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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le

Note :
(3.5/10)

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Bauua Singh est un enfant gâté de 39 ans. Immature, irresponsable, égoïste, capricieux. Rejeton d’une famille aisée, il vit allègrement aux crochets de ses parents, au grand désespoir de son père. Celui-ci le jetterait bien dehors, mais voilà : Bauua a la taille d’un enfant de 10 ans, cela lui donne un statut à part, il bénéficie de l’indulgence de tous, dont il joue impunément. Bauua (Shah Rukh Khan) a une passion dans la vie : Babita Kumari (Katrina Kaif), une star de cinéma. Il fréquente assidûment une agence matrimoniale, et entre ainsi en contact avec Aafia Bhinder (Anushka Sharma), une scientifique de renom, sans savoir qu’elle est handicapée, en fauteuil roulant, avec des difficultés d’élocution.

La situation étant posée, on attend l’histoire… en se doutant que, vu le caractère du personnage principal, on ne va pas être dans la finesse et la sobriété. Effectivement ! A personnage caricatural, histoire caricaturale.

Quel dommage, et quel gâchis de moyens ! Car les moyens techniques sont impressionnants, la mise en scène et les effets visuels de VFX font des prouesses, les trois acteurs sont aussi bons que possible dans un scénario inconsistant, incohérent.
Et on a trop l’impression que tout le film est basé sur ’la prouesse d’acteur’ : Katrina en état d’ébriété avancé dans la plupart des scènes, Anushka et son handicap moteur y compris l’élocution, Shah Rukh et sa petite taille qui a conduit à filmer avec des séquençages qui ne facilitent pas l’émotion et la spontanéité du jeu (voir sur YouTube).

Certes tous font un travail remarquable, mais c’est si artificiel ! En regardant le film je me souvenais de Om Shanti Om et de ses scènes de tournage caricatural #Pack’Up ! Ironie du sort, comment Shah Rukh Khan peut produire les deux films et ne pas se rendre compte des excès de Zero  ??? Et puis l’acteur est presque autant ’photoshopé’ que dans Fan, cela rend son visage cireux et inexpressif.

Tout n’est pas décevant, il y a aussi de bons côtés dans Zero : quelques moments assez magiques, et de beaux personnages féminins, lucides, parfois à la limite du cynisme (on les comprend), ce sont elles qui arriveront à sortir Bauua Singh de ses errements puérils, avec des face-à-face sans concession, un mélange de force et d’humour, de résilience et de bienveillance.

En synthèse, je ne recommande pas Zero, avatar de la technologie et de l’outrance.

Commentaires
2 commentaires
En réponse à Amalia S. - le 18/07/2021 à 00:36

J’aime beaucoup ce film, contrairement à Maya avec qui je suis cependant souvent d’accord.
Shah Rukh Khan y prend énormément de risques , comme il l’avait fait, dans sa jeunesse, avec Darr ou Baazigar ou Anjaam et s’expose sans fards comme il l’a fait dans Fan ou dans Billu… Malheureusement, cette fois-ci, ça ne marche pas : le public indien a sans doute changé et Shah Rukh Khana bien vieilli, et n’a plus ce charme qui faisait de.lui un acteur vraiment à part, charismatique.
Malgré les prouesses techniques cinématographiques et les innovations du tournage, malgré la construction d’un scénario solide et foncièrement humaniste, malgré des partenaires féminines très performantes ( Anushka Sharma, toujours impeccable, et Katrina Kaif, bien plus convaincante un verre à la main que dans Jab tak hai jaan de Yash Chopra), malgré les cameos de.pzrtenaires apportant par leur apparition leur soutien et leur caution au film ( Salman Khan. Juhi Chawla, Rani Mukherji, Kajol, Sridevi, Deepika Padukone, Alya Bhatt).
Certaines scènes sont caricaturales, certes (fuite du personnage à son mariage, vie avinée et superficielle à Bollywood auprès de Babita, retrouvailles aux USA avec Aafia lors d’une conférence) mais d’autres sont très émouvantes et servent les propos du film : - la dénonciation des lâchetés individuelles d’êtres immatures mais aussi le plaidoyer en faveur des différences de chacun, de la défense de leur commune condition (ils ne sont ni victimes, ni bourreaux), - la générosité et l’humanité cachées qui ne peuvent se révéler que dans des situations exceptionnelles (l’ évidence d’une situation sans cesse renouvelée de trahison et mensonge pour Babita ) ou l’imminence d’une mission spatiale qui peut s’avérer très dangereuse , en ce qui concerne Aafia et Bauuaet qui, pour ce dernier, peut ressembler davantage à un suicide qu’à l’accomplissement d’une expérience scientifique.
Le "zéro" du titre prend corps avec le "jeu" du personnage à provoquer la chute d’étoiles ( miracle ou magie) ou dans le propre sentiment de culpabilité de Bauua face à sa lâcheté et sa superficialité passées.
Pour moi, ce film n’est pas un ratage, loin de là, mais une histoire d’amour très originale et une leçon de vie qui auraient mérité d’être davantage appréciées.
Je recommande ce film unique et sensible.

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Amalia S. le 18/07/2021 à 00:36

J’aime beaucoup ce film, contrairement à Maya avec qui je suis cependant souvent d’accord.
Shah Rukh Khan y prend énormément de risques , comme il l’avait fait, dans sa jeunesse, avec Darr ou Baazigar ou Anjaam et s’expose sans fards comme il l’a fait dans Fan ou dans Billu… Malheureusement, cette fois-ci, ça ne marche pas : le public indien a sans doute changé et Shah Rukh Khana bien vieilli, et n’a plus ce charme qui faisait de.lui un acteur vraiment à part, charismatique.
Malgré les prouesses techniques cinématographiques et les innovations du tournage, malgré la construction d’un scénario solide et foncièrement humaniste, malgré des partenaires féminines très performantes ( Anushka Sharma, toujours impeccable, et Katrina Kaif, bien plus convaincante un verre à la main que dans Jab tak hai jaan de Yash Chopra), malgré les cameos de.pzrtenaires apportant par leur apparition leur soutien et leur caution au film ( Salman Khan. Juhi Chawla, Rani Mukherji, Kajol, Sridevi, Deepika Padukone, Alya Bhatt).
Certaines scènes sont caricaturales, certes (fuite du personnage à son mariage, vie avinée et superficielle à Bollywood auprès de Babita, retrouvailles aux USA avec Aafia lors d’une conférence) mais d’autres sont très émouvantes et servent les propos du film : - la dénonciation des lâchetés individuelles d’êtres immatures mais aussi le plaidoyer en faveur des différences de chacun, de la défense de leur commune condition (ils ne sont ni victimes, ni bourreaux), - la générosité et l’humanité cachées qui ne peuvent se révéler que dans des situations exceptionnelles (l’ évidence d’une situation sans cesse renouvelée de trahison et mensonge pour Babita ) ou l’imminence d’une mission spatiale qui peut s’avérer très dangereuse , en ce qui concerne Aafia et Bauuaet qui, pour ce dernier, peut ressembler davantage à un suicide qu’à l’accomplissement d’une expérience scientifique.
Le "zéro" du titre prend corps avec le "jeu" du personnage à provoquer la chute d’étoiles ( miracle ou magie) ou dans le propre sentiment de culpabilité de Bauua face à sa lâcheté et sa superficialité passées.
Pour moi, ce film n’est pas un ratage, loin de là, mais une histoire d’amour très originale et une leçon de vie qui auraient mérité d’être davantage appréciées.
Je recommande ce film unique et sensible.

Savoy1 le 07/11/2019 à 17:00

Quand le Jean Dujardin d’Un homme à la hauteur rencontre le Franck Dubosc de Tout le monde debout ?? (Pour le bégaiement je sèche !?). Plus rien ne nous étonnerait dans un univers de comédie bollywood qui tend à la dérive …