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Phir Milenge (review)

Traduction : Nous nous reverrons

Bande originale

Jeene Ke Ishaare
Betab Dil Hai
Yaad Hai Woh Pehli Mulaqat
Khul Ke Muskurale
Betab Dil Hai (sad)
Khushiyon Ki Koshish
Kuchh Pal
Phir Milenge

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 13 octobre 2005

Note :
(7/10)

Article lu 2550 fois

Avec dix ans de retard, Bollywood nous livre enfin sa version de Philadelphia. Première réalisation de la superbe actrice Revathy (Ab Tak Chhappan), Phir Milenge n’est cependant pas le copié-collé scène par scène qu’on aurait pu craindre, même si l’intrigue est sensiblement la même : Shilpa Shetty y incarne une jeune cadre qui se fait virer sans raison valable lorsque son patron apprend qu’elle est séropositive, et qui décide donc d’attaquer ce dernier en justice pour discrimination.

Outre l’intéressante transposition au féminin (qui fait penser à Samay, petit remake de Seven avec Sushmita Sen), le principal ajout à l’original est le personnage inutile de Salman Khan, un guitariste séropositif qui couche avec l’héroïne au début de l’histoire. Inexpressif et visiblement mal réveillé, l’acteur plombe complètement ses scènes, véritables intermèdes au ridicule involontaire.

Et pourtant, en dépit de l’exploitation commerciale d’un sujet aussi grave, le film est sauvé par la prestation bouleversante de Shilpa Shetty. Abhishek Bachchan est également crédible dans le rôle de l’avocat débutant et fait preuve d’une certaine éloquence dans ses plaidoiries, même s’il n’a pas le charisme de Denzel Washington.

Malgré une guest-star somnambule, Phir Milenge est au final un bon mélodrame, dominé par la trop rare Shilpa Shetty qui réussit par intermittence à faire oublier un scénario moralisateur. Espérons donc qu’Urmila (l’une des spécialistes des rôles de femmes fortes) lui laisse quelques bons rôles à l’avenir !

Commentaires
1 commentaire
En réponse à noella - le 12/05/2011 à 20:31

C’est un film que j’ai trouvé appréciable sur ce thème difficile et à l’opposé d’ailleurs de Philadelphia beaucoup plus mélodramatique, ne serait-ce que par le thème musical .Parce que quand ce dernier est sorti, ce fut un état de choc terrible que produisit la révélation de cette maladie associée à la mise en avant d’un autre problème de société qui était celui de l’homosexualité.Il y avait cette maladie qui semblait sortir de nulle part tout en faisant des ravages parce que la période d’incubation avait été ignorée et que c’était par la maladie et ses conséquences terrifiantes , la mort qu’elle est devenue très rapidement d’actualité..Ce fut comme le glas d’années d’insouciance sans que l’on sache où, comment, pourquoi ? Et on se protégeait moralement en l’associant à des milieux distincts, plus marginaux comme celui du milieu homosexuel .Ceci d’autant plus que des associations comme act up étaient très agressives dans leurs révélations et le lien fait entre les deux problèmes .Le film ici est dans une période où les connaissances sont plus grandes, les personnages dans une réalité plus quotidienne et pose justement les questions de ce rapport à la réalité ordinaire, notamment la question de la réalité amoureuse qu’entraîne cette maladie .Je trouve le jeu de Shilpa Shetty très juste : c’est une femme comme des tas de femmes actuellement dans le monde, prise dans son activité professionnelle à plein temps , ici par choix comme c’est le cas pour certaines ; pour d’autres parce que le choix n’est plus possible autrement .Et sa vie sociale est inexistante comme elle le dit .Alors quand la relation amoureuse arrive ou revient ; le rapport "protégé" n’est effectivement pas ce qui vient automatiquement à l’esprit parce que justement c’est un moment où l’on essaye de faire tomber ses inhibitions pour que ce rapport incertain , précieux et fragile puisse exister . L’élément dramatique que porte en lui-même cette maladie , c’est justement qu’il suffit parfois d’une seule fois pour que cela arrive et personne n’est en mesure de ne pas vivre cette seule fois où le rapport à l’autre ne sera pas obligatoirement celui de la protection ou la pensée de cette maladie possible.Tout est crédible autant dans sa réaction d’incompréhension, que son état de choc , que son désir de ce qui fut sa vie puisse continuer à être les années à venir .C’est en cela que je le trouve "plus quotidien" car concernant un nombre plus grand de personnes, donc plus proche de l’ordinaire d’une vie .Le personnage de l’avocat aussi est plus ordinaire : sa réaction d’inquiétude puis son soutien qui est plutôt celui de personne à personne et non un combat généraliste, militant ; ce que lui reproche son professeur de droit . D’ailleurs dans sa plaidoirie finale , "sa cliente " n’est pas présente. Je trouve cette progression véritablement intéressante car elle permet une identification mais aussi d’intégrer avec finesse en quoi l’ignorance à la base de la discrimination est mortifère et inacceptable, sans que cela soit didactique ou militant .Par contre, je ne trouve pas ce film moralisateur , si ce n’est qu’effectivement le choix de son patron de ne pas chercher à dépasser sa peur de la peur, qui est la conséquence de l’ignorance, le rend lui condamnable moralement.Le personnage très vitale de la jeune soeur est aussi très intéressant et porteur en terme d’ancrage dans la réalité autant par son soutien très actif, plein de vie , d’amour que par ce qu’il révèle a contrario de solitude pour tous ceux ou celles qui ne l’ont pas autour d’eux . Dans une société très individualiste, ou la carrière ou simplement le travail, voire l’absence de travail, entraînent très peu de relations affectives, c’est souvent le cas .Effectivement le personnage de Salman est mal dosé car avant de le savoir qu’il est malade, il a déjà une tête de déterré à faire peur ; du coup il n’y a pas de progression dans son jeu , ni par rapport à la maladie ..ce qui affaiblit l’effet dramatique de miroir dont parle Shilpa quand elle le retrouve . Pourtant,Cela reste malgré tout un très bon film sur ce sujet .

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noella le 12/05/2011 à 20:31

C’est un film que j’ai trouvé appréciable sur ce thème difficile et à l’opposé d’ailleurs de Philadelphia beaucoup plus mélodramatique, ne serait-ce que par le thème musical .Parce que quand ce dernier est sorti, ce fut un état de choc terrible que produisit la révélation de cette maladie associée à la mise en avant d’un autre problème de société qui était celui de l’homosexualité.Il y avait cette maladie qui semblait sortir de nulle part tout en faisant des ravages parce que la période d’incubation avait été ignorée et que c’était par la maladie et ses conséquences terrifiantes , la mort qu’elle est devenue très rapidement d’actualité..Ce fut comme le glas d’années d’insouciance sans que l’on sache où, comment, pourquoi ? Et on se protégeait moralement en l’associant à des milieux distincts, plus marginaux comme celui du milieu homosexuel .Ceci d’autant plus que des associations comme act up étaient très agressives dans leurs révélations et le lien fait entre les deux problèmes .Le film ici est dans une période où les connaissances sont plus grandes, les personnages dans une réalité plus quotidienne et pose justement les questions de ce rapport à la réalité ordinaire, notamment la question de la réalité amoureuse qu’entraîne cette maladie .Je trouve le jeu de Shilpa Shetty très juste : c’est une femme comme des tas de femmes actuellement dans le monde, prise dans son activité professionnelle à plein temps , ici par choix comme c’est le cas pour certaines ; pour d’autres parce que le choix n’est plus possible autrement .Et sa vie sociale est inexistante comme elle le dit .Alors quand la relation amoureuse arrive ou revient ; le rapport "protégé" n’est effectivement pas ce qui vient automatiquement à l’esprit parce que justement c’est un moment où l’on essaye de faire tomber ses inhibitions pour que ce rapport incertain , précieux et fragile puisse exister . L’élément dramatique que porte en lui-même cette maladie , c’est justement qu’il suffit parfois d’une seule fois pour que cela arrive et personne n’est en mesure de ne pas vivre cette seule fois où le rapport à l’autre ne sera pas obligatoirement celui de la protection ou la pensée de cette maladie possible.Tout est crédible autant dans sa réaction d’incompréhension, que son état de choc , que son désir de ce qui fut sa vie puisse continuer à être les années à venir .C’est en cela que je le trouve "plus quotidien" car concernant un nombre plus grand de personnes, donc plus proche de l’ordinaire d’une vie .Le personnage de l’avocat aussi est plus ordinaire : sa réaction d’inquiétude puis son soutien qui est plutôt celui de personne à personne et non un combat généraliste, militant ; ce que lui reproche son professeur de droit . D’ailleurs dans sa plaidoirie finale , "sa cliente " n’est pas présente. Je trouve cette progression véritablement intéressante car elle permet une identification mais aussi d’intégrer avec finesse en quoi l’ignorance à la base de la discrimination est mortifère et inacceptable, sans que cela soit didactique ou militant .Par contre, je ne trouve pas ce film moralisateur , si ce n’est qu’effectivement le choix de son patron de ne pas chercher à dépasser sa peur de la peur, qui est la conséquence de l’ignorance, le rend lui condamnable moralement.Le personnage très vitale de la jeune soeur est aussi très intéressant et porteur en terme d’ancrage dans la réalité autant par son soutien très actif, plein de vie , d’amour que par ce qu’il révèle a contrario de solitude pour tous ceux ou celles qui ne l’ont pas autour d’eux . Dans une société très individualiste, ou la carrière ou simplement le travail, voire l’absence de travail, entraînent très peu de relations affectives, c’est souvent le cas .Effectivement le personnage de Salman est mal dosé car avant de le savoir qu’il est malade, il a déjà une tête de déterré à faire peur ; du coup il n’y a pas de progression dans son jeu , ni par rapport à la maladie ..ce qui affaiblit l’effet dramatique de miroir dont parle Shilpa quand elle le retrouve . Pourtant,Cela reste malgré tout un très bon film sur ce sujet .