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Rab Ne Bana Di Jodi

Traduction : Et Dieu créa le couple

Bande originale

Tujh Mein Rab Dikhta Hai (Male)
Haule Haule
Dance Pe Chance
Phir Milenge Chalte Chalte
Tujh Mein Rab Dikhta Hai (Female)
Dancing Jodi

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 1er janvier 2009

Note :
(8.5/10)

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Aditya est de retour ! Et la magie opère, avec une histoire qui n’est pas plus originale que Dilwale Dulhaniya Le Jayenge, mais qui elle aussi possède sa petite musique, un charme infini qui fait la différence. Pour autant, ne vous attendez pas au chef-d’œuvre du siècle, pas de rupture ici, pas de grande surprise ou de fulgurante innovation, mais ça fonctionne, avec un Shah Rukh Khan qui a retrouvé le chemin d’une certaine fraîcheur et de l’émotion sans pathos.

Surinder (Shah Rukh Khan) est invité par son ancien professeur au mariage de sa fille Taani (Anushka Sharma). Il s’agit d’un mariage d’amour, Taani est une jeune fille indépendante, insolente, qui aime rire et danser. Hélas le futur jeune marié se tue en chemin, le papa fait une crise cardiaque et fait promettre à Surinder et Taani de se marier, avant de quitter ce monde.
Autant marier la carpe et le lapin, comme disait La Fontaine : autant Taani est vive, exubérante, autant Surinder est coincé de chez coincé. Amoureux aussi, plein d’égards envers sa jeune épouse. Elle accepte son sort et assume consciencieusement son rôle de maîtresse de maison, tout en prévenant qu’elle n’aimera jamais son mari.

Mais elle s’ennuie et elle s’inscrit à un concours de danse. Là, le partenaire que lui attribue le hasard s’appelle Raj. Raj est drôle, un peu macho, parfois déplacé, un peu trop entreprenant mais poète et plein de sensibilité. Auprès de lui elle retrouve le goût de vivre et de rire.

Raj n’est autre que Surinder, prêt à tout pour la conquérir, qui avec la complicité de son vieux copain (Vinay Pathak), se crée un personnage compatible avec le concours de danse, qui peut tout dire à Taani alors que Surinder n’ose pas même la regarder dans les yeux.

C’est là qu’intervient la magie du scénariste-réalisateur Aditya Chopra : il crée toute une série de scènes qui sont autant de moments délectables, plutôt drôles dans la première partie, plutôt émouvants dans la seconde. Et de scène en scène, les personnages se découvrent, se construisent, se révèlent, l’intimité se crée entre eux et les spectateurs. On finit même par s’attacher à Surinder malgré son manque de communication crispant et sa moustache vintage. Petit exemple de l’effet Aditya : au détour d’une scène, Taani et Raj regardent Amritsar briller dans la nuit, les lumières de la ville s’éteignent et se rallument en formant les lettres I LOVE YOU. Je me suis retrouvée à me demander comment ils avaient pu réaliser une chose pareille sur une ville de cette taille avant de me souvenir que… allons, c’est du cinéma, les effets spéciaux c’est fait pour ça. J’étais tellement dans la scène avec eux que j’y croyais vraiment !

Shah Rukh Khan est au mieux de sa forme, continuant sur la lancée de Chak De ! India et de Om Shanti Om, inventant des personnages qu’on ne lui connaissait pas encore. Je dois dire que j’ai complètement marché, j’ai vu Surinder, Surinder déguisé en Raj, mais pas Shah Rukh Khan. Certaines scènes sont des must, quand il navigue entre ses deux personnages, que la sensibilité de l’un est heurtée mais que l’autre devrait s’en réjouir… c’est assez extraordinaire, et très émouvant. Pas toujours très réaliste, certes, mais peu importe.

Aditya Chopra comme Shah Rukh Khan pratiquent également l’autodérision avec un art consommé, venant épicer ça et là des scènes qui pourraient sembler conventionnelles. Anushka Sharma est extraordinaire de simplicité. Elle ne semble jamais jouer, juste être elle-même, et elle est très présente à l’écran.

Une des forces de Rab Ne Bana di Jodi est d’être résolument indien : tout est filmé en Inde, et rien qu’en Inde, les décors de rues sont réalistes, encombrés à souhait, on pourrait presque sentir les odeurs des échoppes de rue. Le ton et le fond de l’histoire sont puisés dans la tradition : Rab Ne Bana Di Jodi veut dire quelque chose comme « les couples sont assemblés par Dieu », et ce sont ces couples qui sont les plus forts, bien plus forts que les amourettes humaines. L’amour, le vrai, le grand, dépasse la simple personne ou le simple désir égoïste, pour voir et reconnaître en l’autre… Dieu (en toute simplicité).

L’autre force du film, c’est la musique de Salim-Sulaiman et les clips, enfin de vraies chorégraphies, des décors dignes de ce nom, avec notamment un bel hommage aux clips des années 60 et 70 (on sent l’influence de Om Shanti Om, mais on ne s’en lasse pas). Les musiques sont entraînantes, de celles qui donnent envie de danser et de frapper dans les mains en cadence, comme Haule Haule, Dance Pe Chance, Phir Milenge Chalte Chalte qui revient de façon récurrente ponctuer le film. Tujh Mein Rab Dikhta Hai, dans le registre mélancolique, est superbe. A noter : les paroles de la chanson Phir Milenge Chalte Chalte sont constituées de titres de films et de chansons amusez-vous à les reconnaître au passage !
Pour plus d’info sur la musique de Rab Ne Bana Di Jodi , voir l’article de Jordan White.

Rab Ne Bana Di Jodi est pour moi une vraie réussite, je lui souhaite un grand succès au box-office, car il renoue avec une certaine tradition tout en étant très actuel, il met au premier plan les émotions plus que l’action sans pour autant qu’on s’ennuie une seconde. Il n’essaie pas d’impressionner, sinon par sa simplicité. C’est un film du quotidien, rafraîchissant et attachant.

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Au cinéma, décembre 2008 : autant les sous-titres de Dostana et de Yuvraaj sont corrects, à quelques nuances près, autant pour Rab Ne Bana Di Jodi les sous-titres français sont vraiment approximatifs, gênants souvent, à la limite de la compréhension parfois. Bollywood Times, le distributeur en France, est conscient de ce fait, mais impuissant : la copie était arrivée le matin même, déjà traduite, sans possibilité d’intervenir dessus. Yash Raj Films affirme à BT que c’est une "traduction humaine"… bon, soit, mais francophone ? moyennement.
Bt promet une meilleure qualité pour le DVD…

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