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Yaadein

Traduction : Souvenir

Bande originale

Alaap
Yaadein (Male)
Jab Dil Miley
Chamakti Shaam Hai
Eli Re Eli
Kuch Saal Pehle
Aye Dil Dil Ki Duniya
Yaadein (Female)
Chanda Taare
Theme Music [Yaadein]

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 29 octobre 2008

Note :
(6.5/10)

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Victime d’un grave accident à Londres, Shalini (Rati Agnihotri) fait jurer sur son lit de mort à son mari Raj Singh Puri (Jackie Shroff) de traiter leurs trois filles Isha (Kareena Kapoor), Avantika (Avni Vasa) et Sania (Himani Rawat) comme des amies et de les laisser épouser qui elles veulent. Raj décide de rentrer en Inde avec elles. Bientôt, Avantika se marie, puis c’est au tour de Sania d’épouser son amoureux. Raj promet un jour à son vieil ami Lalat de tout faire pour marier le fils de ce dernier, Ronit (Hrithik Roshan) à la riche Monishka. Mais au moment où Raj veut annoncer la nouvelle à Ronit, celui-ci lui apprend que lui et Isha sont tombés amoureux après une longue amitié. Contrarié, Raj ne veut pas déroger à ses engagements envers son ami Lalat, et ne peut donc pas accepter cette union. Avec un film comme Yaadein, dire qu’on est en terrain connu serait une expression bien atténuée. Premier film du photogénique couple de cinéma Hrithik/Kareena (ils en feront plusieurs autres ensemble, le plus célèbre étant La Famille Indienne la même année), romance traditionnelle dans laquelle les décisions des pères contrarient les amours de leurs enfants, le film est un pur Bollywood dans ses conventions les plus immuables. Il est également typique de son réalisateur, le showman Subhash Ghai, avec deux de ses acteurs fétiches, Jackie Shroff et Amrish Puri (qui a tourné près de 9 films avec Ghai sur 25 ans), des gros moyens, un tournage dans un pays anglo-saxon (dans Pardes, c’étaient les U.S.A., dans Taal une séquence au Canada), un caméo du réalisateur comme dans ses films précédents… Production de studio collant à tous les codes du cinéma hindi, Yaadein sera ainsi avant tout apprécié par les amateurs de chansons d’amour, qui sont du reste toutes soignées dans le film, et les nostalgiques d’un cinéma classique d’avant l’arrivée des clippeurs à Bollywood. En regardant Yaadein, le spectateur respire chaque scène à l’avance, profite de l’esthétique lenteur pour faire vagabonder son esprit, repensant à tel film postérieur de tel ou tel interprète, auquel la séquence ressemblait comme deux gouttes d’eau… Car si l’on considère la romance bollywoodienne comme un rituel aux passages obligés, proche du sacré (vocabulaire religieux que l’on emploie bien dans le contexte du cinéma pour parler des « idoles que les fan[atique]s adorent »), on ressortira du visionnage de ce film apaisé, car ses acteurs ont su opérer de charmantes variations sur un canevas pourtant très convenu. Tout d’abord Hrithik Roshan, dont la présence très physique crève l’écran comme dans la plupart de ses films : bien qu’il n’ait pas assez de chorégraphies rapides pour montrer pleinement ses talents de danseur, et quasiment aucune scène d’action (la seule du genre est expédiée et mal exploitée), il est tour à tour pétillant et emporté, capable de délivrer des tirades théâtrales à la manière d’un tragédien, les veines du front gonflées par la colère. L’acteur dirige d’ailleurs lui-même la meilleure séquence du film, une scène démonstrative mais puissante dans laquelle il prend la parole dans une salle remplie de riches Indiens bien comme il faut qu’il fustige violemment. Dans une autre scène assez mémorable, qui détone du moins un peu dans le classicisme général, Hrithik, face à une affiche du film Fous d’Irène avec Jim Carrey, fait des grimaces très élaborées en essayant d’imiter l’acteur canadien, prouvant ainsi, au-delà de toute excentricité, qu’il a lui aussi un visage très élastique (il utilisera d’ailleurs ce talent pour interpréter le héros simple d’esprit de Koi… Mil Gaya). Avec Kareena, il forme un couple délicieusement glamour, et la conviction des deux acteurs au sein de leur romance archi-convenue ainsi que les biceps de la fascinante bête de cinéma qu’est Hrithik suffisent, pour le meilleur goût et pour le pire, à empêcher la mièvrerie de transparaître trop souvent. Car les bons sentiments ne sont pas complètement gratuits dans Yaadein : l’honneur et la dignité d’un père, incarné par le superbe Jackie Shroff, sont crédibles, bien que pas spécialement poignants. Amrish Puri est également impeccable dans son éternel rôle de patriarche autoritaire (il interprétait des personnages similaires dans Pardes et Taal), la seule alternative à ses rôles de méchants sanguinaires, pour lesquels il est surtout connu mais qui sont généralement moins fins et moins attachants. Yaadein ne compte donc pas parmi les œuvres majeures de Subhash Ghai comme Pardes ou ses films des années 80 avec Jackie Shroff et Anil Kapoor ; mais même l’un des moins bons films de ce grand artisan est une romance à l’ancienne bien faite, un film de routine plaisant réalisé avec une certaine sincérité, et avec en vedette l’une des jeunes stars les plus charismatiques du moment, Hrithik, qui délaissera les romances dans la deuxième partie des années 2000 pour s’adonner à des films plus musclés (Krrish, Jodhaa Akbar).

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