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Jism 2

Traduction : Corps - 2

LangueHindi
GenreThriller
Dir. PhotoNigam Bomzan
ActeursRandeep Hooda, Sunny Leone, Arif Zakaria, Arunoday Singh, Abhi Abhi (Duet)
Dir. MusicalArko Pravo Mukherjee, Mithoon, Rushk, Abdul Basit Sayeed
ParoliersArko Pravo Mukherjee, Rushk, Unoosha, Munish Makhija
ChanteursShreya Ghoshal, KK, Sonu Kakkar, Ali Azmat, Nazia Zuberi Hassan, Akriti Kakkar
ProducteursPooja Bhatt, Dino Morea
Durée129 mn

Bande originale

Abhi Abhi (Male)
Yeh Kasoor
Maula
Yeh Jism Hai Toh Kya
Darta Hoon (Adhoora)
Hey Walla

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Mel - le 16 avril 2013

Note :
(2.5/10)

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Izna (Sunny Leone) se meurt. Elle, qui était une vedette du cinéma pornographique, est en proie au doute tandis que son âme rejoint son créateur. Est-ce que son amour la pardonnera ou devra-t-elle brûler en enfer ? Un soir, six mois plus tôt, elle avait rencontré Ayaan Thakur (Arunoday Singh), un agent des services secrets indiens qui l’enrôle après une nuit aussi impersonnelle qu’enflammée. Ils s’envolent sur le champ pour le Sri Lanka où Guru Saldanah (Arif Zakaria), le supérieur d’Ayaan, lui explique sa mission.

Il s’agit de récupérer des informations à même de détruire le réseau criminel de Kabir Vincent (Randeep Hooda). Cet ancien policier d’élite avait sombré dans l’assassinat et le terrorisme à la suite d’une déception sentimentale. Celle qui lui avait brisé le cœur n’était autre qu’Izna, la seule maintenant capable de gagner sa confiance et de lui subtiliser les documents secrets à même de démanteler son organisation malfaisante. Mais Izna est toujours amoureuse de Kabir et éprouve des scrupules à le trahir. Parviendra-t-elle a les surmonter pour sauver l’Inde ?

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Kabir qui tartine un produit collant : huile, crème solaire ?

Je vais vous dire un secret : une critique de film sur Fantastikindia commence traditionnellement par relater le début de l’histoire en deux ou trois courts paragraphes. Pour Jism 2, c’est une tâche ardue car cinquante mots suffisent pour dévoiler l’ensemble du film. En deux paragraphes, il est même envisageable de faire les bonus. Alors pardonnez-moi d’avoir délayé ce scénario qui semble avoir été écrit par un enfant de 7 ans. A la vérité, il est de Mahesh Bhatt, 63 ans.

Le vieux crocodile n’est pas devenu sénile. Il sait parfaitement ce qu’il fait quand il produit ce script tellement incohérent qu’on pourrait le trouver stupide. Il n’a en réalité aucune importance. Son seul objectif est de tenir le plus longtemps possible — 2h09 pour être exact — en mettant Sunny Leone en situation. Qu’importe si le spectateur décroche, elle est de presque tous les plans. Et lorsque ce n’est pas le cas, son absence n’a d’autre but que de la rendre plus désirable.

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Ayaan, un Chippendale, front bas et oreilles décollées

« J’aime regarder les filles qui marchent sur la plage, leurs poitrines gonflées par le désir de vivre ! » Il n’y a pas beaucoup de plage dans Jism 2, mais nous sommes comblés en ce qui concerne le gonflage. On peut même dire que de ce point de vue, c’est un film aérien. L’air, c’est pourtant ce qui manque au jeu de Sunny Leone. Son unique expression consiste à ouvrir de grands yeux en respirant bruyamment au point qu’on voudrait lui proposer un masque à oxygène. Elle halète lorsqu’elle est émue, elle est à bout de souffle dans les moments de tension, et on devine qu’elle ahane quand la lumière se fait plus douce et que la musique d’ascenseur retentit.

À sa décharge, ce n’est pas une actrice. Les média indiens la décrivent pudiquement comme an adult film star turned actress (1). Mahesh Bhatt l’a découverte alors qu’elle participait au jeu de télé-réalité « Big Boss ». Il a flairé le filon et sauté sur l’occasion. C’est ainsi qu’il a pu écrire fièrement Introducing Sunny Leone au générique de Jism 2. Mais elle ne parle pas suffisamment bien hindi. Qu’à cela ne tienne, elle est doublée dans le film par Smita Malhotra qui réalise ici une performance de tout premier ordre, c’est bien la seule… La voix d’Izna est ravissante et la synchronisation parfaite. On se prendrait presque à regretter l’indigence et l’absurdité du dialogue qu’elle interprète si bien.

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Kabir pénétré de douleur

Pour faire le contre-point à « la découverte », il fallait un homme au sex-appeal affirmé. Le choix s’est porté sur Arunoday Singh qui dispose effectivement d’un physique impressionnant, même si ses oreilles proéminentes en proportion de son petit crane ne sont pas à son avantage. Hélas, ce n’est pas lui non plus un acteur. Pire, il joue l’imbécile avec tellement de conviction qu’on a la certitude que c’est un abruti.

Et puis il y a le héros, incarné par Randeep Hooda. Le pauvre homme a besoin d’être dirigé, mais ce n’est pas le cas ici. Pooja Bhatt, qui produit et réalise le film écrit par son père, l’a, à l’évidence, laissé improviser. C’était insurmontable en l’absence de texte sur lequel s’appuyer. Alors il nous fait des regards larmoyants de chien battu d’autant plus incongrus qu’on ne sait pas vraiment pourquoi il est si malheureux. On reconnaîtra cependant qu’il a beaucoup travaillé pour le film en se musclant méticuleusement et en se rasant le torse avec application (ou l’inverse).

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Guru au siège de l’agence

Bollywood nous a largement habitués aux triangles, mais ici c’est plutôt à une partie carrée à laquelle nous avons affaire. Car il y a un quatrième et dernier personnage : Guru, le chef de la cellule qui lutte contre Kabir. Il est probable qu’Arif Zakaria soit en fait un acteur, mais cela ne donne pas pour autant une impression de réalité ou de profondeur. Au contraire, l’œil est attiré par ses cheveux étranges. Il est en effet très rare au cinéma d’avoir l’occasion de voir une perruque aussi mal faite. On dirait qu’il s’agit d’un bloc de plastique d’un seul tenant, à la manière des cheveux de Ken (le « copain » de Barbie), mais peint en noir.

Ces quatre personnages improbables et sans aucune épaisseur sont les seuls qui peuplent le film. Le générique en cite quelques autres, mais à part leurs familles respectives, on peut douter que quelqu’un les ait remarqués. Toute l’histoire se passe en quelques jours dans un hôtel au Sri Lanka. Le resort est vide et on peut imaginer que le tournage de cette succession de poncifs a été expéditif. Les images sont jolies mais terriblement conventionnelles et affreusement lisses. Tout comme la musique qui elle, n’est même pas jolie malgré la présence de Shreya Ghoshal et de K.K. Pas d’histoire, pas d’acteurs, pas de réalisateur, pas de musique audible, mais alors de quoi s’agit-il ?

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Izna intègre les services secrets

Jism 2 est un erotic thriller qui surfe sur la franchise Jism sans avoir aucun rapport avec le film sorti en 2003. C’est un pur produit des services marketing de la Bhatt factory qui tente de pousser le genre un peu plus loin. Point de frisson, mais au moins un peu d’erotic ? Certes, Sunny est détaillée sous toutes les coutures, de préférence très courtes, et les plans lascifs abondent. Mais passé 12 ans, les jeunes garçons pourront trouver que le compte n’y est pas. Les auteurs auront beau jeu d’invoquer des contraintes liées à la censure. Il fallait de l’imagination et emporter le spectateur à défaut de montrer quoique ce soit. Or le film est totalement crétin…



(1) « une vedette de film pour adultes devenue actrice »



Bande-annonce

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