivu/Mahendra alors que Devasena, non seulement est complètement badass dès son entrée, mais elle le reste tout le long de l’action. Dans une partie délicieusement légère du film c’est même Baahubali qui va faire en sorte de prouver qu’il est digne d’elle…

Prenons un instant également pour saluer le travail impeccable sur les images de Senthil Kumar, d’une beauté époustouflante. Les cadrages, entre l’intime et le grandiose rendent parfaitement justice aux thèmes abordés. Plusieurs plans resteront dans les mémoires, et risquent fort de se retrouver ailleurs plus tard sous formes d’hommage. Rien n’est laissé au hasard, que ce soient les décors ou les costumes, tous plus beaux les uns que les autres. On retrouve, dans une moindre mesure, un peu de Bhansali dans l’esthétisme de certaines chansons, tout est larger than life selon l’expression consacrée.

J’utilise de nombreuses fois le mot iconique dans cet article, à propos me semble-t-il… Jeudi soir lors de l’avant première parisienne au Grand Rex, j’ai eu la certitude d’assister à un grand moment de l’histoire du cinéma indien, tout simplement. Cette forte impression de voir pour la première fois des images qui vont entrer dans la culture populaire indienne instantanément. Comme le sentiment d’assister à la naissance d’une saga titanesque ayant bouleversé le 7e art.
Une ère nouvelle débute et je ne peux que m’en réjouir, celle où on prendra enfin le cinéma indien et régional au sérieux. Rajamouli vient de démontrer que les cinéastes régionaux ont non seulement des idées, mais qu’avec le temps et le budget nécessaire, ils peuvent créer des œuvres à portée internationales.

Nous ne pouvons que vous encourager à aller voir ce grand spectacle dans les salles de cinéma, chose possible en France grâce à Night ED Films. S’il y a une séance près de chez vous cette semaine, je vous en conjure, ne la manquez pas, parole de cinéphile, vous allez redécouvrir le sens du mot divertissement !

Commentaires
2 commentaires
En réponse à savoy1 - le 08/05/2017 à 22:56

Indépendamment du spectacle proposé, on peut questionner la pertinence de rallonger la sauce de 2h45 pour un enjeu dramatique quasi-unique … Car au final, ce chapitre m’apparaît comme un simple énième masala movie, ce que n’était assurément pas le premier.
Et c’est parti pour quasi 2 heures de déroulement ronronnant, aucunement surprenant. De l’humour basique (Kattappa rabaissé au rang de side-kick comique, nan, mais sérieux ??!), du conte de fée très naïf, de l’intrigue de cour statique et verbeuse, de la baston pas très novatrice. Il faut attendre les deux tiers du métrage pour, enfin, le retour de la grande tragédie, et des personnages tels qu’on les avait laissés il y a 2 ans (sauf la pauvre Avanthika aux abonnées absentes). Et comme par hasard, il s’agit du moment qui fait le lien avec le final de l’époque.
Tout cela pour justifier de passer une seconde fois à la caisse ? Pour ce qui n’apparaît au final qu’une énième variation sur le thème du Roi Lion ? L’ultime partie guerrière vient heureusement mettre tout le monde d’accord, sur ce que l’on était venu voir. Ce qui n’en fait pas pour autant la révolution de la décennie.
Alors oui, "raz de marée", "cour des grands", tout cela … Mais à l’aune d’espèces sonnantes et trébuchantes. D’images numériques à foison. Les critères d’aujourd’hui pour juger de l’importance d’un film. Peut-être pas franchement les critères pour en faire un jalon incontournable du Cinéma.
Rassurez-vous, cher(e)s artistes du cinéma indien, vous étiez grands à nos yeux d’amateurs de cinoche populaire bien avant aujourd’hui.

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savoy1 le 08/05/2017 à 22:56

Indépendamment du spectacle proposé, on peut questionner la pertinence de rallonger la sauce de 2h45 pour un enjeu dramatique quasi-unique … Car au final, ce chapitre m’apparaît comme un simple énième masala movie, ce que n’était assurément pas le premier.
Et c’est parti pour quasi 2 heures de déroulement ronronnant, aucunement surprenant. De l’humour basique (Kattappa rabaissé au rang de side-kick comique, nan, mais sérieux ??!), du conte de fée très naïf, de l’intrigue de cour statique et verbeuse, de la baston pas très novatrice. Il faut attendre les deux tiers du métrage pour, enfin, le retour de la grande tragédie, et des personnages tels qu’on les avait laissés il y a 2 ans (sauf la pauvre Avanthika aux abonnées absentes). Et comme par hasard, il s’agit du moment qui fait le lien avec le final de l’époque.
Tout cela pour justifier de passer une seconde fois à la caisse ? Pour ce qui n’apparaît au final qu’une énième variation sur le thème du Roi Lion ? L’ultime partie guerrière vient heureusement mettre tout le monde d’accord, sur ce que l’on était venu voir. Ce qui n’en fait pas pour autant la révolution de la décennie.
Alors oui, "raz de marée", "cour des grands", tout cela … Mais à l’aune d’espèces sonnantes et trébuchantes. D’images numériques à foison. Les critères d’aujourd’hui pour juger de l’importance d’un film. Peut-être pas franchement les critères pour en faire un jalon incontournable du Cinéma.
Rassurez-vous, cher(e)s artistes du cinéma indien, vous étiez grands à nos yeux d’amateurs de cinoche populaire bien avant aujourd’hui.

Marine le 04/05/2017 à 19:50

Autant dire qu’on attendait la conclusion de Baahubali avec impatience. Globalement c’est réussi et on passe un très bon moment avec des personnages qu’on aime et des images incroyables.
Du côté des personnages, celui de Devasena m’a parfois un peu agacé, son côté badass virant parfois à celui de princesse capricieuse. Je suis sûrement de parti pris car j’aime toujours autant Sivagami (même si elle n’a clairement pas le beau rôle dans cette partie) et que les mamans n’aiment pas quand on leur prend leur fils chéri.
Bémol pour moi : le trop grand déséquilibre entre la partie consacrée à Baahubali père, et celle consacrée à Baahubali fils. Alors bien sûr, il y avait des tas de choses à dire dans la première, mais la seconde est pour le coup assez décevante. Tammanah doit prononcer deux phrases (à tout casser). Dans cette partie je trouve aussi dommage le rapport entre Baahubali fils et sa mère. Même si elle a vécu 25 ans sans son fils, le seul sentiment qui semble l’animer est sa vengeance. J’ai même trouvé qu’il y avait un lien plus fort entre elle et Bhalladeva. Seulement ce lien obsessionnel n’est pas du tout apparent sur la première période et c’est vraiment dommage (une fois encore). L’obsession de Bhalladeva pour Devasena est-elle seulement lié au fait qu’elle soit la seule personne qui la relie à Baahubali qu’il n’a pas tué de ses propres mains ? Je n’ai pas réussi à en être totalement convaincu, d’où une impression de manque. J’aurai voulu en savoir plus… les livres apporteront-ils des réponses ?
Bon, l’armure power rangers de Bhalladeva, ou Devasena vieille qui aura passé son temps à se faire enlever… ce sont juste des détails.
Pourquoi autant de remarques ? Et bien, c’est comme pour le Seigneur des Anneaux. Quand la trilogie est sortie au cinéma, c’était nouveau et merveilleux. Quand après Le Hobbit est sorti, bah… il n’y avait plus de surprise. Ici, entre le premier volet et le second, c’est un peu pareil. Mais cela veut bien dire que le cinéma fantastique indien joue maintenant dans la cour des grands !