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Khal Nayak

Traduction : Méchant

Bande originale

Aaja Sajan Aaja
Paalkhi Mein Hoke Sawar Chali Re
Aise Teri Yaad Aati Hai Siddharth Shraddha
Choli Ke Peeche Kya Hai
Der Se Aana Jaldi Jaana
Nayak Nahi Khalnayak Hoon Main
Nayak Nahi Khalnayak Hai Tu
O Maa Tujhe Salaam

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 26 septembre 2008

Note :
(6.5/10)

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Ballu (Sanjay Dutt) est un criminel impitoyable, auteur de nombreux meurtres. Quand le tenace inspecteur Ram (Jackie Shroff) croit enfin l’avoir mis hors d’état de nuire, Ballu trouve le moyen de s’évader de prison. Suspendu pour négligence, Ram fait appel à sa compagne Ganga (Madhuri Dixit) pour piéger Ballu : elle aura pour mission d’infiltrer son gang en se faisant passer pour une danseuse. Alors que Ballu tombe amoureux de la jeune femme, elle n’est pas insensible à son charme non plus…

Grande réussite au box-office, Khal Nayak est l’un des films les plus célèbres du showman Subhash Ghai. La raison de ce succès et de cette réputation ? C’est un film qui réussit à divertir tranquillement pendant trois heures tout en évitant les grosses longueurs, fréquentes dans ce type de masala à rallonge. Le film a d’autant plus de mérite que l’histoire est assez simple, et ne s’encombre pas de multiples péripéties tirées par les cheveux. En bon faiseur, le cinéaste a su également modérer les excès du cinéma commercial bollywoodien, en limitant les apparitions du second rôle comique Anupam Kher, qui n’agace pas trop cette fois-ci, et en essayant de ne pas faire durer exagérément les incontournables scènes de mélodrame familial.

Mais son atout principal est le casting : pas seulement parce qu’il dispose de stars, mais parce qu’il sait bien les diriger. Madhuri Dixit est convaincante en femme fougueuse, tandis que Jackie Shroff se montre plutôt retenu en flic têtu, malgré ses quelques tirades emphatiques obligatoires. Mais l’acteur qui donne sa saveur au film est Sanjay Dutt, déjà très naturel dans les rôles de gangsters, à la fois cruel et plein d’humour, une qualité qu’il conserve toujours, même avec ses personnages les plus extrêmes. Il faut d’ailleurs le voir, accompagné de ses hommes, effectuer une danse traditionnelle déguisé en femme en parodiant un numéro de Madhuri Dixit !

Barbu pendant une partie du film, les cheveux longs et parfois en bataille, il est plus vrai que nature dans les scènes de prison avec son look grunge. Le nihilisme amusé de son personnage, conscient d’être un voyou de la pire espèce, correspond bien à son image iconique de bad boy hédoniste et décadent de Bollywood, équivalent indien des rock-stars occidentales abîmées par la drogue, la chaleur humaine en plus.

Comme souvent pour ce personnage d’angry young man indéfendable, les scénaristes ont cherché à le rendre touchant, ou en tout cas moins amoral, au moyen de flash-backs visant à expliquer ses crimes à venir par des injustices subies dans sa jeunesse… Une scène assez drôle réussit à rendre le personnage de Sanjay Dutt attachant : Raakhee, qui interprète sa mère rongée par l’inquiétude, entre dans une église et demande au curé s’il n’a pas vu son fils ; quand le prêtre veut savoir à quoi il ressemble, elle lui montre du doigt un portrait du Christ, en gros plan !

Le scénariste-réalisateur Subhash Ghai succombe ainsi parfois aux grosses ficelles (les coups de théâtre avariés, la miraculeuse évasion de prison de Dutt qui n’est ni montrée ni expliquée clairement), son artisanat un peu rudimentaire ne brillant pas par sa finesse. Mais s’il oppose par exemple un peu lourdement le flic au voyou dans des confrontations morales sans surprise, il sait exploiter en partie ce duel psychologique ultra-cliché en nous offrant de belles bagarres entre les deux gros bras de Bollywood, bien viriles malgré les dishum-dishum, les traditionnels bruitages de coups de poing ajoutés en post-synchro.

Si l’on ajoute à cela plusieurs morceaux dansés dans lesquels Madhuri, accompagnée par les chansons accessibles et agréables du duo Laxmikant-Pyarelal, nous prouve encore une fois qu’elle est une grande danseuse classique, le film est un sympathique petit masala musclé, farfelu et sanglant à la fois. Sanjay Dutt y campe déjà une crapule drôle et sadique, personnage qu’il reprendra dans les films gangsta de Sanjay Gupta (Kaante, Musafir), même s’il sera nettement plus touchant dans Vaastav. Khal Nayak ne compte pas parmi les oeuvres majeures de Subhash Ghai comme son film suivant, Pardes, ou bien ses réalisations des années 80 comme le très bon Karma avec Dilip Kumar, il n’a pas très bien vieilli techniquement, mais son charme rétro séduira les fans des années 90.

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