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King Uncle


Bande originale

Akkad Bakkad Bombay Bo
Dil Mane Jise Wohi Apna
Dil Mane Jise Wohi Apna (reprise)
Hum Na Rahe Rahe Yahan Par
Is Jahan Ki Nahin Hain
Khush Rahne Ko Zaroori
Tare Aasman Ke Dharti Pe
Fenny Ne Mujhe Bulaya, Parody

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La critique de Fantastikindia

Par Alineji - le 16 décembre 2014

Note :
(5/10)

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Au moment où partout dans le monde le dernier film réunissant à l’écran Shah Rukh Khan et Jackie Shroff, Happy New Year, fait un tabac, il était temps de vous parler de leur première rencontre cinématographique. Cela ne nous rajeunit pas ! Eh oui, vingt et un ans déjà ! King Uncle est en effet sorti en février 1993.

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Shah Rukh Khan - Jackie Shroff, acte 1

Ce n’est ni la première ni la dernière fois que le scénario d’un film de Bollywood emprunte à un film américain. Ici, c’est celui de la comédie musicale Annie, réalisée par John Huston en 1982, qui a été revisité (à peine) par Ravi Kapoor et Mohan Kaul. Un homme d’affaire au cœur sec, Ashok Bansal (Jackie Shroff), ne pense qu’à l’argent et se montre sans pitié à l’égard de son entourage. Avant de contraindre sa jeune sœur Suneeta (Nivedita Saraf) à épouser un homme qu’elle n’aime pas mais qui peut l’aider dans son business, il réussit à faire fuir son jeune frère Anil (Shah Rukh Khan) lorsqu’il s’oppose à son mariage. Celui-ci, à la suite d’une violente dispute avec Ashok, préfère quitter la maison familiale pour pouvoir vivre avec Kavita (Nagma), la jeune fille pauvre qu’il aime, plutôt que de renoncer à elle.

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Une famille désunie

Un jour, le chemin d’Ashok croise par hasard celui d’une petite orpheline, Munna (Pooja Ruparel). Maltraitée dans l’orphelinat dirigé par l’abominable Shanti (Sushmita Mukherjee) où elle vit, elle se sauve et se réfugie dans la maison de l’industriel. D’abord furieux, il finit par accepter sa présence pour quelques jours, jugeant que c’est bon pour son image d’entrepreneur de choc. Ne sachant comment s’y prendre avec l’enfant, il commence par faire venir à son domicile sa secrétaire Fenni (Anu Agarwal) pour s’occuper d’elle. Peu à peu, la spontanéité et la fraicheur de la fillette commencent à faire fondre la carapace d’Ashok. Grâce à Munna, il comprend l’importance des liens familiaux et, bien entendu, lorsqu’il doit la ramener à l’orphelinat quelques jours plus tard, elle commence à lui manquer. Il décide alors de l’adopter. Auparavant, il tente de se réconcilier avec son frère puis de réparer le tort fait à Suneeta dès qu’Anil lui a appris qu’elle était humiliée et battue par son mari… mais est-il encore temps et Munna n’a-t-elle vraiment aucune famille ?

King Uncle s’adresse avant tout à un public du même âge que la jeune héroïne. Vêtue comme Judith Garland dans le Magicien d’Oz, Munna-Pooja est pleine d’entrain et contribue énormément au plaisir que l’on prend malgré tout à regarder cette œuvrette d’intérêt médiocre et sans surprise. Et s’il est fait ici quelques allusions à la magie, c’est de manière très limitée et détournée. L’un des cuisiniers se prétend magicien, mais il est dans l’emploi du comique de service, il faut croire que Johny Lever n’était pas disponible. Après les scènes familiales du début qui posent le contexte, la première partie se déroule dans la pure comédie, à l’image de son modèle américain. La touche personnelle de Rakesh Roshan intervient après l’Intermission. Le scénario bascule alors peu ou prou vers le drame et le film d’action. Ce n’était pas indispensable.

Dans sa filmographie, King Uncle n’est pas une œuvre capitale, mais on remarquera pour commencer que le réalisateur respecte ses spectateurs et sait cadrer une scène ou composer un plan. On ne peut guère le prendre en défaut sur ce plan. Il ne se vautre pas davantage dans le larmoyant, ce qui était à craindre, étant donné le sujet. Très peu de larmes donc à l’exception de celles de la sœur, Suneeta, personnage falot dont l’utilité dans le scénario est par ailleurs très secondaire. Mais il fallait bien une sœur à Ashok pour la symbolique du rakhi qu’elle attache au poignet de son frère[1].

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Munna et Fenny

Avant d’être l’heureux réalisateur de la série des Krrish, Rakesh Roshan, abonné aux films commençant par la lettre K, livrait avec King Uncle son premier long métrage avec Shah Rukh Khan, alors auréolé de ses premiers grands succès. Il en tournera deux autres avec le Baadshah, Karan Arjun et Koyla, avant de se dédier à la carrière de son fils. Mais c’est une autre histoire. Ici, le jeune Hrithik Roshan, âgé de 19 ans, était assistant metteur en scène. Et c’est Jackie Shroff et la jeune Pooja Ruparel, vue auparavant dans Dilwale Dulhania Le Jayenge — mais si !, la jeune sœur de Kajol — qui tiennent le haut de l’affiche, avec les deux comédiennes Anu Agarwal et Sushmita Mukherjee, excellentes dans des rôles à l’opposé l’un de l’autre.

Shah Rukh n’a qu’un rôle assez bref, contrairement aux deux films qui vont suivre et dont il vient d’être question. Il n’est pas inoubliable dans les scènes sérieuses qui lui incombent. Son énergie débordante trouve davantage à se manifester lorsqu’il réapparaît dans la deuxième partie et que commencent les bagarres, de purs moments de délice visuel. Il bondit, tombe au milieu des méchants très gracieusement, rebondit, se raccroche à une poutre… Cette chorégraphie, parfaitement calibrée pour ne pas heurter les jeunes sensibilités, s’avère plutôt efficace. Jackie Shroff est lui aussi bien meilleur dans ces scènes que dans la partie comique du début où il est raide et engoncé dans ses costumes de businessman. Son visage peu mobile a du mal à exprimer les sentiments outrés de son personnage. Il faut dire que le rôle avait été écrit pour Amitabh Bachchan qui l’avait refusé. La bonne surprise vient du couple d’affreux incarné par Sushmita Mukherjee, dont on a dit l’excellence, et Paresh Rawal. Ce sont des méchants de contes de fées, des ogres parfaits, excessifs et ignobles, qu’on aime vraiment haïr. L’actrice, dont le rôle est plus développé, est un cran au-dessus, se montrant tour à tour séductrice, faussement suave, pleurnicheuse puis bestiale. Un vrai catalogue, et tout cela sans surjouer !

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La terrible Shanti, directrice de l’orphelinat

On le voit, ce sont les acteurs et leur jeu qui constituent l’intérêt principal de King Uncle, du moins aujourd’hui, car le film a beaucoup vieilli. La musique de Rajesh Roshan et les chorégraphies sont également très datées. Elles n’en conservent pas moins un charme désuet. Les mélodies restent tout à fait écoutables. Certes, il faut avoir entre 7 et 11 ans, ou avoir des enfants de cet âge, pour apprécier à sa juste valeur Taare Aasman Ke Dharti Pe, car l’air est de ceux qui s’obstinent à rester en tête sans qu’on le leur demande. Regarder la brochette d’acteurs se trémousser en cadence de part et d’autre ou derrière la jeune actrice dans Khush Rehne Ko Zaroori a aussi quelque chose de douloureux. Mais on peut fermer les yeux. En revanche, la parodie de refrain religieux chantée par Asha Bhosle et Sudesh Bhosle, Fenny Ne Mujhe Bulaya, « Fenny m’a appelé et je suis venu », qui donne lieu à un numéro survolté de Jackie Shroff et Anu Agarwal, est tout à fait savoureuse. Et pour la romance, on retiendra sans hésitation le duo de Shah Rukh et Nagma, Iss Jahan Ki Nahin Hai, auxquels Lata Mangeshkar et Nitin Mukesh prêtent leur voix.

Lors de sa sortie, King Uncle fit un flop, ce n’est pourtant pas une œuvre déshonorante. Que dire de plus, sinon que malgré ses limites, le film se laisse regarder. Il réjouira probablement les moins de 11 ans. Pour les fans du King Khan qui l’ont déjà vu, le revoir n’apportera rien d’autre qu’un brin de nostalgie. Qu’il était donc mignon avec ses fossettes et… une musculature normale. Pour les autres, il n’est pas interdit d’y jeter un coup d’œil à l’occasion, ils peuvent y découvrir quelques pépites.

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Nostalgie quand tu nous tiens !

[1] Raksha Bandhan ou Rakhi Purnima est une fête qui célèbre l’amour fraternel entre un homme et une femme. A cette occasion, cette dernière noue autour du poignet de son frère ou de son ami un bracelet tressé, le rakhi, destiné à porter chance à celui qui le reçoit et qui scelle ce lien d’amitié. En retour, le frère ou l’ami s’engage à protéger celle qui le lui a remis.



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