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Caravan


LangueHindi
GenreComédie dramatique
Dir. PhotoMunir Khan
ActeursJeetendra, Asha Parekh, Helen, Aruna Irani, Madan Puri, Mehmood Jr., Ravindra Kapoor, Kishan Mehta
Dir. MusicalR. D. Burman
ParolierMajrooh Sultanpuri
ChanteursLata Mangeshkar, Asha Bhosle, Kishore Kumar, Mohammad Rafi
ProducteurTahir Hussain
Durée161 mn

Bande originale

Ab Jo Mile Hain To
Chadti Jawani Meri Chaal Mastani
Daiya Ae Main Kahan
Dilbar Dil Se Pyare
Goria Kahan Tera Desh
Hum To Hain Rahi Dil Ke
Kitna Pyara Wada Hai
Piya Tu Ab To Aaja

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La critique de Fantastikindia

Par Mel - le 1er décembre 2015

Note :
(8/10)

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Mohandas fondait de grands espoirs sur Rajan (Ravindra Kapoor). Mais il doit bien se rendre à l’évidence. Celui qu’il a élevé comme son fils a piqué dans la caisse. Pris la main dans le sac, Rajan tue son bienfaiteur laissant sa fille Sunita (Asha Parekh) folle de douleur. Une idée germe dans son cerveau maléfique : pourquoi ne pas faire croire à la jeune femme que la dernière volonté de son père était de les voir mariés ? Il lui suffirait alors de la tuer pour effacer sa dette et hériter de l’empire paternel. En quelques jours les noces sont organisées. Dès le lendemain, Rajan amène sa jeune épouse dans une maison isolée pour mettre son plan à exécution. C’est alors que Monica (Helen) surgit.

La danseuse de cabaret annonce avoir la preuve du crime de Rajan. Sunita réalise le funeste sort qui lui est promis et s’enfuit en voiture. C’était un piège. Les freins ont été sabotés. La voiture dévale la pente avant de s’écraser en contrebas. La police est persuadée de sa mort mais l’absence de cadavre convainc Rajan que sa femme a réussi à s’éjecter. Il lance ses hommes à ses trousses. Pendant ce temps, Sunita se cache. Elle vole des vêtements et s’introduit dans un bus de bohémiens qui passe par là. Son seul espoir est de rejoindre Bangalore où un vieil ami de son père pourra surement démasquer et faire condamner l’infâme Rajan…

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Non content d’avoir tué son père, le fourbe Rajan veut épouser Sunita

Il se passe tellement de choses dans le premier quart d’heure de Caravan que je n’ai pas réussi à vous présenter Mohan (Jeetendra) ou Nisha (Aruna Irani) dans les quelque lignes qui précèdent. Cela se calme heureusement un peu par la suite pour reprendre son rythme trépidant sur la fin. Nasir Hussain dont c’est la septième réalisation ne prend pas le temps de nous faire connaître ses personnages tant on est emporté dans l’action. On ne saura donc pas quel démon hante Rajan, d’où vient Mohan ni ce qui est arrivé à Nisha. Peu importe en réalité, ce sont de purs stéréotypes. Nous avons la riche orpheline traquée, le fils adoptif qui a basculé du mauvais côté, l’homme simple au cœur d’or, les gitans de cinéma, leur chef bourru, la beauté possessive etc. Nous sommes en terrain connu et c’est très bien comme ça.

Le film est un pur divertissement, un masala du tournant des années 1970 comme il ne s’en fait plus. On y trouve de la bagarre, de la romance, du rire, de l’émotion, un peu du suspens et bien sûr des chants et des danses. C’est un tourbillon qui passe en un clin d’œil du genre à l’autre. Il n’y a pas de message, pas de second degré, pas de sens caché. Un peu comme dans les films populaires français des années 60 tels que la série des Fantomas avec Louis de Funès, nous sommes devant l’écran pour nous amuser. C’est justement ce que réussit à faire Caravan.

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Monica dévoile à Sunita les ignobles desseins de Rajan

Comme nombre de films de cette période, les ressorts ont un peu vieilli. Il suffit cependant de laisser son âme d’enfant resurgir pour apprécier pleinement le spectacle. Pour nous aider, les auteurs ont fait appel à Mehmood Junior dans le rôle de Montu, le petit frère de Mohan. De son vrai nom Naeem Sayyed, c’était un enfant-acteur très en vogue à cette époque qui avait 14 ans lors du tournage. Pour la petite histoire, son nom de scène lui avait été donné par Mehmood Ali, le célèbre acteur comique, fils du danseur-chorégraphe Mumtaz Ali. Bref, Junior fait le lien entre les personnages et apaise les tensions (faibles) par sa spontanéité.

Il joue le rôle du petit frère de Mohan et le confident de la pauvre Sunita. Etant donné son âge, il ne participe pas des amourettes dont Mohan est le centre. Car bien qu’étant le héros, Mohan subit les assauts de Nisha d’abord, puis l’inclination de Sunita ensuite. Il peut remercier le ciel de ne rencontrer Monica que quelques minutes. Dans Caravan les femmes sont à la manœuvre. Ce sont avec le méchant Rajan les seuls personnages principaux. On peut pourtant regretter qu’elles soient des caricatures. Sunita est une malheureuse sans défense, Nisha une tigresse qu’on pourrait trouver un peu dérangée. Quand à Monica, c’est l’éternelle Helen, un personnage sans équivalent ….

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Sunita ne doit son salut qu’en se cachant dans le bus de Mohan

Que les féministes ne fassent pas tout de suite grise mine [1] , les hommes aussi sont des caricatures. Ne parlons pas des gitans dont on imagine bien que ceux qui nous sont présentés n’ont aucun rapport avec la réalité. Dans Caravan, tout est à l’image du bus de l’image qui précède. Le signe « Toofan Mail » fait référence à un train rapide luxueux qui reliait Delhi à Howrah, l’inverse de la guimbarde de Mohan. Ce train mythique a fait l’objet de plusieurs succès cinématographiques majeurs, à commencer par le film éponyme sorti en 1932.

Des allusions au cinéma, Caravan en est émaillé. C’est tantôt amusant comme le « Toofan Mail », tantôt ridicule comme la scène de pendaison reprise d’Il était une fois dans l’Ouest. Dans tous les cas, cela montre qu’on ne se prend pas au sérieux. Choisir Jeetendra comme acteur principal n’était pas plus raisonnable. Il manque de présence, ne sait pas jouer et ses capacités de danseur semblent limitées. Par contre Aruna Irani danse bien, joue comme on le lui demande, et est jolie comme un cœur. L’actrice qui crève l’écran est bien sûr Asha Parekh. Le film repose sur ses épaules et s’il se tient, c’est grâce à elle. Ceux qui ne la connaissent que par son rôle dramatique dans Kati Patang seront surpris par sa capacité à faire le clown.

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La ravissante Nisha couve Mohan du regard. Pas touche !

Si Caravan est rentré dans l’histoire, ce n’est pas pour ses acteurs ni pour son scénario. Il le doit à sa musique. R. D. Burman a composé pour ce film huit chansons qui passent encore en boucle à la radio. Majrooh Sultanpuri a écrit des paroles qui sont restées dans toutes les mémoires. Asha Bhosle, Lata Mangeshkar, Mohammad Rafi et Kishore Kumar en ont été les chanteurs immortels. Chaque acteur principal du film a eu droit à sa chanson avec une petite préférence pour Aruna Irani qui est de trois d’entre-elles.

Malheureusement pour Aruna, s’il ne devait en rester qu’une parmi les huit, ce serait sans l’ombre d’une hésitation Piya Tu Ab To Aaja dansée par Helen qui incarne Monica. Elle y est saoule et va jusqu’à déchirer ses vêtements pour exprimer son désir pour son amant. Ce dernier finit par arriver sous les traits de Chinoo, et tous deux s’enlacent dans la cage à oiseaux géante. Le barman complice peut alors éteindre pudiquement la lumière. La mélodie est formidable. Asha Bhosle a « poussé » juste ce qu’il faut, R. D. Burman lui-même fait la voix d’homme. Cette chanson est une véritable légende citée dans de très nombreux films. Au hasard, la cage à oiseaux se retrouve dans Om Shanti Om et Rab Ne Bana Di Jodi.

Une autre chanson crève l’écran : Daiya Ae Main Kahan dansée par une Asha Parekh déchaînée. La sage Sunita/Soni doit prendre la place de Nisha dans un spectacle où le public est prêt à la dévorer toute crue. Ne pouvant reculer, elle se lance dans une improvisation désopilante. Asha Bhosle a dit en interview que cette chanson avait été l’une des plus difficiles à chanter de son immense carrière. On veut bien la croire. Je n’ai pu retenir le plaisir de la placer en bas de l’article.

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Sunita devenue Soni la bohémienne doit chanter et danser

Caravan est un grand n’importe-quoi réjouissant. Les personnages sont charmants, la musique est fabuleuse. Souvent drôle, parfois émouvant, toujours léger, c’est un spectacle qu’il ne faut pas manquer.


Daiya Ae Main Kahan


[1elles auraient raison de la faire si elles prennent au sérieux les coups qui pleuvent en deux occasions. Ces passages inexcusables sont difficilement acceptables et je préfère les oublier…

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