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Kanthaswamy


Bande originale

Excuse Me
Allegra
Meow Meow
Ithellam Dupe
Mambo Mamiya
En Peru Meenakumari
Kanthaswamy Theme
Kanthaswamy Theme (DSP mix)

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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 19 octobre 2009

Note :
(3/10)

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Kandasaamy, c’est LE film qu’on attendait tous, après deux ans de communication sans relâche, de grands effets et, souvenez-vous, du teaser le plus long et le plus cher du cinéma indien. Toutes les images nous mettaient l’eau à la bouche, laissant présager un film de superhéros qui réunirait petits et grands devant l’écran, sorte de réponse tamoule à Krrish comme le promettait l’équipe du film.

Kandasaamy est un agent du CBI (le pendant indien du FBI) chargé de lutter contre les crimes financiers, et réussit toujours à confondre les arnaqueurs de tout poil, notamment grâce à sa double vie. En effet la nuit, il se transforme en Kandasaamy (le seul superhéros au monde qui ne prenne même pas la peine de changer son nom !), justicier masqué en coq (!!) qui traque les voleurs pour rendre l’argent à leurs véritables propriétaires, qu’il retrouve grâce aux plaintes des malheureux laissés sur des arbres à voeux dans l’enceinte du temple de Murugan. Le peuple voit dans cette grâce l’action divine, mais le DIG Parandhanam sait qu’il s’agit de l’oeuvre d’un homme et d’un seul (il est fort le Deputy Inspector General !), et met tous les moyens pour traquer ce dangereux avatar de Robin des Bois (au lieu de rechercher de vrais criminels, mais ceci est un autre débat). Ajoutons à cela Subbalakshmi, fille de la principale cible de Kandasaamy, qui voue à l’agent du CBI une haine sans limite.

Ne tournons pas longtemps autour du pot, Kandasaamy ne tient pas du tout ses promesses. Tirons d’abord sur le réalisateur Susi Ganeshan, ancien assistant de Mani Ratnam, qui a pourtant plus à voir avec Shankar dans ce cas, mais de très loin. Franchement, Mani Ratnam devrait lui intenter un procès pour diffamation quand on voit ce que fait Ganeshan, il a dû sécher plus d’un jour de tournage avec le maître, c’est la seule explication possible. Non seulement l’histoire est déjà vue des dizaines de fois (Sivaji-The Boss en tête et en bien plus agréable), mais Ganeshan parvient à rendre le scénario bancal, impossible à rattraper même avec la meilleure volonté du monde, même avec Vikram. Kandasaamy est un des noms du dieu Murugan, très populaire au Tamil Nadu. Susi Ganeshan avait en main tous les éléments pour faire de ce superhéros un personnage atypique et populaire. Pourtant, on se doutait que quelque chose tournerait mal au vu de sa filmographie, deux films absolument irritants et mauvais, 5 Stars et Thiruttu Payale.
Le second personnage qui devrait se cacher et changer d’identité pour fuir la honte est sans doute Ekambaram, responsable d’un montage digne d’un enfant de maternelle qui apprend à coller droit, mais aussi de la photographie du film qui réussit à rendre des endroits sublimes absolument inintéressants, *tousse tousse* Mexico *tousse tousse*. Pourquoi aller si loin pour ne montrer que des clichés de ce pays et ne pas mieux utiliser l’histoire des lieux ?
La musique de Devi Sri Prasad a fortement divisé sur notre forum lors de la sortie du CD, mais le Tamil Nadu l’a plutôt plébiscitée à sa sortie. Si elle offre de bons morceaux, elle ne passe finalement pas si bien dans le film, à cause de clips assez ridicules au final. Je n’ai pas réussi à obtenir les noms des chorégraphes, mais celui qui est responsable d’Alegra mérite une sévère punition, au minimum une condamnation à refaire les ridicules pas sautillants qu’il a imposés à Shreya avec les chaussures pleines de pois chiches…

En voyant les promos on aurait pu penser que Shreya avait finalement décroché un sacré rôle de femme forte, pas une de ces décorations dont elle a le secret, mais enfin un rôle un peu plus consistant et marrant. Je crois qu’il est temps que certains réalisateurs se rendent compte que les femmes ne sont pas toutes soit des femmes hyper-traditionnelles, soit des dévergondées obsédées. Il y a un juste milieu qui semble leur échapper.
Shreya exécute un nombre incroyable de poses qui auraient dû être glamour et sexy, mais qui se révèlent simplement très vulgaires. La danse de Mumaith Khan dans le bus, plus que suggestive, n’est presque rien comparé au clip de Meow Meow, où Shreya confond femme fatale et femme soumise.
Finissons-en avec Vikram. Si cela n’avait pas été lui, beaucoup (dont moi) auraient arrêté le film dès la première scène, incroyable. Parce qu’en plus d’avoir accepté de porter un costume de coq (non mais ce chapeau/masque est une horreur ! virons le styliste aussi, je l’avais oublié lui !) il a poussé jusqu’à accepter d’imiter un coq lorsqu’il se bat, avec force gloussements et mouvements de tête. Alors, je veux bien que dans la culture indienne, voire même dans la nôtre (est-il besoin de rappeler l’animal emblème de la France ?) le coq soit symbole de virilité, mais point trop n’en faut, la limite du ridicule a été largement franchie ! Vraiment, comment le prendre au sérieux ce superhéros qui caquette ??

Heureusement il y a aussi quelques moments à sauver dans Kandasaamy, rares cependant. Dans un premier temps, le côté "dans les coulisses d’un superhéros" est vraiment un point de vue nouveau qui rend le personnage et surtout les incroyables cascades plus crédibles.
Ensuite, Vikram en travesti est un vrai choc, dans le sens positif du terme. C’est là la seule scène qui lui ait demandé un réel effort de jeu, et c’est là qu’il nous rappelle à quel point c’est un bon acteur très impliqué. Malgré sa carrure imposante, il réussit à être vraiment féminin, à capter le jeu de regards et de gestes des femmes, les reproduire avec ce dont la nature l’a doté, mais pourtant ne devient jamais une caricature. Il faut le voir danser tour à tour sur deux chansons d’Aishwarya Rai pour se transformer d’un coup en un avatar de Mata Kali, la scène vaut le détour !
Enfin dernier point à préciser pour les grands fans, Kandasaamy permet de voir un Vikram très en forme et paraissant plus jeune que jamais et une Shreya vraiment belle avec sa perruque courte.

Le film est donc une réelle déception, en aucun cas à rapprocher de Krrish (c’est dire !) ni à montrer à des enfants… A regarder une fois pour ceux qui l’attendaient vraiment, mais à moins d’être un fan hardcore de Vikram ou de Shreya, passez votre chemin sans aucun regret et attendez le prochain film de Mani Ratnam, Ravana, pour espérer retrouver le Vikram des débuts.

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