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La critique de Fantastikindia

Par Lalita - le 26 août 2008

Note :
(7/10)

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Jess aime David Beckham. Jess aime le football. Jess rêve d’une carrière professionnelle. Tout cela ne poserait aucun problème si Jess ne s’appelait en réalité Jessminder Kaur Bhamra, cadette d’une famille sikh traditionnelle en Angleterre qui considère que jouer au football n’est pas convenable pour une fille. Encouragée par Juliette, une joueuse, elle s’inscrit en club sans le dire à ses parents. Mais pire que la désobéissance, Jessminder va "commettre" l’amour avec son entraîneur. Joe est un blanc, ce qui pose un problème de plus…

Ce qu’on retient du film : l’aloo gobi, un délicieux plat épicé au gingembre et au curry, qui correspond exactement au film de Gurinder Chadha. Elle choisit dans un joyeux fouillis de brasser des thèmes comme le racisme, l’intégration, le fait de vivre entre deux cultures et la condition féminine. Le tout sur un ton léger et divertissant qui permet à tous les spectateurs de s’identifier à son discours. Son héroïne est un spécimen très répandu dans nos sociétés : la-fille-passionnée-de-sports-de-mecs. Elles ont toutes la même maladie, seuls les symptômes diffèrent. Jess (Parminder Nagra) est un peu décalée par rapport aux autres filles et gauche dans son sari. Sa copine Juliette est un véritable garçon manqué, désespérément plate (c’est de Keira Knightley qu’on parle !), à qui la mère conseille vivement de rajouter des bonnets gonflés à bloc dans son soutien-gorge, de se trouver un petit ami, et une activité plus féminine. Bref, la routine…

S’ajoute à cela la question de l’intégration pour Jess. Lorsque Monsieur Bhamra (Anupam Kher) lui explique qu’il a subi le racisme plus jeune en essayant d’intégrer une équipe de cricket, il exprime sa peur de la voir un jour victime du même sort. Nous découvrons alors sur quoi repose ce modèle d’intégration à l’anglaise : chacun forme une communauté qui perpétue la culture de son pays d’origine, ce qui ne remet jamais en cause son statut de citoyen britannique. Pourtant, il se traduit parfois par un certain repli sur soi provoqué par la peur du rejet d’un univers qui n’est pas le sien. La réalisatrice choisit donc de dynamiter un peu tout ça pour faire une petite place à une histoire d’amour métissée qui ne change sans doute pas le monde, mais qui représente un bol d’air frais bienvenu.

Joue-la comme Beckham reste une comédie so british charmante (quoiqu’un peu cliché) qui a le mérite de sentir le vécu. Anglaise d’origine indienne, Gurinder Chadha arrive à nous faire découvrir son univers de manière convaincante. Ce qui ne sera pas le cas dans son film suivant, Coup de foudre à Bollywood, une tentative de gros coup marketing, après le succès de Joue-la comme Beckham, assez décevante.

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