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Deewaar

Traduction : Le mur

Bande originale

Kehdoon Tumhe
Maine tujhe manga
Koi Mar Jaye
Deewarun Ka Jungle
Idhar Ka Mal Udhar
I am falling in love with a stranger

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 12 février 2009

Note :
(7/10)

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Abandonnée par son mari ruiné et déshonoré, Sumitra Verma (Nirupa Roy) doit élever seule ses deux fils. Devenus adultes, Ravi (Shashi Kapoor) entre dans la police, tandis que Vijay (Amitabh Bachchan) veut devenir riche pour mettre sa mère à l’abri du besoin pour toujours. La pègre repère vite ce jeune docker en colère qui ne craint personne.


Vijay s’enrichit rapidement et peut offrir à sa famille une superbe propriété.
Mais Ravi est chargé d’enquêter sur Vijay. Il apprend que son frère s’est enrichi en faisant de la contrebande, sa mère et lui décident alors de quitter cette belle maison obtenue illégalement.
Vijay devra donc faire face à un cruel dilemme : poursuivre ses activités criminelles, ou bien les abandonner et se réconcilier avec sa mère et son frère en choisissant de mener une vie honnête.

Deewaar est l’un des films hindis marquants des années 70 parce qu’il réunit plusieurs éléments. D’abord, la star Amitabh Bachchan est remarquable dans un rôle d’anthologie d’angry young man tourmenté, aussi à l’aise dans les scènes de combat que dans les séquences dramatiques.

Ensuite, le réalisateur Yash Chopra fait preuve d’une réelle finesse pour dépeindre les relations entre ces deux frères que tout oppose… tout, sauf leur mère, à qui ils vouent un amour sans bornes. Les scènes où les deux frères sont réunis autour de leur mère représentent ainsi leurs moments de trêve ; il est d’ailleurs dommage que l’actrice Nirupa Roy surjoue un peu, et que Shashi Kapoor soit trop efféminé et mélodramatique pour incarner un flic vraiment convaincant. C’est donc Amitabh qui porte sur ses épaules toute l’émotion du film : fin et touchant, son personnage est en effet resté mémorable, presque autant que son rôle dans le film-culte Sholay, qu’il tournait simultanément.

Un autre aspect frappant du film est son réalisme : car si le misérabilisme conventionnel de Bollywood n’y est pas absent, avec notamment l’histoire convenue de la courageuse mère devant élever seule ses enfants, il est ici relativement restreint. L’ascension sociale du personnage de Vijay, qui exerce les métiers de cireur de chaussures et de docker avant de devenir un trafiquant et un criminel, est ainsi crédible. Quant à son frère, il décide de devenir policier autant par vocation que parce qu’il est au chômage.

Deewaar nous rappelle donc que Yash Chopra n’est pas seulement le spécialiste de la romance, mais qu’il est également capable de réaliser de bons drames sociaux. Et si le duel tragique entre les deux frères n’a pas une énorme ampleur à cause du jeu affecté de Shashi Kapoor, trop jeune et trop gentil pour le rôle, le film est réussi grâce au talent d’Amitabh, qui n’a interprété que trop rarement des rôles aussi fins dans des oeuvres aussi réalistes (dans le même registre, on peut également citer Zanjeer et Laawaris). Très réputé, Deewaar est en tout cas un beau film mélancolique, qui a bien vieilli.

Remarque : près de trente ans plus tard, Amitabh Bachchan tournera un long métrage homonyme, Deewaar-Let’s Bring Our Heroes Home, un film d’évasion musclé sans véritable lien avec celui-ci.

Commentaires
4 commentaires
En réponse à Madhurifan - le 17/01/2011 à 11:37

D’accord dans l’ensemble avec tes remarques, Laurent, (et avec les commentaires) mais je ne serai pas aussi dur avec Shashi Kapoor. C’est vrai qu’on aurait pu attendre quelqu’un de plus dense dans le rôle mais, au final, je trouve (ou plutôt j’ai le souvenir car je l’ai vu il y a un bon moment) que ça ne va pas si mal. Ravi, c’est plutôt un intellectuel. Et il me semble que ça fait aussi partie du charme de ce film de voir la confrontation de la violence et de sa "gestion" plutôt intellectuelle par le flic/frère.

Mais il faudrait peut-être le revoir.

Au delà des acteurs, ce que je trouve intéressant dans ce genre de scénario c’est l’idée que des valeurs identiques (ici d’amour envers la mère) peuvent amener sur des chemins totalement différents. C’est un peu le débat inné/acquis qui est mis présenté.

Et sans même parler du côté "voyage dans le temps", je trouve que les affiches de cette époque, et donc de ce style, très marqué, étaient vraiment très belles et très bien construites pour la plupart.

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noella le 22/01/2011 à 19:03

je partage l’avis qu’effectivement A. Bachchan porte ce film sur ses épaules et que de fait la confrontation entre les deux frères y perd avec ce jeu "affecté et efféminé" de S. Kapoor, dont "l’intellectualisme" n’est pas frappant dans ce film.Malgré tout l’esthétique est belle de cette ville en construction avec la misère d’autrui ; j’aime particulièrement cela les villes filmées ; ce qui m’a frappé aussi c’est le point de vue sur la baie de Mumbai ; le même dans une multitude de films ensuite , même si les constructions sont plus nombreuses.La scène des docs m’a fait pensé aux quais de Elia Kazan et le jeu d’A. Bachchan est à hauteur de celui de M. Brando. Le personnage féminin équivalent de celui du mauvais frère est très touchant aussi .Mais le rôle de S. Kapoor est détestable malgré tout et malgré les épreuves, il reste trop statique, ce qui rend la fin décevante.

Madhurifan le 17/01/2011 à 11:37

D’accord dans l’ensemble avec tes remarques, Laurent, (et avec les commentaires) mais je ne serai pas aussi dur avec Shashi Kapoor. C’est vrai qu’on aurait pu attendre quelqu’un de plus dense dans le rôle mais, au final, je trouve (ou plutôt j’ai le souvenir car je l’ai vu il y a un bon moment) que ça ne va pas si mal. Ravi, c’est plutôt un intellectuel. Et il me semble que ça fait aussi partie du charme de ce film de voir la confrontation de la violence et de sa "gestion" plutôt intellectuelle par le flic/frère.

Mais il faudrait peut-être le revoir.

Au delà des acteurs, ce que je trouve intéressant dans ce genre de scénario c’est l’idée que des valeurs identiques (ici d’amour envers la mère) peuvent amener sur des chemins totalement différents. C’est un peu le débat inné/acquis qui est mis présenté.

Et sans même parler du côté "voyage dans le temps", je trouve que les affiches de cette époque, et donc de ce style, très marqué, étaient vraiment très belles et très bien construites pour la plupart.

djaguar le 07/09/2009 à 01:17

J’ai vu ce film dans une petite salle obscure au maroc a l’age de 10ans et je n’ai jamais pu oublier cette histoire si melancolique et si tourmanté, je suis heureux d’avoir vu un tel film et je le conseil vivement a ceux qui sont passionné de film hindi, de plus revoir l’affiche du film sur ce site ma fais faire un bond dans le temps et surtout dans mon enfance merci encore fantastikindia !!!!!

k le 07/03/2009 à 15:09

Trés grand film classique …un des films qui a fait asseoir la notorieté d’Amitabh Bachchan .C’est le film qui avait battu Sholay pendant les filmfare awards…Shashi Kappor ici le petit frère (malgré qu’il soit plus grand en âge qu’Amitabh)avait remporte la statuette celui du second role paralléle..entre autre pour sa réponse "Mere Paas Maa Ha"(repris par ArRahman lorsqu’il remporta l’oscar dans son discours)C’est u remake de "Sur les Quais" de Kazan le script par Salim Javed change et adapte l’histoire sur des bases et une trame indienne.Sans doute "Sur les Quais "est un des films d"Hollywood le plus repris dans le cinema Indien"Parinda""Gulaam".
Ici la confrontation entre un frère digne moralement policier et un autre qui est une sorte d’anti héros athée(petite erreur du film car Vijay porte le numéro sacré musulman 786 qui lui sauve la vie)est irrésistible.Au coeur la mère ,comme c’était une figure dominante (à l’époque aujourd’hui presque disparue) aimante est divisée entre ses deux fils .L’année1975 était une année exceptionelle pour l’industire cinematographique indienne avec Aandhi,Amanush,Deewar,Sanyasi,Sholay,Nishant,Julie ,Mili ,Majboor !